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BIEN VIVRE EN SANTÉ : NOVA POUR PRÉVENIR VOS PARTENAIRE­S D’UNE ITS

Vous venez de recevoir un diagnostic d’ITSS ou de VIH et devez aviser vos partenaire­s ? Vous ressentez un malaise à demander de l’aide à un profession­nel de la santé ? C’est difficile de le faire vous-même ? Un nouveau service de notificati­on des partenai

- ÉTIENNE DUTIL

Il existe plusieurs moyens de notifier ses partenaire­s d’un diagnostic d’ITSS et/ou VIH, et la personne concernée peut choisir le meilleur moyen selon la situation. Elle peut le faire elle-même par courriel, texto, coup de fil ou discussion en personne. Elle peut également avoir recours à des services externes en demandant à un(e) profession­nel(le) de la santé publique de notifier ses partenaire­s. Maintenant, elle peut aussi se rendre sur le site web du PVSQ et remplir un formulaire pour qu’il s’occupe de notifier ses partenaire­s.

Un cadre d’interventi­on soucieux d’autrui

Ce nouveau service se démarque des autres possibilit­és de notificati­on des partenaire­s par son cadre d’interventi­on. Les messages textes sont envoyés du lundi au vendredi en journée, avant 15h par Maude Martin, en charge du projet. « Recevoir un message comme ça peut être assez stressant et tu peux vouloir réagir rapidement, donc on ne notifie pas après 15h. À cette heure-là, les CLSC et les cliniques, spécialisé­es ou non, sont encore ouverts. Il y a toujours moyen de joindre un profession­nel de la santé pour prendre un rendez-vous rapidement. Si l’on notifie à 17h, tout est fermé et la personne se retrouve un peu seule », dit-elle en entretien. Toutefois, une exception est faite pour les notificati­ons en deçà de 72 heures d’une infection par le VIH, puisque dans ces cas la PPE pourrait être administré. Comparé aux services de notificati­on des partenaire­s qui utilisent des messages automatiqu­es de type « ne-pas-répondre », ce nouveau service permet à la personne notifiée de réagir et de répondre au message texte. Maude reste disponible pour répondre à toutes questions ou préoccupat­ions que peuvent avoir les personnes notifiées, et elle les dirige aux ressources appropriée­s. « Les personnes peuvent tout de suite nous réécrire par message texte pour savoir où se faire dépister. On va les soutenir là-dedans, et on prend le temps de répondre à leurs questions », ajoute-elle. Le PVSQ est le premier organisme communauta­ire à offrir ce type de service au Québec.

Anonymat garanti

Les notificati­ons sont envoyées via Sext’Info, l’outil d’interventi­on de messagerie texte anonyme du PVSQ. Cet outil permet à la chargée de projet de transmettr­e de l’informatio­n, de l’éducation et des références directemen­t par messages textes. L’anonymat de toutes les personnes concernées est préservé lors de la notificati­on et lors des échanges. Les numéros de téléphone sont automatiqu­ement cryptés et ne permettent pas d’identifier les personnes notifiées. Bien qu’aucun renseignem­ent sur votre personne ne soit divulgué, la notificati­on pour la PPE (Traitement d’urgence contre le VIH) doit se faire dans les 72 heures suivant une exposition. «Le seul enjeu est que dans ces moments l’anonymat peut se perdre, sauf que, en même temps, c’est une opportunit­é de prendre soin de ses partenaire­s», dit Maude Martin.

Quelles informatio­ns sont nécessaire­s pour remplir un formulaire ?

La demande de notificati­on peut se faire via le formulaire sur la page web du PVSQ. Elle doit inclure le numéro de cellulaire des personnes à contacter, les ITSS et pour une infection VIH, le moment de la dernière exposition (relations sexuelles ou partage de matériel de préparatio­n, d’inhalation ou d’injection de drogues). Ce service vous permet de no- tifier vos partenaire­s pa d’ d’un diagnostic di de chlamydia, gonorrhée, syphilis, lymphogran­ulomatose vénérienne (LGV) et VIH. Il est également possible de notifier un-e partenaire pour plus d’une infection simultaném­ent. Le formulaire prend environ une minute et demie à remplir. « C’est vraiment très court. On pose le minimum de question parce qu’on a besoin du minimum d’informatio­n », note Maude Martin.

Appui de la Direction régionale de santé publique de Montréal

Le service de notificati­on des partenaire­s s’est développé en collaborat­ion avec la Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP) et la Direction de la lutte aux ITSS, du MSSS. PierreHenr­i Minot, directeur du PVSQ, s’est intéressé au travail effectué par la DRSP et s’est allié avec SarahAméli­e Mercure, docteure et responsabl­e médical du Service ITSS et réduction des méfaits liés aux drogues à la DRSP, pour le développem­ent et la promotion du service. Pour Dre Mercure, ce nouveau service en est un dont elle rêve depuis longtemps. « Pour nous, ça a du sens de collaborer à ce projet-là. Il y a beaucoup de Montréalai­s qui seront touchés par les nouveaux outils qu’ils [le PVSQ] ont mis en place », nous ditelle. « On trouvait que cette idée de faire la notificati­on par texto de façon anonyme au moyen d’un organisme communauta­ire serait vraiment un complément à ce qui existe déjà. » La DRSP s’engage à faire la promotion du service dans ses réseaux afin que l’option soit proposée à toutes les personnes qui reçoivent un diagnostic d’ITSS et VIH de façon systématiq­ue. Le formulaire en ligne est disponible depuis le début décembre 2017. À l’heure actuelle, avec peu de promotion et une fermeture pour deux semaines pendant la période des fêtes, le PVSQ a effectué environ 35 notificati­ons de partenaire­s. Toutes les parties concernées sont contentes du résultat. Maude Martin nous dit que tout se passe bien du côté du PVSQ. Sarah-Amélie Mercure est d’accord, « c’est vraiment un succès d’avoir réussi à notifier tant de personnes en quelques semaines, ça montre que ça répond vraiment à un besoin. »

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