Plier le temps
Dans ORIGAMI (27 avril) de Patrick Demers ( Jaloux), l’excellent François Arnaud ( J’ai tué ma mère, The Borgias, Midnight, Texas) incarne un restaurateur d’oeuvres d’art qui, sous l’impact d’un terrible traumatisme, s’enfuit dans les plis et les replis de son inconscient. Et nous entraîne avec lui dans une palpitante course à obstacles. Conversation avec un sympathique homme du monde, attrapé entre deux tournages, chez lui, à Brooklyn. Origami est à peu près impossible à résumer. Comment le décrirais- tu? C’est un film qui oblige le spectateur à vivre ce que mon personnage vit. À avancer dans le doute, à être dérouté. C’est comme un film de sciencefiction, mais au présent. Avais- tu des modèles, des repères, pour te préparer à ce rôle? Au début du processus, j’ai pensé au personnage joué par Guy Pearce dans Memento. Mais j’ai mis ça de côté assez vite, parce qu’il y a quelque chose dans la vision de Patrick Demers, dans sa façon de travailler, qui nous emmène ailleurs. Te considères- tu comme quelqu’un d’ésotérique? Pas vraiment, mais je crois que les rêves existent autant que ce qui se passe dans le monde réel... comme dans une réalité alternative. Je suis assez sceptique par rapport à la religion, le destin et tout ça. Le miracle, pour moi, c’est le monde, la pensée, le cerveau. Il y a suffisamment de mystère là-dedans pour me garder fasciné toute ma vie. Si tu avais à revenir à un instant du passé, ce serait lequel? Aucun! J’ai juste envie d’avancer. Ce que j’ai vécu, c’est dans ma tête, c’est dans mon coeur, ça m’appartient pour toujours. Pas besoin d’y retourner.