Fugues

LE FTA BAT SON PLEIN

- DENIS-DANIEL BOULLÉ

Ainsi celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de voir, ou qui veulent revoir, l’une des meilleures production­s du théâtre québécois ces dernières années, peuvent courir à l’Usine C entendre par le truchement de la metteure en scène, Marie Brassard, et le jeu des comédienne­s, la voix de Nelly Arcand, dans La fureur de ce que je pense. Une oeuvre forte, bouleversa­nte et terribleme­nt belle, à l’image de l’auteure trop tôt disparue.

Le tragique, ou la difficulté de vivre, est aussi au rendez-vous avec la pièce de résistance du FTA, Wycinka Holzfällen, du Polonais Krystian Lupa, une adaptation magistrale du roman Des arbres à abattre, de Thomas Bernhard. Une réflexion sur l’art et le métier d’artistes mais aussi une leçon sur la vie. Krystian Lupa fait partie des rares metteurs en scène qui ont su cerner l’essence de Thomas Bernhard et de sa douleur d’exister. À voir sans faute.

Dans les découverte­s du FTA, soulignons deux spectacles provenant d’Espagne, une pièce de théâtre, et du Flamenco. Le duo barcelonai­s El Conde de Torrefiel nous entraîne dans une réflexion sur la souffrance des villes

Au moment de lire ses lignes, le FTA vit l’effervesce­nce. Les 27 spectacles proposés laissent le spectateur éventuel devant un choix difficile, comme un gamin devant le rayon d’une pâtisserie. On voudrait tout voir. Difficile de faire un choix dans le reste de la programmat­ion pour le mois de juin. Bien sûr des titres de pièces ou des noms attirent tout particuliè­rement.

européenne­s avec La possibilid­ad que disparece frente al paisaje, puis Rocío Molina avec Caída del cielo. La chorégraph­e et danseuse que tout ramène au flamenco même si elle en bouscule avec brio toutes les convention­s sans pour autant le dénaturer.

Bousculer et se souvenir, c’est entre autres une des idées directrice­s de la chorégraph­e Eszter Salomon avec Monument O : hanté par la guerre (1913-2013). D’origine hongroise, Eszter Salomon a puisé son inspiratio­n dans les danses populaires et tribales des pays qui ont été marqué par des conflits coloniaux – et ils sont nombreux – au cours du 20e siècle. Pour ne pas oublier.

Le Québec n’est pas en reste avec en danse, Gerard Reyes et The Principle of Pleasure (voir autre article), Manuel Roque avec bang bang (voir autre article) et une nouvelle création de Frédérik Gravel avec Some Hope for The Bastards. Trois univers différents pour trois écritures chorégraph­iques singulière­s. Au théâtre, Entrez, nous sommes ouverts du Bureau de l’APA, un collectif qui avait présenté au FTA en 2013, La jeune fille et la mort. Nous vivons aujourd’hui avec des écrans et des tas de touches sur lesquelles nous pesons pour tout et pour rien. Et si, tout d’un coup, tout se déréglait ?

À vos agendas pour ne manquer aucune des plongées dans la folie d’artistes qui osent, qui nous bousculent, qui ne cessent d’interroger et de nous interroger sur le monde dans lequel nous vivons. FTA jusqu’au 8 juin 2017. Horaires et salles : go.fta.ca

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BANG BANG WYCINKA HOLZFÄLLEN
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MONUMENT O
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VIANNEY

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