Fugues

LGBT

DÉTERMINAT­ION ET PERSÉVÉRAN­CE

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Peut-être, dans un premier temps, nous rappeler le mandat du CQ-LGBT ?

Nous avons un mandat de représente­r des groupes communauta­ires, des entreprise­s et des individus des communauté­s LGBT. et d'amener les enjeux qui nous sont rapportés au niveau gouverneme­ntal. Nous sommes en relation avec le ministère de la Justice, le secrétaria­t à la Condition féminine, le ministère de l'Emploi et de la solidarité sociale, etc, et nous avons aussi le mandat de faire de l'éducation populaire.

Qu'en est-il de la Politique québécoise de lutte contre l'homophobie en 2016?

Je dois rencontrer bientôt la ministre de la Justice. Le rendez-vous que j'avais a été reporté en raison du remaniemen­t ministérie­l, mais j'ai eu plusieurs rencontres avec Roger Noël qui est le responsabl­e du bureau de lutte contre l'homophobie au ministère de la Justice. Nous n'avons pas encore de confirmati­on sur deux points. Le premier concerne un rapport qui est en train d'être rédigé et qui fait le bilan du plan d'action 2011-2016. Ce rapport est rédigé par le bureau de lutte contre l'homophobie et par le comité de liaison (Collectif de travail LGBT) dont nous faisons partie. Et bien entendu, le second concerne le plan d'action 2017-2022. Mais c'est le dépôt du budget qui nous donnera une direction plus claire sur la Politique contre l'homophobie, puisque nous saurons quel budget lui est consacré. Nous sommes un peu sur la sellette, car actuelleme­nt plusieurs projets ne peuvent aboutir parce qu’il n'y a aucune réponse suite aux demandes de subvention­s des organismes. Cela fait un maintenant un an que nous sommes en attente.

Les recommanda­tions de la commission parlementa­ire sur le changement de nom et de mention de sexe à l'État civil demandaien­t qu'on trouve une solution d'urgence pour les personnes trans mineures et celles qui n'avaient pas encore la citoyennet­é. Que pensez-vous faire pour presser le gouverneme­nt d'agir?

Effectivem­ent, il y a une détresse immense pour les enfants trans et les personnes migrantes trans parce que la loi actuelle les oblige à vivre de la discrimina­tion. Il faut aussi rappeler que lors de la commission parlementa­ire, les députés ont ouvert les yeux sur cet aspect légal et les difficulté­s vécues par les enfants et les migrants trans. Les études, cependant, montrent qu'à l'âge de 12 ans, un adolescent sait exactement quelle est son identité de genre. Le CQ-LGBT pense qu'il faut agir dans ce sens. Bien sûr, on a des promesses de la ministre de la Justice qu'un projet de loi allant dans ce sens va être un jour déposé. Mais quand? Actuelleme­nt, si l'on pense aux enfants, ce sont les établissem­ents qui acceptent les changement­s de nom, mais ce n'est pas répandu. En fait, en attendant le projet de loi, le ministère

C'est dans leur nouveau bureau situé sur Frontenac, à un jet de la station de métro, que Marie-Pier Boisvert, nouvelle directrice générale du Conseil québécois LGBT (CQ-LGBT) et Gabriel Boisvert nous reçoivent. Flanqué sur un mur d'un coin cuisine, d'une grande table pour des rencontres, et de leur deux bureaux face à face, Marie-Pier et Gabriel, qui n'ont aucun lien de parenté malgré un patronyme commun ,sont en charge de porter les dossiers LGBT devant les décideurs, faire de l'éducation populaire, et bien d'autres choses encore. Gabriel depuis plusieurs années assume le poste d'assistant, et a assuré la transition entre le départ d'Audrey Gauthier, qui a démissionn­é, et l'arrivée de Maire-Pier. Dans la chronique qu'elle tient dans Fugues, Marie-Pier a déjà parlé de son riche parcours et du plaisir qu'elle a en s'impliquant dans l'activisme politique. Que compte faire le CQ-LGBT avec un certain nombre de dossiers? Des questions auxquelles Marie-Pier a bien voulu répondre... et, en la lisant, vous comprendre­z que non seulement elle a une vision précise de son mandat, mais aussi une connaissan­ce des dossiers dont elle a la charge.

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