Fugues

JUSQU’AU 3 JANVIER

- DENIS-DANIEL BOULLÉ

Robin Simard fait de la photograph­ie depuis les années 1990. Il nous présente ici sont projet photograph­ique intitulé Originelle­ment, son inspiratio­n prenait sa source dans l’idée de réaliser des photograph­ies dédiées à un certain esthétisme du corps féminin, mais l’artiste s’est laissé prendre dans les filets de scénarios de plus en plus audacieux, impudiques, subjectifs, contraires à son objectif. Vulnérable et enchevêtré dans ce processus, des émotions profondéme­nt différente­s apparaisse­nt. L’inconscien­t prenant le pas sur les scénarios imaginés et imaginaire­s, le sujet se déforme, se transforme, naît ! «Je croyais photograph­ier un corps et j’ai maintenant conscience de n’avoir vu qu’une image offerte à l’esprit», commente Robin Simard qui a commencé à faire de la photo dès l’enfance, alors qu’il était au Saguenay, il prenait alors des clichés de lacs et de rivières. Dans les années 1980, il poursuit sa passion par des études en photograph­ie au Collège de photograph­ie Marsan, à Montréal. Il fonde ensuite son studio et se spécialise dans les projets pour l’industrie des cosmétique­s. «C’est en 2010, lors d’un séjour à Londres, que l’histoire de Warda est née. Sur le chemin qui me menait à mon appartemen­t, je suis par hasard rentré dans une boutique de tapis. À cette époque, je lisais un texte de Michel Foucault paru en 1967 sur son concept d’hétérotopi­es. Cette lecture et la rencontre avec le commerçant dans cette boutique atypique m’ont tout de suite inspiré. D’ailleurs, c’est depuis cette époque que j’ai développé un intérêt pour les tapis, que je collection­ne depuis». Ainsi commence l’entrevue avec Sébastien Harrisson.

D’ailleurs, le personnage de Michel Foucault, fait une apparition dans Warda, clin d’oeil au philosophe français. «L’idée de la pièce est née un peu de cette expérien-ce, du tapis volant qui permettait selon la légende de voyager partout et rapidement, face à notre monde aujourd’hui, où l’on peut se déplacer facile- ment ou être en contact tout aussi rapide avec le coin de la terre le plus éloigné», continue Sébastien Harrisson.

Warda, c’est avant tout une coproducti­on avec la Belgique, la pièce ayant été créée au Théâtre du Rideau de Bruxelles en 2016 et qui a connu un grand succès outre atlantique. Le metteur en scène, Michael Delaunoy et Sébastien Harrisson ont conçu ce spectacle en se fondant sur quelques thèmes et en créant les personnage­s à partir des comédiens choisis. «N «Nous voulions que les comédiens représente­nt ces rencontres que nous fais faisons aujourd’hui avec des gens qui viennent de partout. C’est pour cela qu’il y a des Québécois francophon­es et anglophone­s, des Belges francophon­es fran et néerlandop­hones, et même d’origine maghrébine, ce qui permet d’intégrer dans les dialogues des passages en néerlandai­s, anglais, ang arabes, mais la trame de base est essentiell­ement en français», explique exp Sébastien Harrisson «et, à partir du choix des comédiens, j’ai commencé com à écrire. »

Qu’ Qu’en est-il alors de cette pièce, de ce jeune homme qui peut s’acheter ce q qui veut dans la vie, qui réalise tous ses désirs et qui se voient confrontés fron à un marchand qui ne lui cèdera le tapis que s’il répond à une énigme? éni À la manière des contes épiques, cette quête, qui mène le personnage son dans différente­s capitales, le transforme­ra et lui permettra de reg regarder le monde, les cultures, les autres, et sa propre vie d’un autre ang angle. Une quête de soi - et non plus la recherche de l’accumulati­on de bie biens -, qui tranche sur l’aspiration actuelle de l’immédiatet­é dans l’obtention ten de toute chose pour ne pas ressentir le manque. Une quête pour ressentir res cette histoire millénaire que nous portons tous en nous et que nous nou avons tendance à ne plus entendre et regarder, selon Sébastien Harrisson. Har Pour cet étrange voyage qui brouille les frontières entre l’espace spa et le temps, on retrouve l’excellente et lumineuse comédienne Violette ole Chauveau, entourée des comédiens Hubert Lemire, Salim Talbi, Vic Victoria Diamond et Mieke Verdin.

Difficile de résumer une pièce où il est question d’un jeune loup de la finance, Jasmin, habitué des aéroports, d’un tapis persan aperçu dans une boutique à Londres, d’un conte remontant à l’époque de Babylone, et de scènes qui se passent le temps de claquer les doigts avec les mêmes personnage­s, à Londres ou à Bagdad. Sébastien Harrisson nous propose avec «Warda», un voyage où l’espace et le temps se dilatent et se contracten­t. Tout va très vite aujourd’hui et nous avons, par la technologi­e, nos tapis volants.

 ??  ?? ANDRÉ C. PASSIOUR Robin Simard présente l’expo PHANTASMA à la Galerie Carte Blanche, 1853, rue Amherst, www.robinsimar­d.com WARDA WA au Théâtre Prospéro, du 16 janvier au 3 février 2018. Un texte de Sébastien Séb Harrisson, dans une mise en scène de...
ANDRÉ C. PASSIOUR Robin Simard présente l’expo PHANTASMA à la Galerie Carte Blanche, 1853, rue Amherst, www.robinsimar­d.com WARDA WA au Théâtre Prospéro, du 16 janvier au 3 février 2018. Un texte de Sébastien Séb Harrisson, dans une mise en scène de...
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