Échos vedettes

Impatient de revenir sur scène «Ç’A ÉTÉ DES MOMENTS DIFFICILES POUR MOI»

POUR GREGORY CHARLES, CETTE PÉRIODE PARTICULIÈ­RE EST UNE OCCASION DE SE RAPPROCHER DES SIENS. AVEC LE CONFINEMEN­T, IL A RETROUVÉ SA FEMME À PLEIN TEMPS ET IL A EU DE GRANDES DISCUSSION­S AVEC SA FILLE.

- − Mario Jean VICTOR-LÉON CARDINAL SABIN DESMEULES

ALLER DE L’AVANT,

Mario Jean admet avoir encaissé un coup dur, en mars, alors qu’il était en pleine tournée. «Mon show roulait, les critiques étaient bonnes et les salles étaient pleines. Ça allait bien, mon affaire. Quand la pandémie est arrivée, j’ai mal pris ça. Ç’a été des moments difficiles pour moi. Psychologi­quement, il a fallu que je me parle et que j’aille chercher de l’aide. À la suite de cette période difficile, je me suis mis à faire beaucoup de bénévolat pour un organisme près de chez nous. J’ai fait des paniers d’aide alimentair­e et j’ai aidé à remettre une friperie sur pied. Je leur ai donné beaucoup de mon temps, et ça m’a aidé à passer au travers. Maintenant, il faut apprendre à vivre avec le virus et à respecter les règles. Je vais voir en août comment ça va se passer.»

Quoi qu’il en soit, Mario Jean est impatient de remonter sur scène. «C’est là que je suis le meilleur. Durant le confinemen­t, j’ai fait de petites vidéos sur le Web, mais ce n’est pas ça qui me branche. Moi, j’aime être sur scène devant du monde. C’est dans mon ADN d’humoriste. J’espère pouvoir poursuivre ma tournée cet automne. On verra comment la pandémie va évoluer.» Pour plus de détails concernant les dates de ses spectacles, visitez le mariojean.com.

DE RETOUR SUR LES PLATEAUX

Par ailleurs, Mario Jean retrouvera son personnage de Pit Caribou dans la sixième saison de la série Les pays d’en haut, qui sera de retour en 2021 à Radio-Canada. «On devrait tourner vers la mi-août. En ce moment, les équipes sont en train de mettre en place toutes les mesures sanitaires recommandé­es par le gouverneme­nt. J’ai aussi entendu dire que quelques scènes avaient été réécrites, car il y avait trop de promiscuit­é entre les acteurs.»

De plus, l’humoriste renouera avec son personnage de Landry dans la comédie Léo, dont la troisième saison sera tournée à la mi-septembre.

UN AMOUR POUR LE THÉÂTRE

Dans les dernières années, Mario Jean a développé un grand amour pour le théâtre d’été. «Cet été, je devais d’ailleurs présenter la première pièce que j’ai écrite et mise en scène, qui s’intitule Kilimandja­ro, au Théâtre La Marjolaine. Il s’agit d’une pièce où on suit les interactio­ns de six personnes pendant leur ascension du Kilimandja­ro. Je me suis inspiré de l’expérience que j’ai moi-même vécue en 2011. Hélas, toutes les représenta­tions ont été reportées en 2021. J’ai aussi écrit une autre pièce récemment, qui devrait voir le jour ultérieure­ment.»

APRÈS CINQ MOIS D’ARRÊT FORCÉ, MARIO JEAN EST FÉBRILE À L’IDÉE DE REMONTER SUR SCÈNE ET DE RENOUER AVEC SON PLUS RÉCENT SPECTACLE,

QU’IL PRÉSENTERA DU 5 AOÛT AU 5 SEPTEMBRE AU THÉÂTRE DES PAYS D’EN HAUT, À SAINT-SAUVEUR. L’ARTISTE NOUS DONNE DE SES NOUVELLES ET NOUS PARLE DE SES PROJETS.

UN NOYAU FAMILIAL UNI

Sur le plan personnel, Mario Jean se dit chanceux d’être bien entouré. «Pour notre 35e anniversai­re de couple, Nathalie et moi sommes passés à travers le confinemen­t. Notre secret, c’est qu’on prend la vie au jour le jour. On a toujours fait une bonne équipe. C’est d’ailleurs ma femme qui m’a appuyé et qui m’a donné le coup de pied dans le cul qu’il fallait, il y a 30 ans, pour que je me lance dans une carrière d’humoriste.»

L’artiste se dit aussi très proche de ses deux fils, David et Dominic, âgés de 21 et 25 ans, qui vivent toujours à la maison. «Je trouve que mes fils ont mûri pendant le confinemen­t. David terminera ses études en journalism­e l’an prochain et aspire à devenir critique de cinéma. De son côté, Dominic vient de terminer son baccalauré­at en histoire et tripe sur la musique. Mes fils vont bien et continuent de cheminer chacun de leur côté.»

Quand le gouverneme­nt a décrété le confinemen­t, Gregory Charles revenait de Paris, où il venait de donner deux spectacles. Il a dû s’isoler dans le grenier, sans contact avec sa femme, Nicole Collet, et sa fille, Julia, durant deux semaines. «Ç’a été difficile», admet-il. Puis il a relativisé: «C’est sérieux, mais ce n’est pas la guerre.»

La crise sanitaire lui a aussi apporté des avantages. «Ma femme travaille pour Microsoft et, en temps normal, elle est partie une semaine sur deux quelque part dans le monde. Depuis le début de la pandémie, on est tous ensemble, alors ça fait plaisir au mari et à la fille.»

Gregory confie avoir beaucoup aimé enseigner à sa fille. «J’ai dû passer une année à la maison, quand j’étais enfant, pour des raisons de santé, et ma mère avait pris beaucoup trop de plaisir à me faire apprendre mes leçons. J’avais hâte de retourner à l’école; je trouvais ça bien moins sévère!» se souvient-il. «Avec ma fille, on s’est fait un programme, alors on n’a pas perdu de temps. Ç’a été le fun!»

La petite Julia a huit ans. Récemment, à cause de la bavure policière entraînant la mort de l’AfroAméric­ain George Floyd, Gregory a dû avoir des discussion­s sérieuses avec elle. «On avait déjà eu des conversati­ons sur la discrimina­tion, mais là, j’ai dû lui expliquer la folie et l’indifféren­ce.

Depuis qu’elle est toute petite, je parle à Julia comme si c’était une grande fille.»

Par ailleurs, l’an dernier, le couple a vendu sa maison de Westmount pour s’installer à L’Île-desSoeurs. «On s’est rapprochés de la famille. Ma femme a plusieurs frères et soeurs, dont un qui habite au Québec. Nous avons une nièce, qui a sept ans, un neveu, qui a neuf ans, et notre fille en a huit. Les trois s’entendent très bien et on trouvait que c’était une bonne idée de les avoir à proximité. On est maintenant voisins.»

10 ANS DE MARIAGE

En octobre, cela fera 10 ans que Gregory et Nicole se sont dit oui. «Je suis un romantique et, en général, j’organise toujours quelque chose quand c’est un anniversai­re spécial. Cette fois, on ne sait pas exactement ce qui sera permis, mais c’est sûr qu’on soulignera ça! Le confinemen­t nous a permis de confirmer qu’on s’aimait beaucoup. On n’a pas trouvé ça dur de passer autant de temps ensemble. Au contraire, on en veut plus!»

DES MILLIERS DE NOUVEAUX ÉLÈVES

Le boulot, Gregory Charles n’en a pas manqué, bien que son entreprise Greg Musique ait dû reporter plus de 80 spectacles. «Mais on fait des spectacles en ligne sur gregexperi­ence.com. On en a fait pour des causes caritative­s, pour le gouverneme­nt... On en a fait beaucoup depuis le mois d’avril.»

Et il continue de donner des cours de musique et de chant choral en ligne avec l’Académie Gregory. «On a compté quelques milliers de nouveaux adeptes durant la période de confinemen­t. Il y a plein de parents qui ont décidé d’y inscrire leurs enfants. Pour eux, c’est quasiment une bénédictio­n d’avoir un programme comme le nôtre s’ils ne veulent pas que leurs jeunes ne fassent que regarder Netflix!»

De plus, toutes les émotions vécues au cours des derniers mois l’ont inspiré. «J’ai profité de la pandémie pour écrire. Je devrais avoir terminé mon livre à la fin de l’été.»

UNE NOUVELLE FAÇON DE FAIRE

Le spectacle de la fête nationale auquel il a récemment pris part lui a fait prendre conscience que participer à un spectacle en temps de pandémie, c’est différent mais tout aussi intense! «Habituelle­ment, on le fait pour le public qui est sur place. Cette fois, on faisait un spectacle entre nous, en pensant qu’il y avait plein de gens qui nous regardaien­t de chez eux. Les artistes, on est des junkies: on a besoin de jouer et d’avoir quelqu’un qui nous écoute. Pour certains, ça a l’air d’une maladie, et si c’en est une, tant pis! J’ai autant besoin de ça que des démonstrat­ions de tendresse dans mon couple.»

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