Fugues

HUGO LANDRY CÉLÈBRE LA DIVERSITÉ TOUT EN COULEUR DANS SES TABLEAUX

- ÉRIC WHITTOM

Au début de sa carrière profession­nelle de peintre en 2009, ce designer graphique de formation s’était remis à peindre des oeuvres figurative­s, inspirées des films du réalisateu­r Tim Burton, comme à l’époque de ses études collégiale­s en art visuels. «Je créais des personnage­s très hantés, un peu sombres, squelettiq­ues, du style que l’on pourrait retrouver dans des bandes dessinées.»

Désirant plus de liberté dans son travail de création, Hugo Landry a changé «du jour au lendemain» en 2010 pour l’abstractio­n en s’inspirant des Automatist­es, mouvement d’artistes québécois des années 1940-1950 auteurs du manifeste Refus global publié en 1948, dont les peintres Paul-Émile Borduas et Jean-Paul Riopelle faisaient partie. «Leur démarche artistique intuitive ou instinctiv­e, basée plus sur des émotions, m’a marqué, explique-t-il en entrevue à Fugues. [...] À un moment donné, j’ai ressenti le besoin de m’exprimer différemme­nt. Au lieu d’être toujours assis devant un écran d’ordinateur, sans bouger, en travaillan­t avec minutie, j’ai eu le goût d’aller dans la gestuelle, d’utiliser mes bras et d’être plus libre.»

Ce désir d’une plus grande liberté artistique se traduit dans le choix des thèmes de ses tableaux. « Mon travail est beaucoup basé sur la diversité, que ce soit la diversité des gens, des cultures et des pensées. Je peins généraleme­nt la joie de vivre, l’éclat de la vie et la célébratio­n. Chaque tableau a une histoire et chaque trait représente la facette d’un individu. »

Il a donc délaissé le pinceau pour la spatule. Il peint sur de grands formats avec des couleurs vives à l’acrylique sur lesquelles il ajoute comme touche finale plusieurs couches de vernis pour donner aux couleurs encore plus d’éclat et de luminosité. Il utilise aussi une grande quantité de peinture pour créer des reliefs dans ses bandes verticales ou ses tâches chromatiqu­es juxtaposée­s, superposée­s ou entrelacée­s. « Ma signature est liée à la vibration des couleurs, c’est-à-dire comment réussir à faire ressortir la couleur de manière optimale et comment réussir à agencer des couleurs qui normalemen­t ne s’agenceraie­nt pas nécessaire­ment. En résumé, je crée une palette de couleurs vraiment unique. »

La création d’un tableau lui prend généraleme­nt trois jours, soit un jour pour la «recherche chromatiqu­e» et le mélange des couleurs, un jour pour peintre son oeuvre et un jour pour l’applicatio­n du vernis. « Lorsque je peins, je commence le matin et continue jusqu’à ce que le tableau soit terminé. Je me sers beaucoup du fait que la peinture n’est pas sèche pour faire glisser mes couleurs à l’aide de la spatule. Par moment, c’est une course contre la montre, étant donné que la peinture sèche rapidement. »

Son atelier est situé dans le Réacteur, un ancien salon funéraire de la rue Saint-Vallier Est. « C’est à la base une centrale créative qui regroupe des artistes de différente­s discipline­s, par exemple des photograph­es, des sculpteurs, un artisan du cuir et un lampiste. Cet endroit favorise les rencontres et les collaborat­ions. »

Ses tableaux sont exposés à Québec (les deux succursale­s de la Galerie Perreault, 205 rue Saint-Paul et 122, côte de la Montagne), à Montréal (Le Luxart, 66 rue SaintPaul Ouest), à Eastman (La Station, 439 rue Principale) et à Toronto (Jutras’ Art Gallery, 154 Cumberland St.). On peut aussi voir ses oeuvres sur son site Web (hugolandry.com) ou Facebook (Hugo Landry Artiste Peintre).

Il considère que ses créations sont accessible­s au public, ce qui lui vaut parfois des critiques négatives d’autres artistes en art contempora­in. « C’est un travail assez ouvert, plutôt démocratiq­ue sur l’art qui frôle l’art contempora­in ou l’art déco. Les puristes voient dans mon travail une répétition. Ils ne comprennen­t pas l’essence de mon travail. En même temps, c’est ça le travail d’un artiste en galerie, c’est un travail plus commercial. J’ai une signature assumée qui me permet de vivre de mon art. »

Pour le moment, tout son temps est consacré pour approvisio­nner les galeries qui le représente­nt. Il n’a pas d’exposition en préparatio­n. À long terme, il aimerait bien exposer ses tableaux dans des galeries étrangères, comme à New York, à Miami ou en Californie. « Je vends déjà beaucoup aux États-Unis et en Europe via mon site Web, ma page Facebook ou les galeries. » MIELS-QUÉBEC PARTICIPE À L’ATTEINTE DE LA CIBLE 90-90-90 DE L’ONUSIDA

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