Fugues

UNE NOUVELLE WEBSÉRIE MONTRÉALAI­SE: THE WALK-IN CLOSET

- SAMUEL LAROCHELLE

Deux amis, une lesbienne et un gai, font semblant d’être un couple hétérosexu­el, afin que le garçon obtienne sa résidence canadienne. Telle est la prémisse de la websérie Thewalkinc­loset, un projet montréalai­s écrit par Katharine King et Natalie Liconti, deux cinéastes de 22 ans qui s’attaquent aux clichés avec un humour à prendre au deuxième degré. Dans chacun des huit épisodes, le duo s’amuse à tourner les stéréotype­s en dérision. «Les films et les émissions de télé utilisent souvent l’image des gais pour ajouter une touche d’humour, mais on n’a rarement vu le retour dans le placard et le faux couple hétéro sous forme humoristiq­ue», explique Katharine King. Le couple approximat­if est formé par Sterling, un danseur de ballet flamboyant, et sa colocatair­e Billie, une humoriste lesbienne au succès relatif, entre deux contrats. Ils tenteront de convaincre les au- torités amour, d’Immigratio­n grâce ou malgré Canada leur de entourage la solidité haut de leur en couleurs: Jennie, une lesbienne à l’allure hétérosexu­elle, dixit la créatrice et son interprète Katharine King; Dom, le frère de Billie, le cliché hétéro par excellence qui est constammen­t occupé à soulever des haltères et qui ressent le besoin perpétuel de renforcer son hétérosexu­alité, ainsi que Ms. Hutchcroft, une agente d’immigratio­n coincée, mais glamour, qui ignore tout de la culture LGBTQ. L’employée comparable du Tranna gouverneme­nt Wintour, alors est jouée que les par autres l’inpersonna­ges, principaux et secondaire­s, sont tous interprété­s par des membres de la communauté. Un choix important pour les créatrices. «Nathalie et moi avons étudié la représenta­tion des genres au cinéma et on discutait beaucoup de la place occupée par l’orientatio­n sexuelle et l’identité de genre à Hollywood. La majorité du temps, les producteur­s engagent des acteurs cisgenres, hétérosexu­els, blancs et qui correspond­ent à certains standards de beauté, pour jouer des personnage­s queer ou trans. On se plaignait de ça, et on a décidé de faire l’inverse à très petite échelle. Notre objectif était d’engager des membres de la communauté pour jouer les personnage­s gais, lesbiennes, trans, queer et hétéros.» Katharine King est fière de passer un message de la sorte, mais elle insiste pour rappeler que la websérie demeure très drôle. «On voulait créer quelque chose de léger et d’amusant qu’on peut regarder tard le soir sur son ordinateur. On joue avec les clichés des deux côtés, sans pour autant vouloir choquer ou attaquer qui que ce soit. Malgré l’aspect politique de notre processus créatif, la série demeure très accessible.» Récente diplômée du programme de production cinématogr­aphique de l’Université Concordia, Katharine King a fait appel à plusieurs de ses anciens collègues de classe pour la création de Walkinclos­et. «Comme on vient de sortir de l’école, c’est plus simple de produire des courts métrages ou des séries web autofinanc­és. Au final, la série web nous permettait d’explorer plus de personnage­s et de nous concentrer davantage sur les situations comiques et les personnage­s que sur un arc dramatique précis.» Originaire de Vancouver, mais établie à Montréal depuis cinq ans, elle tenait à représente­r la souscultur­e queer montréalai­se à l’écran. «Je suis vraiment heureuse qu’on ait convaincu des artistes comme Tranna Wintour et Rachel Gendron, qui organisent beaucoup de soirées de comédie queer et féministes à Montréal, pour montrer l’humour sous un nouvel angle. On a créé la série pour qu’elle soit comprise partout, mais il y a définitive­ment une saveur montréalai­se grâce aux comédiens.»

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