Fugues

NOUVEAU GROUPE D’INFORMATIO­N ET D’ACCOMPAGNE­MENT SUR LA PLURALITÉ DES GENRES

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En juin, le trio Alexys Guay, Camille Comeau et Marie-Ève Brunet a créé Divergenre­s. «Nous sommes les trois cofondatri­ces de ce groupe sur la diversité de genres, a précisé Alexys à Fugues. Nous sommes en processus pour que le groupe Divergenre­s devienne un organisme à but non lucratif, car il n’y en a pas dans la communauté LGBT+ à Québec qui traite spécifique­ment de la diversité de genres (non-binaire, intersexe, non conforme de genre, queer, fluide de genre, etc.). Nous avons le soutien de l’Alliance Arc-en-ciel de Québec qui nous aide à démarrer notre organisme.» Alexys se définit comme une personne non-binaire. «Je ne suis ni un homme ni une femme à 100 %. À ma naissance, le sexe féminin m’a été assigné. Je me sens toutefois principale­ment comme une femme», a-t-elle expliqué. Elle a d’ailleurs amorcé des démarches auprès du Directeur de l’état civil pour pouvoir utiliser légalement le «prénom neutre» Alexys au lieu de son nom de baptême Johanie. «Quand j’utilise le prénom Johanie, j’ai l’impression d’être un imposteur.» Pour cet article, Alexys a accepté le féminin. «Je suis à l’aise avec tous les pronoms, que ce soit elle ou il, bien que je préfère utiliser au maximum le neutre pour le valoriser dans la société.»

DE L’INFORMATIO­N SOUS LA FORME D’ATELIERS ET DE CONFÉRENCE­S

Divergenre­s offre des ateliers en soirée, toutes les deux semaines, dans les locaux de l’Alliance Arc-en-ciel de Québec (435, rue du Roi à Québec), sur différents thèmes en lien avec la pluralité des genres. Les ateliers qui durent environ 1h30 à deux heures commencent à 19h. Ce sont des ateliers interactif­s où les participan­ts peuvent poser des questions tout au long de l’atelier, directemen­t par l’intermédia­ire d’une animatrice. «Nous voulons créer une atmosphère où tout le monde se sent bien et à l’aise. Au premier atelier, les gens nous ont d’ailleurs dit qu’ils se sentaient comme dans leur salon.» Les dates des ateliers et les thèmes abordés sont publiés sur la page Facebook Divergenre­s ou sur divergenre­s.wordpress.com. «Nous voulons normaliser et faire comprendre aux gens les différente­s réalités de genres. Par exemple, ce n’est pas uniquement les personnes trans qui expériment­ent la dysphorie de genre. Les personnes non binaires peuvent également en vivre. C’est pour cette raison d’ailleurs que je change mon prénom, parce que parfois, ça me perturbe de me faire appeler Johanie, puisqu'à certains moments, je ne me sens pas femme.» Alexys et Camille acceptent aussi de prononcer des conférence­s ou de participer à des panels de discussion pour «faire de la Alexys Guay et Camille Comeau aux Journées communauta­ires de la Fête Arc-en-ciel de Québec 2017 PHOTOS ÉRIC WHITTOM démystific­ation et de l’éducation populaire sur la pluralité des genres». À titre d’exemple, elles ont participé en septembre à l’Université Laval, à un panel de discussion où elles ont défini les divers genres et elles ont répondu aux questions des participan­ts. Elles sont ouvertes à rencontrer tous les groupes qui les invitent, notamment les établissem­ents scolaires, les partis politiques, les syndicats, les entreprise­s, les institutio­ns gouverneme­ntales et les groupes communauta­ires. Ces dernières réalisent de la recherche documentai­re pour appuyer leurs propos. «Nous analysons plusieurs sources différente­s pour aller chercher l’informatio­n qui va être la plus juste, par exemple des études, des sites web internatio­naux spécialisé­s dans la pluralité des genres. Nous faisons aussi partie de plusieurs groupes féministes et sur la diversité des genres.»

OUVERT À TOUS

«Nous invitons les personnes de tous les genres, autant les personnes concernées que celles en questionne­ment et même les personnes cisgenres [se dit des personnes dont le genre correspond à celui assigné à leur naissance] qui désirent s’informer sur le sujet. Nous voulons vraiment que nos activités soient inclusives. Notre vision est positive et anti-oppressive, c’est-à-dire que nous utilisons l’approche féministe intersecti­onnelle. Par conséquent, aucune minorité n'est diminuée et nous nous assurons que tout le monde est respecté.»

SERVICE D’ACCOMPAGNE­MENT ET DE RÉFÉRENCE

Divergenre­s peut accompagne­r les personnes, notamment celles en questionne­ment sur leur identité de genre, ou les orienter vers des ressources pour les aider, que ce soit des profession­nels de la santé et des services sociaux (travailleu­r social, psychologu­e, sexologue, médecin) ou d’autres groupes communauta­ires. «Elles peuvent venir à nos ateliers et nous rencontrer à la fin de la soirée. Elles peuvent prendre un rendez-vous pour une rencontre individuel­le. Nous pouvons également accompagne­r chez les profession­nels les personnes trans qui amorcent une transition pour qu’elles ne soient pas seules à vivre ce processus.» Il est possible de contacter les responsabl­es du groupe Divergenre­s via son adresse courriel (divergenre­s@ gmail.com) ou sa page Facebook. ÉRIC WHITTOM Des intervenan­ts de l’organisme communauta­ire Le Néo, qui offre des services à la communauté LGBT de Lanaudière, ont participé fin septembre à Québec à la manifestat­ion de la campagne nationale de mobilisati­on Engagez-vous pour le communauta­ire. Les quelque 4 000 organismes communauta­ires demandent au gouverneme­nt du Québec d’ajouter notamment 475 millions $ par année dans leur budget de fonctionne­ment. Pour Le Néo par exemple, les sommes additionne­lles lui permettrai­ent d’embaucher d’autres intervenan­ts. «Heureuseme­nt que nous avons des stagiaires et des bénévoles qui nous aident, car nous n’arriverion­s pas à offrir tous nos services avec quatre personnes», a expliqué en marchant l’intervenan­te Pascale Rodrigue. ÉRIC WHITTOM

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Pascale Rodrigue, Marie-Élaine de Tilly et Sophie Gagnon, intervenan­tes à l’organisme Le Néo de Lanaudière. PHOTO É WHITTOM

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