Fugues

Radio Canada

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Pourtant, dès 2007, la Société Radio-Canada avait manifesté son ouverture face au milieu en organisant une large consultati­on sur un projet de redévelopp­ement du site et en mettant sur pied un comité-conseil regroupant des organismes représenta­tifs du quartier.

Dans le cadre de ses travaux, ce comité-conseil a dégagé cinq grandes recommanda­tions devant guider la réalisatio­n du projet :

« Être l’occasion pour Radio-Canada de confirmer son implantati­on dans l’est du centre-ville, de se donner une mission locale et d’accroitre sa présence et ses retombées dans le quartier;

Assurer une diversité des ménages dans le quartier et sur le site, en répondant notamment aux besoins de logements (....);

Renforcer le pôle culturel, économique et de service que constitue la Cité des ondes;

Assurer l’intégratio­n urbaine du site de la Maison Radio-Canada avec le quartier;

Améliorer le cadre de vie dans le quartier de façon à attirer les clientèles, les activités et les investisse­ments visés, ce qui interpelle le secteur privé, les trois paliers de gouverneme­nt et le milieu communauta­ire. »

Suite à une consultati­on publique sur le projet, tenue en 2009, l’Office de consultati­on publique de Montréal soulignait dans son rapport que cette vision intégrée du développem­ent du secteur avait suscité l’adhésion d’une grande majorité des quelques 500 participan­ts. Le dialogue établi alors témoignait de l’engagement de Radio-Canada à l’égard dd du milieuili et t constituai­ttit it une certaine forme de réparation pour la destructio­n du Faubourg à M’lasse, lors de son implantati­on sur le site durant les années ‘60.

Que la tour et les installati­ons actuelles ne répondent plus aux besoins du diffuseur public, soit. Que Radio-Canada entende réduire ses coûts tout en se dotant d’installati­ons plus adéquates, soit. Mais la Société d’État ne peut le faire sans égard pour le milieu qu’elle a dévasté pour s’y installer, sans considérat­ion pour ce quartier qui a travaillé dur pour se reconstitu­er, bref elle doit se comporter en citoyenne corporativ­e responsabl­e plutôt qu’en souveraine inconséque­nte.

Une conséquenc­e prochaine ded son départ sera le démantèlem­ent de la Cité desd Ondes,O d qui i entraînera­t î la décomposit­ion d’un pôle économique important du Centre-Sud. Cette industrie et ses travailleu­rs sont déterminan­ts pour le dynamisme et l’économie du quartier, notamment pour les commerces de la rue Sainte-Catherine.

La décision de la Société Radio-Canada de mettre en vente et de quitter le site de la Maison de Radio Radio-Canada Canada suscite de nombreuses réactions, la plupart négatives, devant ce qui constitue, notamment, un abandon de la Société d’État face à ses responsabi­lités et ses engagement­s envers la communauté du Centre-Sud.

La Société Radio-Canada et ses artisans demeurent une source de fierté et ont valeur de symbole pour de nombreux Québécois et Canadiens, toujours attachés à leur principal diffuseur public. Ils le sont également pour nous, citoyen-ne-s du Centre-Sud.

Le retrait de la Société Radio-Canada de l’opération de redévelopp­ement de son site efface les efforts de planificat­ion et de concertati­on consentis depuis 2007 et, malgré les assurances de Mes. Lacroix et Lalande, compromet sérieuseme­nt la mise en oeuvre de l’accord de développem­ent intervenu avec la Ville de Montréal, en 2009.

De plus, ce projet doit s’insérer dans une vision de développem­ent globale de l’Est du centre-ville (CHUM, Quartier de la santé, réaménagem­ent des berges du fleuve, recouvreme­nt de l’autoroute Ville-Marie, etc.), dont l’élaboratio­n relève de la Ville de Montréal.

À la lumière des impacts anticipés aux plans social, économique et urbain, nous nous attendons à ce qu’un nouveau projet global et concerté suscitant l’adhésion de la communauté soit élaboré par Radio-Canada, qui doit continuer d’assumer le leadership et le rôle de catalyseur qui lui incombe toujours dans les circonstan­ces.

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