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COMME DEUX POISSONS DANS L’EAU

- PATRICK BRUNETTE

Ils se connaissen­t depuis plusieurs années et ont décidé de plonger ensemble dans la création d’Océa, une entreprise québécoise de fabricatio­n de costumes de sirènes. Mikael, 28 ans, revenait d’un voyage autour du monde. C’est pendant ce périple que l’idée lui est venue de se lancer dans la fabricatio­n de costumes de sirène. Lors d’une activité de plongée en apnée en Californie, il jette le regard plus loin et y voit des enfants s’amusant follement dans l’eau avec leur queue de sirène. «Je suis allé essayer ça!, se rappelle-t-il. Je suis retombé en enfance.»

À peine revenu au Québec, il contacte son ami Daniel, 49 ans et lui demande s’il ne mettrait pas à profit ses compétence­s en marketing et en placement web pour s’allier à lui et se lancer en affaires. Océa émergeait! C’était en avril 2015, il y a un an.

Loin d’être les premiers et les seuls à se lancer dans la confection de queues de sirènes, les deux entreprene­urs ont voulu se démarquer en misant la carte «protection de l’environnem­ent». Après plusieurs prototypes, Mikael est arrivé à créer une monopalme, cette partie qui trouve au bout du maillot, à la hauteur de ses attentes. «La monoplame est faite de plastique recyclée non recouverte de tissu. Ce qui est original, c’est que la queue de sirène vient avec un crayon non-permanent qui permet de personnali­ser celle-ci et quand on va dans l’eau, ça s’efface!» La question environn environnem­entale est au coeur des préoccupat­ions des deux entreprene­urs. Pour chaque queue de sirène vendue, Océa verse 1$ à la fondation «Mission Blue» de l’Américaine Sylvia Earle qui travaille à établir des aires marines protégées.

Pour Daniel, l’objectif à long terme de la compagnie va plus loin : «Sur notre site web, on encourage les jeunes à poser des actions concrètes dans la préservati­on de l’environnem­ent. Pour nous, chaque petit geste compte.» Longtemps impliqué dans des organismes LGBT comme la Chambre de commerce LGBT du Québec, Équipe Montréal et Gay and Lesbian Internatio­nal Sport Associatio­n, Daniel ressent toujours ce besoin de s’impliquer dans les causes sociales.

Le 1er avril approche. Méfiez-vous des fausses nouvelles et autres arnaques impliquant des poissons. Mais autant vous rassurer tout de suite, celle-ci n’en est pas une : Mikael L. Brisebois et Daniel Vaudrin partent à la conquête du monde et de ses océans à grand coups de queues… de sirène! Ceci n’est pas un poisson d’avril mais un projet qui a le vent dans les voiles.

Mais au-delà du côté écologique, c’est surtout le côté ludique du projet qui créé des vagues. Surfant sur la popularité des films et émissions de télévision pour enfants mettant en vedettes les sirènes, Océa vise avant tout un marché de fillettes. Mais les deux entreprene­urs ouvertemen­t gais souhaitent que ces maillots soient aussi portés par des garçons. «Pourquoi pas par une équipe de tritons!», ajoute Daniel.

Vendues sur Amazon tant au Canada qu’aux États-Unis, les queues de sirène sont offertes en trois couleurs différente­s et en quatre grandeurs. «On a une nouvelle collection qui devrait être lancée à la fin de l’été», annonce fièrement Mikael qui poursuit actuelleme­nt une formation aux HEC. «Être entreprene­ur, c’est nouveau pour moi!» affirme celui qui, plus jeune, rêvait de devenir acteur!

Visiblemen­t, Mikael et Daniel nagent côte à côte dans un projet qui les emballe. Heureux comme des poissons dans l’eau.

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