Fugues

À PARIS

- MADO LAMOTTE

Je sais que je parle beaucoup de mes anniversai­res ces temps-ci, les 15 ans de mon cabaret, mes 30 ans de carrière et, le dernier en date, mes 15 ans de spectacles à Paris d’où je reviens tout juste, après une autre semaine de triomphe dans la ville lumière, avec tous les gais de la ville à mes pieds et la foule en délire sur les Champs Élysées… Bon j’exagère, un peu, à peine. Mais j’aurai beau me vanter d’avoir du succès chez nos cousins de l’Hexagone, je suis et serai toujours reconnaiss­ante et combléedep­uis 15 de ans. retrouverE­t comme mon il publicfait bon français,se retrouverd­ont certainsà Paris chaqueme vouent printemps.fidélité Se balader dans les beaux quartiers, flâner le long des quais de la Seine, désormais piétonnier­s, courir les souliers de drags queens dans le quartier Barbès, faire un détour pour un p’tit café près de Montmartre et casser la croûte dans le Marais sur la rue des Rosiers où on trouve les meilleurs fallafels du tout Paris. Prendre l’apéro au milieu des fashions queens à l’Open Café ou noyée dans la mer de têtes rasées au Cox bar. Vraiment mes chéris, jamais je ne m’ennuie quand je viens à Paris. C’est une ville tellement romantique. Même les millions de pigeons qui menacent de te chier sur la tête à tout moment et les crottes de chien parisienne­s ont ce petit quelque chose d’unique à Paris. Et ce que je préfère c’est m’intégrer à même la vie parisienne. Faire comme si j’étais née ici. Pas comme ces touristes qui passent leur temps à faire des activités de touristes : «Allez on monte la tour Eifel, à pieds.» Euh… non merci. «3 heures d’attente pour entrer au musée du Louvre. On y va ?» Non on y va pas! «Ouais on va visiter les égoûts!» Quoi? Es-tu tombé sur la tête? C’est quoi le trip de marcher des heures dans des corridors de merde. Non, moi quand je voyage, j’aime pas qu’on m’identifie comme une touriste. J’ai pas envie qu’on passe la semaine à me pointer du doigt : «Regarde celle-là, c’est une touriste c’est certain, avec ses sacs de chez Fauchon et sa perche à Selfie, ah, c’est d’une vulgarité ma chère et quel Français porte des bermudas et des baskets en plein mois d’avril à Paris, à part la jeune racaille qui traine près des Halles, c’est pas possible.» Alors quand je viens à Paris moi j’aime qu’on me prenne pour une parisienne. C’est rare que vous entendez ça hein? Quelqu’un qui veut délibéréme­nt se faire reconnaîtr­e comme Parisienne. Vous vous dites, «elle est complèteme­nt cinglée cette Mado!». En fait c’est pas compliqué, quand je suis à Montréal je suis montréalai­se, quand je suis à New York, je suis New yorkaise, quand je suis à Rome, je suis romaine et quand je suis à Paris… je suis chiante ! Emmenez-en des Français, chu capable d’en prendre!

1 Quelles sont les chances que je tombe sur une expo des plus belles robes de Dalida la semaine même où je suis en spectacle à Paris? J’peux-tu vous dire que la fan finie, que je suis, a bavé sa vie plutôt cinquante fois qu’une. 2 Mon p’tit François, un ami fidèle depuis plus de 10 ans, qui m’a appris à rouler des pelles (frencher) un soir de Crazyvores au Bataclan. 3 Mon pianiste extraordin­aire «Squeegee Nicky» avec qui j’ai la plus belle complicité sur scène depuis 20 ans (tiens, un autre anniversai­re à souligner!) et en arrière-plan y’a ma Tatie Madame Hervé, mon producteur et très cher ami qui m’a donné ma chance un jour d’avril 2002 et qui depuis me reçoit chaque année dans son Tango, la boite la plus sympathiqu­e du tout Gay Paris. 4 Rien de trop modeste pour la reine des nuits de Montréal. C’est ma petite chambre de bonne où je loge chez Madame Hervé chaque fois que je viens à Paris. Et je ne serais pas plus heureuse au Ritz!

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