OÙ SONT LES LESBIENNES par Julie Vaillancourt
À l’époque où je courais sur une piste d’athlétisme, je rêvais de participer aux Jeux Olympiques. Maintenant, je ne fais que courir après mon temps et lorsque je me pose pour rêver des jeux, c’est entre deux bols de chips, en regardant les compétitions à la télévision. Si j’ai quelques kilos en trop et suis essoufflée à la simple idée d’enfiler mes souliers de course, je ne suis pas une ex-athlète frustrée. Certes, lorsque je regarde les JO à la télévision, comme ceux de PyeongChang, il m’arrive d’être une spectatrice frustrée.
Je Jeux tional leur poussé participent venu pays commanditaires et me aux possible olympiques entier) une demande Olympique, XGames, les norme athlètes au se corruption): culte fasse que si des modernes «acceptable» Pierre questionne à lors du athlètes «pogner»? dépasser corps? de de «Est-ce et la Coubertin, sont fondateur jusqu’à des consécration Pourquoi leurs Pourquoi que plus cieux limites ce mes élevés le ses le du que les «rénovateur» rénovations dopage athlétiques Comité rénovations sportive «salaires» l’athlète dans est-il la Interna- (soit LNH (ou et ont des ou (et de- le disant dont plus naïve haut j’aimerais - ultime) du point. sport que discuter J’ai olympique, représente longtemps avec probablement Coubertin les eu JO?» une vision Tant et qui associée de idyllique m’agacent questions, aux - lire au nombreuses bertin romancée rénove), et légendes puriste où le du stade des dépassement jeux d’Olympe antiques illustrait physique (avant ma que et mental vision Cou- de l’athlète. de la Grèce Or, antique, je vais ici le «péter privilège ma de balloune»: participer dans sera les d’abord jeux exclusivement octroyé aux citoyens grecs, masculins et riches. Nous sommes en 776 avant J.-C., me direz-vous… Mais encore, après la «rénovation» des JO par Courbertin en 1894, la phallocratie et la misogynie des sociétés (dites) mo-dernes persistent et le baron épouse les convictions sociales: « Le rôle de la femme reste ce qu'il a toujours été: elle est avant tout la compagne de l'homme, la future mère de famille et doit être élevée en vue de cet avenir immuable», écrit Coubertin en 1901. Pour lui, les Jeux olympiques constituent «l'exaltation solennelle et périodique de l'athlétisme mâle avec [...] l'applaudissement féminin pour récompense». Il faudra attendre les J.O. de Stockholm en 1912 pour que les femmes cessent de n’être que de simples spectatrices et soient officiellement admises à la compétition sportive.
Aujourd’hui, de l’expression demeurent tamment l’avant le «l’athlétisme hétéronormatifs patinage biologique hommes artistique. et mâle de femmes Coubertin. dans et femelle», Dans participent de nombreux les D’ailleurs, danses pour aux reprendre sports, en JO les couple, mettant rôles noc’est alors l’homme qu’on entrevoit fort qui, sa lors petite des culotte portés, au soulève passage. la femme, Bien qu’elle soit maquillée à souhait, exacerbant sa féminité et son corps, les juges ne veulent cependant pas voir une bretelle tomber… À PyeongChang, j’aurais volontiers remis une médaille à la patineuse Vanessa James pour son look androgyne (maillot et pantalons, cheveux courts) lors de sa danse en couple avec Morgan Ciprès. Les codes et rôles sociaux influencent non seulement l’habillement des athlètes,
mais l’on peut aussi avoir la perception d’un sport. que Je ne compte plus les blagues homophobes entendues à propos de la luge masculine en duo. Sur la luge, les deux hommes sont couchés l’un sur l’autre, arborant un maillot collant (je sais, vous entendez déjà lesdites blagues…) Au Canada, lorsqu’on parle de hockey aux olympiques, on ne tarit pas d’éloges sur l’équipe féminine (elle remporte un sixième podium consécutif à PyeongChang, cette fois l’argent au lieu de l’or). Néanmoins, ça demeure beaucoup plus célébré (financièrement et socialement) d’être un hockeyeur (homme) dans la LNH.
Tous hiver, téléviseur chips). jeux olympiques les je Je déchante deux ne (en rêve ans, mangeant avec plus devant été cette des comme mes le pureté jadis à la sportive consécration que j’associais olympique, même si j’ai une admiration sans bornes pour tous les athlètes qui y participent, médaillé(e)s ou non. Bien sûr, nous ne sommes plus en 776 avant J.-C et les moeurs ont changé, heureusement. S’il demeure du travail à faire, il est primordial de souligner celui accompli. Entre autres, la patineuse de vitesse néerlandaise Ireen Wüst. Après avoir remporté l’or au 1500 mètres et deux médailles d’argent aux jeux de PyeongChang, elle totalise onze médailles olympiques, devenant ainsi la patineuse de vitesse la plus décorée de l'histoire des Jeux, hommes
et femmes confondus. Bisexuelle, elle fait partie des 15 athlètes ouvertement LGBTQ aux JO de PyeongChang (dont 11 sont des femmes s’identifiant comme lesbiennes ou bisexuelles). Si le sport n’est guère exempt d’homophobie, il est d’autant plus courageux d’afficher ses couleurs.
Citons tion Kenworthy, sion chum Chang: jeu-nesse, ima-giner s’embrasser les JO du de au mais l'exemplaire «Jamais skieur son jeux voir je pour suite baiser à n’aurais de la américain deux dans télé la Pyeong- à avec la première déclara- hommes ma pendant pu diffu- son Gus fois, télé façon de casser peut un de jeune changer le les voir. barrières, qui La les regarde seule choses, de la lutter c’est tion. à C’est contre travers quelque l’homophobie, la représenta- chose que j’aurais niers Jeux aimé olympiques faire aux (de derSotchi), avec mon partager petit ami, un baiser mais j’avais trop peur de le faire». Si Gus, médaillé d’argent à Sotchi, a terminé 12e à PyeongChang, sa réussite est sans pareille. Il a ici osé faire ce qu’il craignait en Russie: exprimer l’amour et afficher fièrement ses couleurs, de par le véhicule universel et rassembleur du sport.