Coiffure et esthétique
LES 20 ANS DE L’OPIUM
«Au début, ce n’était pas évident du tout, affirme Perry Sénécal. C’était un local au 4e étage, d’ailleurs il n’y avait personne d’autre sur cet étage, il fallait tout refaire. On a donc travaillé à rénover l’espace, le peinturer, l’embellir, le rendre agréable pour recevoir des gens. On nous disait que cela ne marcherait pas, parce qu’on était dans un édifice à bureaux, à l’étage, et que personne ne viendrait. Mais c’est incroyable comment le temps à passé vite. J’avais 31 ans à l’époque, j’en ai 51 maintenant…» L’espace est avenant, des couleurs chaudes, des fenêtres laissant entrer la lumière naturelle, un plancher de bois franc luisant, un grand miroir et une cham- bre en retrait, presque à la dérobée pour plus de tranquillité, pour les soins esthétiques et les massages. Bien sûr, on y trouve quelques grandes photos de Perry Sénécal, puisque la photographie est sa 2e grande passion…
Mais l’idée d’installer un salon de coiffure et d’esthétique dans un tel immeuble n’est pas saugrenue. Perry Sénécal avait vu de tels établissements à New York, à Paris et ailleurs. «C’était inusité et c’est possible, poursuit M. Sénécal. Je travaillais pour quelqu’un d’autre, je payais un loyer à la chaise et je voulais, avec Pierre, m’installer et travailler à mon compte, mais dans un environnement au look artistique et à l’ambiance chaleureuse pour accueillir autant la clientèle gaie qu’hétéro. Et cela a manifestement fonctionné puisque nous sommes encore là.»
Certains d’entre vous connaissent Perry Sénécal par ses photographies, y compris celles agrémentant de temps à autre la page couverture de ce magazine. D’autres sont plutôt familiers avec Perry Sénécal l’expert en coiffure. Il y a en effet maintenant 20 ans, avec son copain Pierre Groleau, un esthéticien, Sénécal ouvrait le salon L’Opium, situé au centre-ville, dans une bâtisse à bureaux sur Sainte-Catherine, non loin de Peel. Un pari risqué de ne pas se trouver au rez-de-chaussée! Il semblerait bien, pourtant, que le concept ait porté ses fruits puisque, un cinquième de siècle plus tard, le salon de coiffure et d’esthétique attire une clientèle qui se renouvelle et qui apprécie cet environnement…
Bien entendu, en deux décennies, bien des choses ont changé. D’abord les produits : les colorations, les mèches, etc. se font désormais avec des ingrédients biologiques, de nature végétale sans ammoniaque, ce qui est moins nocif. «C’est plus naturel et moins toxique, également, note M. Sénécal. On tient la ligne AG qui est fabriquée au Canada, il n’y avait pas ça auparavant.» Du côté esthétisme, on n’a pas voulu renchérir dans tous les appareillages high-tech de laser, etc. «Nos soins sont restés très personnalisés avec pour base de prendre bien soin de la peau : une belle peau saine, bien nettoyée de ses impuretés et en santé se remarque aussi!» Non, il n’y a donc pas d’épilation au laser ou autre chose du genre…
Si L’Opium peut compter sur une clientèle fidèle d’habitués, il attire aussi de nouveaux clients, des jeunes qui «entrent ici, qui trippent en voyant le local, ils trouvent cela très cool, donc c’est très intéressant qu’ils apprécient le local, l’environnement et le type de soins que l’on y prodigue, c’est très encourageant pour Pierre et pour moi», estime Perry Sénécal.