Le discret succès de Maude Audet
Comme bien d’autres, Maude Audet a participé à tous les concours incontournables: Festival international de la chanson de Granby, Festival en chanson de Petite-Vallée, Francouvertes... «Ça oui, j’en ai fait, mais je n’ai jamais rien gagné!» lance-t-elle avec un petit rire. «Ce qui ne veut pas dire que j’ai perdu mon temps. Ça m’a appris l’humilité, ce qui est une excellente chose.» Loin du succès instantané des participants de téléréalités, la chanteuse a appris son métier à la dure. Elle était déjà une maman de deux enfants, dans la trentaine, lorsqu’elle s’est lancée en musique. Malgré deux albums salués par la critique, son travail demeure relativement dans l’ombre, ce qui pourrait changer avec COMME UNE ODEUR DE DÉCLIN, son premier album pour l’étiquette Grosse Boîte. Un disque personnel, parfois noir, mais jamais déprimant, dont la réalisation a été confiée à nulle autre qu’Ariane Moffatt. «J’ai appelé Ariane, que je ne connaissais pas, parce que j’étais fan de son travail. Je lui ai dit d’emblée que je ne voulais surtout pas faire du “Maude Moffatt”. Elle a tout de suite compris, et ç’a été une collaboration formidable.»
D’autant que celle qui a appris la guitare en écoutant Francis Cabrel et The Breeders avait une idée très claire de ce qu’elle voulait coucher sur disque. Son identité musicale repose sur un équilibre de sonorités vintage, assez sixties, ainsi que sur une passion pour le grunge et l’indie-rock des années 1990. On lui doit d’ailleurs une reprise étonnante de SmellsLike TeenSpirit, en français, qui a donné son titre à l’album. «J’ai 37 ans et je pense que je suis encore jeune, mais en même temps, je suis de plus en plus consciente que le temps passe vite, ce qui me pousse à faire ce que j’aime. Que mon album existe, c’est déjà une victoire. S’il fonctionne, ce sera juste de l’extra.» N. T.