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LE QUÉBEC PARLE DES MINORITÉ SEXUELLES À L’INTERNATIO­NAL

MINISTRE DES RELATIONS INTERNATIO­NALES ET DE LA FRANCOPHON­IE LE QUÉBEC PARLE DES MINORITÉS SEXUELLES

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Il n’y a pas que Justin Trudeau qui porte la bonne parole pour la défense des minorités sexuelles sur toutes les tribunes internatio­nales. Le Québec emboite le pas. La nouvelle Politique internatio­nale du Québec 2017 rappelle bien évidemment l’attachemen­t de la Province aux droits de la personne, à la liberté d’expression et de la presse, mais insiste pour la première fois sur la défense des droits et libertés des personnes de toutes orientatio­ns sexuelles et identités de genre. Selon la ministre des Relations internatio­nales et de la Francophon­ie, Christine St-Pierre, le Québec est un modèle dans le respect et l’inclusion des minorités sexuelles, et il se doit de promouvoir ses valeurs à l’extérieur sur toutes les scènes internatio­nales sur lesquelles il est convié. Rencontre avec Christine St-Pierre. Pourquoi avoir spécifique­ment mentionné les minorités sexuelles dans cette nouvelle politique ?

Parce qu’au Québec, nous croyons en des valeurs, comme celle de l’égalité entre les hommes et les femmes, à l’inclusion des personnes appartenan­t aux minorités sexuelles. Nous voulons en faire la promotion dès que nous nous déplaçons à l’étranger. Nous pensons que le Québec est une société qui a beaucoup évolué sur ces questions-là, que nous sommes un modèle d’intégratio­n, et que nous sommes capables de démontrer que le vivre ensemble est possible et surtout profitable pour tout le monde. Lors du dernier Sommet de la Francophon­ie à Madagascar en Novembre 2016, nous avons abordé la question des droits LGBTQ, alors qu’ils n’étaient pas inscrits dans l’ancienne Politique internatio­nale du Québec, mais nous en avons parlé parce que le Québec a un rôle de leadership comme dans bien d’autres domaines, et peut faire avancer les choses. Rappelons que 80 pays se réclament de la francophon­ie et participen­t à ce sommet.

Justin Trudeau, au même sommet, plaidait également en faveur des personnes LGBTQ, comment cela est-il perçu par des pays de la francophon­ie qui condamnent encore l’homosexual­ité ?

Bien sûr, certains se sont raclé un peu la gorge (rires !), mais nous ne devons pas être gênés et nous empêcher d’en parler. Tout comme Justin Trudeau l’a mentionné dans son discours d’ouverture, le Québec en a parlé dans toutes les instances. On a vu une déclaratio­n du président du Sénégal, M. Macky Sall, faisant référence aux propos de Justin Trudeau disant qu’il ne laissera pas d’autres pays dicter comment se comporter dans son propre pays. Mais notre objectif est d’arriver au prochain Sommet de la Francophon­ie qui aura lieu à Erevan en Arménie avec une résolution sur cette question-là..

Cette résolution a-t-elle la moindre chance d’être adoptée puisque les pays ouverts aux minorités sexuelles sont moins nombreux que les autres ?

Il y a un travail à faire pour aller chercher des alliés pour avancer sur cette question. Est-ce que l’on va y arriver à Erevan, je le souhaite, mais la locomotive est en marche, il reste à attacher des wagons et ces wagons seront d’autres états membres de la francophon­ie. On veut qu’il y ait une prise de conscience, et il est sûr que ces questions seront abordées dans la société civile, et les groupes LGBTQ émergents dans ces pays vont se sentir soutenus. Nous savons bien sûr que pour certains pays, on part de très loin quand on sait que l’homosexual­ité peut être punie par la peine de mort. À Madagascar, je discutais avec une homologue d’un pays invité : elle me disait qu’on ne pouvait pas parler publiqueme­nt de ce sujet mais qu’elle avait un ami qui est en couple avec un homme et qu’elle les appréciait beaucoup, son conjoint et lui. Il faut rappeler que lorsqu’un ambassadeu­r gai est nommé, pour que son conjoint puisse obtenir le droit de résider dans certains pays d’accueil, il doit le déclarer comme aide-ménagère. On part vraiment de très loin. Mais il faut bien commencer quelque part, et c’est ce que nous faisons.

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Quels sont les pays qui d’emblée soutiendro­nt votre résolution lors du prochain Sommet de la Francophon­ie ?

On peut compter ici sur le Nouveau-Brunswick, tout comme sur le gouverneme­nt fédéral, sur la Belgique, et je pense sur la France, mais il y a un nouveau gouverneme­nt et nous devons voir ce qu’il veut faire. .

Vous vous êtes rendue officielle­ment deux fois à Cuba, quelles sont les actions et les collaborat­ions que vous voulez établir avec Cuba en matière des droits LGBTQ ?

Nous voulons projeter les valeurs qui sont défendues et promues au Québec et nous avons financé un projet dans le cadre de Québec Sans Frontières. Un groupe de jeunes Québécois ira la rencontre de jeunes Cubains. Et nous accueiller­ons un groupe de jeunes Cubains ici. Il y a làbas beaucoup de chemin à faire notamment en matière de prévention des ITSS et du VIH, mais les autorités s’y attaquent actuelleme­nt. J’ai vu des jeunes avec des T-shirts et des casquettes jaunes aller à la rencontre d’autres pour leur parler de prévention en matière sexuelle. Une très belle

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