Fugues

... À L’HALLOWEEN

- MADO LAMOTTE

«Hey Mado, tu te déguises en quoi à l’Halloween?» En gars! Ah chère Halloween, festival de la sorcière cheap et du vampire en guénilles de chez Village Valeurs. Si tu n’existais pas, tu peux être sûre que je ne t’aurais pas inventée !

Mais si l’Halloween n’existait pas mes chéris, y’a ben des enfants qui seraient tristes, les dentistes feraient faillite, Dollarama pourrait pus sortir ses squelettes en plastique fluorescen­t au mois d’août et les Freddy, Chucky, Jason, et le clown de It n’auraient plus leur raison d’être. Sans Halloween, les adolescent­s du 450 rateraient une occasion de se paqueter la yeule au Sour Puss entassés à 75 dans un bungalow de Varennes. Et sans Halloween, il n’y aurait plus de gars straight déguisés en putes de la rue Ontario ni de filles de Laval déguisées en infirmière­s cochonnes. Et sans Halloween, Rocky Horror Picture Show pourrait être présenté n’importe quel jour de l’année et il deviendrai­t aussi inutile que la 1000e reprise de Broue. Sans Halloween, la marche des Zombies serait obligée de s’associer au parti Libéral du Québec pour défiler leurs morts-vivants dans les rues de la ville. Et y’avez-vous pensé? Si l’Halloween n’existait pas, la citrouille serait une courge de plus sur le marché et elle devrait céder sa place à la patate sucrée dans les potages d’automne de Ricardo. Et sans l’Halloween, les chats noirs seraient des chats comme les autres, les vendeuses de la Plaza St-Hubert n’auraient plus d’histoires invraisemb­lables à raconter à leur voisine quand une gang de folles débarquent dans leur boutique pour essayer des robes de mariée et le commun des mortels ne se casserait plus la tête pendant un mois à chercher quoi mettre pour finir déguisé en pirate des Caraïbes ou en princesse de Disney comme les trois autres Halloween passées. Ah oui, pis les Linda de Longueuil ne seraient plus obligées d’attendre l’Halloween pour s’habiller en danseuse de Flashdance et les Gino de Montréal-Nord ne sauraient probableme­nt jamais qu’un kit disco pis une boule afro ce n’est pas un costume d’Halloween! Mais surtout, si l’Halloween n’existait pas, j’aurais pus l’air d’une folle quand j’rentre de chez l’gars que j’ai rencontré dans un after-hour et que je me ramasse dans le métro à 7h du matin déguisée en Ronald McDonald. Mais surtout, Alléluia, si l’Halloween n’existait pas, je ne me ferais plus jamais gueuler en pleine rue un 24 juillet : « Hey le Clown, l’Halloween c’est au mois d’octobre! ». Mais soyons honnêtes mes chéris, j’ai beau crier sur les toits que je déteste l’Halloween, mais si elle n’avait jamais existée, je n’aurais probableme­nt jamais fait ce métier-là, car mon penchant pour les robes à paillettes de Dynasty et les talons hauts de danseuses nues s’est développé un certain 31 octobre de ma vie de jeune adulte. Ouf, et dire que quand j’étais petite je rêvais d’être caissière chez Métro…

Et voici en photos, la preuve que chu encore capable d’avoir du fun à l’Halloween

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