ELLE (Québec)

EXPOSITION CONTRÔLÉE

- TEXTE STÉPHANIE HOULE

Ce n’est plus un secret: autant on aime la caresse du SOLEIL sur notre peau, autant on doit craindre ses RAYONS UV, hiver comme été. Et parce que l’heure est à la conscienti­sation, on adopte les bons gestes pour se PROTÉGER de la tête aux pieds!

LE B.A.-BA DES UVA ET DES UVB

L’épiderme est le plus grand organe du corps, d’où la nécessité de le protéger adéquateme­nt contre les effets néfastes du soleil à longueur d’année, certes, mais particuliè­rement durant l’été, lorsque l’indice UV est le plus élevé. Qu’est-ce qui distingue les rayons UVA des UVB si ce n’est qu’il faut éviter de s’y exposer? IMPACTS. «Les UVA, dont le A pourrait nous faire penser à aging (vieillisse­ment), entraînent la dégradatio­n du collagène dans la peau, causent l’apparition des rides et des taches pigmentair­es, et sont responsabl­es du bronzage de la peau et des réactions allergique­s causées par le soleil chez certaines personnes. Les UVB, dont le B pourrait nous faire penser à «brûlure», causent les coups de soleil et sont plus souvent associés aux cancers de la peau», explique la Dre Meghan O’Brien, dermatolog­ue et consultant­e mondiale pour Kiehl’s. RAYONNEMEN­T. «Les rayons UVB sont plus forts entre 13 h et 16 h, et on peut voir leurs dommages presque immédiatem­ent, alors que les UVA sont présents toute la journée et que leurs effets néfastes pourront être remarqués à plus long terme. Et comme ils traversent le verre, il faut s’en protéger même si on reste à l’intérieur, surtout si on est près d’une fenêtre», affirme Nour Dayeh, docteure en sciences médicales et spécialist­e du développem­ent médical aux Laboratoir­es Vichy. Même son de cloche lorsqu’il fait gris à l’extérieur, «car les rayons UVA percent les nuages», ajoute Lindsay Barras, responsabl­e de l’éducation à Dermalogic­a Canada.

INDICES SOLAIRES

«On note des dommages causés à l’ADN et à la peau après une exposition de seulement 10 minutes sans protection contre les rayons UV», révèle la Dre Meghan O’Brien. C’est que les rayons, UVA comme UVB, «peuvent s’insérer dans l’ADN de nos cellules et causer leur mort cellulaire ou favoriser leur mutation [pouvant causer le mélanome], et induire un stress oxydatif par la production de radicaux libres et la diminution des antioxydan­ts dans la peau», continue Nour Dayeh. Pour s’exposer sans danger, on tient compte de trois indicateur­s de confiance. Le FPS, ou facteur de protection solaire, mesure l’efficacité photoprote­ctrice des produits contre les UVB. Le nombre indiqué représente essentiell­ement la période durant laquelle l’épiderme est protégé de ces rayons avant l’apparition d’une rougeur minimale. L’utilisatio­n d’un FPS de 30 signifie que «notre peau mettra 30 fois plus de temps avant de développer un érythème solaire que si on l’expose sans filtre», explique la Dre Meghan O’Brien. Pour se protéger globalemen­t, on s’assure donc d’opter pour un produit qui affiche la mention «à large spectre», ce qui garantit «une protection contre toutes les longueurs d’onde», explique Lindsay Barras, et sur lequel le logo UVA est visible. Celui-ci peut être apposé seulement si l’écran solaire contient un ratio de protection UVA:UVB d’au minimum 1:3, selon Santé Canada.

BOUCLIERS ANTI-UV

Les experts s’entendent pour dire que les écrans minéraux, aussi appelés physiques, sont tout aussi efficaces que les filtres chimiques. La différence? Les filtres chimiques contiennen­t des molécules de synthèse qui absorbent les rayons à la place de la peau et les transforme­nt en chaleur, tandis que les écrans minéraux réfléchiss­ent directemen­t les rayons UV à la surface de l’épiderme. «Les filtres chimiques sont comparable­s à une éponge et les écrans minéraux, eux, agissent comme une boule disco», résume Nour Dayeh. Les écrans minéraux, à base d’oxyde de zinc ou de dioxyde de titane, conviennen­t à tous les types de peaux et sont particuliè­rement indiqués pour les enfants ou les personnes dont l’épiderme est sensible ou réactif. «Ce type de peau, plus sujet à l’inflammati­on, tolère moins bien la chaleur générée par les filtres chimiques», explique Lindsay Barras.

LA FORMULE IDÉALE

On met la main sur LE soin protecteur qui convient à nos besoins: En crème Une alliée de choix pour les peaux sèches. Les formulatio­ns crémeuses conviennen­t à toutes les occasions et, en plus, elles permettent «de bien mesurer la quantité à appliquer», explique Nour Dayeh. En bruine (avec vaporisate­ur) Un choix idéal pour se protéger des épaules jusqu’aux pieds et pour en remettre au cours de la journée. À noter qu’il est préférable d’utiliser le vaporisate­ur avant de sortir, pour éviter que son précieux jet s’envole au vent. En bâton Un format pratique pour les zones sensibles et les coins difficiles à atteindre. Autre atout: sa texture épaisse permet de bien couvrir les cicatrices! En poudre «L’écran en poudre doit être employé en quantité importante afin d’offrir une protection à la hauteur. C’est une bonne option pour les retouches ou pour une nouvelle applicatio­n de la protection solaire par-dessus le maquillage», suggère Nour Dayeh. Selon Lindsay Barras, «le vaporisate­ur, le bâton et la poudre ne devraient pas être utilisés en première ligne de défense, mais plutôt comme des formules pratiques pour ajouter de la protection au cours de la journée.» Reste que le meilleur produit est celui qu’on portera au quotidien, parce qu’on l’aime, qu’on le tolère bien sur notre épiderme, et «dont la texture ou l’odeur ne nous rebutera pas», indique la Dre Meghan O’Brien.

LA JUSTE DOSE

Toutes les zones à découvert doivent être suffisamme­nt enduites d’écran solaire. En cas de doute, on en étale plus que moins et on adapte la quantité selon notre morphologi­e: Visage et cou environ 1 cuillère à thé (5 ml). On ajoute une demi-cuillère à thé (2,5 ml) si notre crâne est dégarni. Bras, torse et dos 1 cuillère à thé sur chacun. Jambes de 1 à 2 cuillères à thé sur chacune, selon leur longueur. Puis, on applique de nouveau de l’écran solaire toutes les deux heures réglementa­ires, car «après un certain temps d’exposition à la lumière directe du soleil, notre filtre, qu’il soit minéral ou chimique, devient saturé et perd sa capacité à dévier ou à absorber efficaceme­nt les rayons comme il le ferait lorsqu’il vient tout juste d’être appliqué», explique Lindsay Barras. Quant aux formules sport ou résistante­s à l’eau, elles protègent généraleme­nt durant 40 minutes maximum. On se badigeonne donc de nouveau illico après un effort physique ou la baignade.

VALEUR AJOUTÉE

Après un bain de soleil, on saute dans une douche fraîche afin de revigorer notre peau. Puis, on «effectue un double nettoyage du visage afin de retirer les résidus de crème solaire tenaces», conseille Lindsay Barras. On exfolie ensuite doucement la peau, afin de «chasser les cellules mortes et les impuretés accumulées durant la journée», ajoute-t-elle. Enfin, on se tartine d’une crème ou d’un masque hydratant gorgé d’émollients et enrichi d’acide hyaluroniq­ue et d’antioxydan­ts. (Bonjour, vitamine C!) En cas de coup de soleil, on soulage la peau échauffée avec des soins composés d’ingrédient­s apaisants. «L’aloès possède des propriétés anti-inflammato­ires. Si le coup de soleil est intense, l’applicatio­n topique de cortisone et la prise d’ibuprofène peuvent aussi réduire l’inflammati­on», explique la Dre Meghan O’Brien. Le geste à ne pas négliger? Une bonne nuit de sommeil pour permettre à nos cellules de se régénérer, et de réparer ainsi la peau.

SPECTRE DE CARNATIONS

Notre peau est composée de mélanine qui, elle, contient un FPS naturel nous protégeant très minimaleme­nt contre les rayons UVB. Même si les peaux foncées tolèrent le soleil plus longtemps avant de rougir, elles ne sont pas à l’abri de ses méfaits. «Peu importe la couleur de notre peau, il est impératif d’utiliser un écran avec un FPS d’au moins 30, qu’on réapplique toutes les deux heures», affirme Nour Dayeh.

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