POUR DISCUTER DE SEXUALITÉ ET DE SANTÉ SEXUELLE
Lancé au Bistro Ste-Cath le 10 octobre dernier, lors d’un 5 à 7, le programme Jeune Queer Youth d’ACCM (ou Sida Bénévole Montréal) vise essentiellement, comme son nom l’indique, la jeunesse queer. On pouvait déjà d’ailleurs entamer des discussions sur div
Étalé sur cinq ans, Jeunes Queer Youth ou JQY est un programme mis sur pied par ACCM en collaboration avec RÉZO, la Coalition Jeunesse LGBT, ASTT(e)Q (Action Santé Travestis & Transsexuel.le.s du Québec) et Projet 10. Ce programme vise à faire réfléchir les jeunes queer sur leur santé sexuelle et aux ITSS (infections transmissibles par le sexe et par le sang), que l’on puisse parler de stratégies de prévention et que cela puisse les inciter à créer des projets en ce sens. Il y aura aussi deux conférences par année, dont la première s’est tenue en octobre.
Mais en quoi JQY est différent des autres programmes que ACCM a déjà eus pour des jeunes ou jeunes étudiants? «Pour moi, JQY est l'opportunité idéale pour favoriser et pour optimiser l'auto-détermination en matière de santé et d'éducation sexuelle auprès de jeunes qui en ont particulièrement besoin. On permet aux jeunes queer et trans d'accroître leurs connaissances et de développer les aptitudes nécessaires pour planifier et initier un projet à succès. Chez ACCM, les programmes ont toujours visé à éduquer les jeunes en milieu scolaire ainsi que les enseignants qui naviguent dans ces eaux. Avec JQY, on vise plus particulièrement une jeunesse en pleine recherche de repères et en plein développement de leur conception de soi. Au lieu de leur parler de ces enjeux, on engage les jeunes queer et trans eux-mêmes à en en discuter de la manière qui est la plus attirante pour eux. Ainsi, c'est un projet qui compense pour le manque d'éducation en matière de santé sexuelle dans notre système éducatif et ce, avec un épanouissement de soi à travers des projets conçus par et pour les jeunes», explique le Directeur général d’ACCM, le dynamique Jeansil Bruyère. Est-ce que vous êtes aidé par le gouvernement ou une autre organisation pour financer un tel programme sur cinq ans? «JQY est une initiative financée par l’Agence de la santé publique du Canada, continue Jeansil Bruyère. Cela étant dit, nous devons nous assurer que ce programme respecte des règles établies afin de démontrer que les investissements effectués en valent la peine. À n’importe quel moment, un organisme partenaire peut être retiré de la coalition JQY s’il ne se conforme pas aux objectifs fixés et à ses responsabilités vis-à-vis du programme et ce, sous l’autorité de l’Agence de la santé publique. Évidemment, j’espère que cela n’arrivera pas!»
Nous le savons tous, bien des jeunes se tournent vers l’Internet pour des réponses à des questionnements sur la sexualité, etc. et, souvent, de façon très discrète afin que l’entourage ne le sache pas. Ce programme d’ACCM désire ainsi décloisonner ces questions pour les amener à la surface et faire réfléchir.
«Nous croyons que l'accès à l’éducation sexuelle est un droit. Le retrait des cours d’éducation sexuelle à l’école en 2005 a eu comme effet de réduire le savoir-faire des jeunes en lien avec la santé sexuelle, en particulier chez celles et ceux qui ne s'identifient pas comme cisgenre ou hétérosexuel.le. Nous croyons qu'il est nécessaire que les jeunes puissent recevoir une éducation sexuelle inclusive, adaptées aux réalités des personnes queer et trans», peut-on lire sur le site web de l’organisme.
Parmi les objectifs que l’on cherche à atteindre, on retrouve l’amélioration des connaissances concernant la santé sexuelle auprès des jeunes et du personnel du milieu; favoriser des relations harmonieuses et respectueuses entre les pairs; développer des compétences en organisation de projets et en leadership; enfin, transformer positivement le milieu fréquenté par les jeunes en faisant la lutte à la «LGBTphobie» et en faisant la promotion de l’inclusion.