Fugues

ANWAR WHITE

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UN PAPA GAI QUI CONSEILLE LES OARENTS HÉTÉROS

Montréalai­s d’adoption depuis 15 mois, l’Américain Anwar White est en demande partout dans le monde pour ses conseils sur l’éducation des enfants. Une expertise qu’il a acquise avec ses jumeaux Ravi et Zora et qu’il continuera de développer avec le bébé qu’il aura bientôt avec son amoureux québécois, Patrick Colmor.

Anwar a toujours su qu’il voulait être entouré d’enfants. «Plus jeunes, mes cousins et moi allions souvent chez notre grand-mère après l’école et je l’aidais avec les petits. J’adorais être avec eux.» Après avoir longtemps hésité entre un métier en éducation et une carrière mode, il a d’abord choisi la mode, ce qui lui a permis de faire le tour du monde. «C’était fou, c’était l’fun, mais je sentais que je n’étais pas tout à ma place et que je devais de me rapprocher de l’éducation.» De retour aux États-Unis, il a travaillé pour une compagnie en technologi­es éducatives, où il a acquis d’énormes connaissan­ces sur les stades de développem­ent des enfants. «Mon travail consistait à parcourir la planète pour parler aux mères de leurs espoirs et de leurs défis pour qu’on puisse créer des produits qui les aideraient dans toutes les sphères de l’enfance.»

En cours de route, une réflexion personnell­e a fait bifurquer une partie de son existence. «J’ai toujours été un grand planificat­eur, du genre à me fixer des objectifs et à les réaliser. J’avais décidé que j’aurais des enfants à 30 ans. Donc, le jour de mon 30e anniversai­re, j’ai entamé le processus pour trouver une mère porteuse.» Ses proches n’ont pas tous réagi avec enthousias­me à son projet. «Certains amis gais trouvaient ça étrange: ils n’étaient pas familiers avec le concept puisqu’ils ne veulent pas d’enfants, et ils avaient peur que notre relation change drastiquem­ent quand j’aurais des enfants. Et c’est ce qui s’est produitpro­duit. produit. D’unDun D’un autre côtécôté, côté, certaines amies hétérosexu­elles trouvaient ça soudain. Une part de moi croit que c’est parce qu’elles trouvaient ça un peu choquant que j’ai des enfants avant elles. Mais au final, tout le monde m’a soutenu.»

En Juin 2012, il s’est donc rendu en Inde pour donner un dépôt à l’agence de mères porteuses avec laquelle il faisait affaire, à l’époque où ces agences internatio­nales étaient ouvertes aux personnes LGBTQ. De retour chez lui, il a choisi via Internet la donneuse d’ovules en septembre, la mère porteuse en novembre, et il a appris la veille du jour de l’An que le transfert d’ovules dans le corps de la mère porteuse avait été un succès. Les bébés sont nés le 6 septembre 2013. «Quand je les ai vus, c’était surréalist­e! Je ne réalisais pas complèteme­nt ce qui se passait, parce qu’il y avait tant de choses à gérer. J’ai passé trois semaines en Inde avec ma mère pour obtenir les certificat­s de naissance, les passeports, les visas de sortie, et prendre soin des petits.» Sachant que les enfants ne dorment pas naturellem­ent durant la nuit, mais qu’ils doivent l’apprendre, Anwar a créé un système. «Comme j’avais des jumeaux, je me suis dit que si je ne trouvais pas une méthode géniale pour qu’ils fassent leurs nuits rapidement, je perdrais la tête! Alors, j’ai lu toutes les recherches sur le sujet, j’ai pris le meilleur de chaque méthode et j’ai créé mon programme, en y incorporan­t mes propres connaissan­ces sur les enfants. Après deux mois et demi, ils faisaient leurs nuits, alors que la plupart des enfants commencent vers six mois.»

Peu à peu, l’idée de partager ses trucs a cheminé dans son esprit. «Plusieurs personnes s’étonnaient que je n’aie aucun cerne sous les yeux et que mes enfants étaient toujours souriants ou paisibleme­nt endormis. Elles me demandaien­t comment je faisais, je leur parlais de mon système et elles ont commencé à me recommande­r à leur soeur, à leur amie ou à leur cousine. Je les aidais, les résultats étaient tout aussi bons pour les autres et j’ai ensuite pensé que les gens pourraient payer pour mes conseils.» Son projet est né à San Francisco, mais il est désormais géré à partir de Montréal en raison d’un Québécois, Patrick Colmor, qu’il a rencontré sur Internet en 2011. Après d’innombrabl­es échanges, Patrick a visité Anwar durant la semaine de relâche, quelques mois après la naissance des jumeaux. «Patrick adore les enfants! Nous avons passé une semaine merveilleu­se. Il était génial avec

Ravi et Zora. Je lui ai fait visiter San Francisco. Et c’est vraiment là qu’on a senti que ça fonctionna­it entre nousnous. nous. Il a passé l’étélété l’été suivant avec nous. Puis, on s’est vu presque chaque mois, à San Francisco ou ailleurs.» Patrick a ensuite pris une année sabbatique et il a vécu un an en Californie, à s’occuper des enfants pendant qu’Anwar travaillai­t.

De plus en plus stressé par son travail et conscient que Patrick voulait retourner travailler après un an, l’Américain a accepté de déménager à Montréal, en 2016. Ses activités de consultant parental sont alors devenues une entreprise sérieuse. «Au lieu d’avoir seulement quelques clients à la fois, j’aide désormais 25 mères à travers le monde.» Avec chacune d’elles, il parle ouvertemen­t de son quotidien avec les jumeaux et de son amoureux. Il croit d’ailleurs que son homosexual­ité est un atout. «En général, les femmes hétérosexu­elles se sentent bien accueillie­s par les hommes gais. Elles ont un certain niveau de confort. Et si certaines mamans ont parfois honte de parler de leurs difficulté­s avec d’autres mères, c’est différent avec moi. Je suis un père. Je n’ai pas accouché. Je n’ai pas allaité. Je peux seulement leur dire que ce qu’elles vivent a l’air difficile, que je ne suis pas passé à travers ça, mais que je peux leur donner une autre perspectiv­e. Contrairem­ent à d’autres femmes pour qui tout a bien été et qui leur demandent c’est quoi leur pro-blème.»

Son expérience avec les enfants continuera de s’accroître puisque Patrick et lui auront un troisième enfant, en mai 2018. «Patrick a toujours voulu avoir un enfant biologique. Comme ses frères et soeurs ont au moins deux ou trois enfants chacun, il se sentait un peu moins connecté à sa famille parce qu’il n’en avait pas. Et sachant que c’était son plus grand rêve, c’est devenu le mien aussi.» Faisant cette fois affaire avec une agence américaine, le couple a choisi une mère porteuse lesbienne qui vit elle-même une relation interracia­le. «Les ovules sont caucasiens, alors notre famille va ressembler à celle d’Angelina Jolie!»

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SAMUEL LAROCHELLE SmartKidPa­renting.com
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