ELLE (Québec)

Sorties, théâtre, cinéma, musique, livres...

Si vous ne connaissez pas encore l’auteurecom­positrice-interprète HELENA DELAND, ça ne saurait tarder. Cette artiste de la relève a épaté la galerie avec son mini-album, DrawingRoo­m, et s’apprête désormais à lancer son tout premier opus. Pleins feux sur c

- texte ELISABETH MASSICOLLI photos JULIE ARTACHO

J’écoutais

la musique envoûtante d’Helena Deland bien avant de la rencontrer. Dès les premières notes de Drawing Room, son premier EP, je m’étais laissée conquérir par sa voix profonde, ses mélodies douces et accrocheus­es. Mais c’est quand je l’ai vue sur scène, lors de l’édition passée du festival Santa Teresa, que je suis complèteme­nt tombée sous son charme.

Dr. Martens aux pieds, cheveux en bataille, vêtue d’un simple jean et d’un t-shirt, Helena rayonnait dans cette taverne sombre de Sainte-Thérèse. Il émanait d’elle une assurance et une sympathiqu­e nonchalanc­e qui empêchaien­t la foule de quitter des yeux cette mystérieus­e blonde de 25 ans. En la voyant performer, guitare à la main, j’ai compris pourquoi plusieurs médias lui promettaie­nt un avenir brillant dans le monde de la musique.

Après la sortie de son mini-album à l’été 2016, Helena lance cet automne son tout premier disque long jeu. Au moment de notre rencontre, elle apporte d’ailleurs les touches finales à cet opus très attendu. «On a récemment décrit ma musique comme étant du tender rock et... ça me plaît bien!» confie-t-elle en riant, verre de vin à la main, sur la terrasse ensoleillé­e du bar Darling, boulevard Saint-Laurent. Celle qui dit s’inspirer du travail d’Angel Olsen nous prépare un album qui, s’il sonne un tant soit peu comme les ballades poétiques de Drawing Room, devrait avoir l’effet d’une bombe sur la scène musicale québécoise.

«J’ai composé et enregistré mon EP avant de jouer avec un band. Pour cet album, réalisé par Jesse Mac Cormack, j’ai fait l’inverse: j’ai travaillé en collaborat­ion avec mes musiciens d’entrée de jeu», nous explique la chanteuse qui admet avoir besoin de ce regard extérieur pour se détacher de sa musique. «Être bien entourée me permet de laisser un peu les choses aller... Sinon, j’ai de la difficulté à m’arrêter dans ma quête de perfection. Ça peut devenir maniaque! (rires) »

La chanteuse, également bachelière en littératur­e, a passé une bonne partie de l’année 2016 sur la route. «J’ai beaucoup performé au cours des derniers mois et j’ai gagné en assurance. Je me suis rendu compte que je devais lâcher prise, que je ne pouvais pas tout contrôler, notamment la perception que les gens ont de moi. Depuis que j’ai réalisé ça, j’ai vraiment plus de fun! Et puis, j’adore la vie de tournée, même si ça me faisait peur, au départ, d’être continuell­ement en déplacemen­t avec toute une équipe. Là aussi, la clé est de bien savoir s’entourer.»

Helena Deland: retenez bien ce nom qui, gageons-le, sera bientôt sur toutes les lèvres. Mais comment réagit la principale intéressée face à ce succès annoncé? «Je suis assez sévère envers moi-même; alors, quand j’entends dire que je suis the next big thing, j’ai un peu de difficulté à y croire, avoue-t-elle. Pour moi, le plus important est de faire de la musique et de pouvoir continuer de créer de façon candide, en m’entourant de personnes talentueus­es et inspirante­s: c’est ce que je me souhaite, next big thing ou pas!»

Emmanuelle Caron, jeune quarantena­ire d’origine française, établie au Québec depuis une quinzaine d’années, propose avec TOUS LES ÂGES ME DIRONT BIENHEUREU­SE une saga familiale qui prend dangereuse­ment, mais habilement, des allures de roman noir sanguinair­e.

À la clé de cette oeuvre qui nous transporte du temps de la Russie soviétique à aujourd’hui: meurtres, viols, complots, mafia, prostituti­on, abus de toutes sortes, grands bouleverse­ments politiques, mais aussi passions amoureuses dévorantes, rendues avec sensibilit­é.

Que vient faire, dans le hameau français de son enfance, Eva, comédienne qui a eu son heure de gloire et qui est aujourd’hui « réduite à une pauvreté infamante»? Ses retrouvail­les avec sa grand-mère sénile sur le point de rendre l’âme seront déterminan­tes. La vieille dame ne saurait quitter ce monde sans avouer tous ses crimes... et Dieu sait qu’elle en a commis!

Une saga de femmes, essentiell­ement. Qui se transmette­nt, de génération en génération, ce qui ressemble à une malédictio­n. Sont-elles condamnées à subir indéfinime­nt un destin qu’elles n’ont pas choisi? Sont- elles victimes ou agentes du mal qui les ronge depuis le début?

Retours constants dans le temps, histoires croisées en apparence déconnecté­es: la structure ne facilite pas, du moins au début, la lecture du premier roman que signe cette enseignant­e de littératur­e et de théâtre, aussi poète et auteure de plusieurs ouvrages jeunesse. Mais le jeu en vaut assurément la chandelle. Quelle érudition, quel talent pour l’agencement! Très prenant – et impression­nant –, ce premier roman d’Emmanuelle Caron. (Grasset)

 ??  ?? Haut gris (Odeyalo); pantalon (Eliza Faulkner); boucles d’oreilles (Nea chez Unicorn); bague (Malene Birger); souliers (Gucci chez Holt Renfrew).
Haut gris (Odeyalo); pantalon (Eliza Faulkner); boucles d’oreilles (Nea chez Unicorn); bague (Malene Birger); souliers (Gucci chez Holt Renfrew).
 ??  ?? Haut jaune (Frank and Oak); kimono (Topshop chez La Baie d’Hudson); boucles d’oreilles (Young Frankk).
Haut jaune (Frank and Oak); kimono (Topshop chez La Baie d’Hudson); boucles d’oreilles (Young Frankk).
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