Fugues

JET SET : CALUM SCOTT + TODRICK HALL

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La soirée Jet Set nous offrira des vedettes de haut calibre venues d’ici, des États-Unis et de Grande Bretagne qui nous étonneront et nous éblouiront. De véritables « entertaine­rs », vétérans des concours télévisés, des tournées et des prestation­s sur Broadway, à la télé et au cinéma! Outre Mia Martina, Deborah Cox et Todrick Hall, le public montréalai­s découvrira Calum Scott, avec qui nous nous sommes entretenus.

En 2016, sa version de la chanson «Dancing on My Own», de la chanteuse suédoise Robyn, a propulsé Calum Scott, originaire de East Yorkshire, au rang de vedette pop internatio­nale. Le simple de la chanson a été écouté dans 34 pays atteignant le No. 1 du palmarès Viral dans six pays, y compris les EtatsUnis. Il fut le meilleur vendeur d’un simple au Royaume-Uni, en 2016, par un chanteur britanniqu­e avec plus de 550 millions de streams. Scott attribue son grand succès à sa participat­ion à Britain’sGotTalent, lors de sa saison 2015, il s’était hissé jusqu’à la finale. Récemment, je me suis assis avec Calum dans le Vieux-Montréal pour parler de sa sortie du placard, des applicatio­ns de rencontres, de son premier album appelé OnlyHuman et du fait de recevoir des conseils d’une autre vedette pop britanniqu­e…

Comme décrirais-tu ton expérience à Britain’s Got Talent ?

C’est comme si que c’était irréel. C’est un rêve devenu réalité. J’étais assis à mon bureau au travail et je rêvais de chanter et de pouvoir en vivre. C’est quelque chose d’incroyable. Durant l’émission, il y avait beaucoup d’attention médiatique et de pression. Je ne sais pas comment ces jeunes-là font pour endurer ça ! J’avais 26-27 ans à l’époque, et c’était carrément terrifiant pour moi. Mais, je n’ai pas lâché, mes nerfs ont tenu le coup. Je peux performer pour 5 personnes ou pour 5 000 que ce serait pareil en termes de nervosité. Mais, en même temps, les nerfs te gardent bien vivant et alerte. Cela me rappelle de toujours donner le meilleur de moi-même.

Cela te fait quoi d’être le centre d’attention à chaque fois que tu entres dans un lieu ?

Je demeure tout de même terre à terre. C’est du domaine profession­nel, je m’attends à ce que des gens approchent pour des photos. C’est bizarre vraiment. Peut-être qu’il y a un peu de paranoïa, je ne sais pas. C’est comme lorsque tu vas manger et que tu sens que tout le monde te regarde, t’épie. C’est un peu intimidant.

Est-ce que le fait d’être connu fait en sorte que c’est plus difficile de rencontrer d’autres gars ?

Oui, parce qu’on ne sait pas exactement pourquoi est-ce qu’ils viennent te rencontrer. Mon côté public vient ici avant le côté personnel. Si tu veux approcher quelqu’un de manière plus intime, il faut que cela se fasse en tenant compte du profil public. Cela m’inquiète aussi si les choses tournent mal, ils auront des histoires à raconter aux autres.

Es-tu sur des applicatio­ns de rencontres ?

Depuis que j’ai fait ma sortie, je me sens plus fort et je peux maintenant y mettre mon profil. Je ne suis pas sur Grindr, mais je suis sur des applicatio­ns telles que Tinder ou Chappy. Pour Chappy, j’ai eu de la misère à y placer mes photos parce qu’ils pensaient que j’étais un usurpateur d’identité. Mais j’y ai eu quelques rencontres.

As-tu peur que, si une «date» tourne mal, que cette personne aille raconter des choses méchantes à ton sujet ?

Ouais ! Il y a ce gars que j’ai rencontré sur Tinder après que je suis devenu célèbre. Il savait qui j’étais, mais bon, cela ne lui faisait rien. C’était plutôt bien. Puis, la relation est devenue trop intense pour moi. Je lui ai dit : «Tu es un gars absolument super, mais je ne veux pas te faire de mal, et je ne veux pas m’attacher à ce moment-ci». Mais il l’a pris plutôt mal et m’a dit : «Eh

bien j’ai parlé à tous mes amis et ils sont de mon côté». Et c’est une relation qui s’est bien terminée, alors imaginez si les choses deviennent hors de contrôle. Ils peuvent raconter toutes sortes de choses alors : «Il a une petite queue, il n’est pas bon au lit et cela n’a duré qu’une minute». À chaque fois que je sors dans un club ou que je vais à une rencontre tu commences à penser si les choses se développen­t plus avec le gars et qu’on va jusqu’à la chambre à coucher, est-ce que cette personne va, éventuelle­ment, te descendre aux yeux des autres ? On devient constammen­t conscient de ce fait et cela peut tout gâcher pour moi.

Comment décrirais-tu ton processus de coming out ?

Cela ne fait qu’environ deux ans que j’ai fait ma sortie en puplic, mais j’avais 14 ans lorsque je suis sorti auprès de mes amis. J’ai toujours su que j’étais différent. Je n’ai jamais eu de béguin pour les filles. Lorsque j’ai essayé de l’expliquer à un ami il m’a dit : «est-ce que tu essaies de me dire que tu es gai ?». Je lui dit que je ne savais pas vraiment. Alors, il l’a dit à tous mes amis et ils m’ont tous abandonné, c’était horrible, j’étais dévasté. Mais j’avais un meilleur ami gai –Dan – et c’est lui qui m’a aidé à ce moment-là. Et, 14 ans plus tard, nous sommes encore les meilleurs amis du monde. Avec l’aide de Dan, je l’ai dit à ma mère quelque temps après et elle m’a accepté sans condition. Ma famille l’a accepté, mais je ne l’ai pas dit à mon père (qui réside en Ontario) qu’il y a à peine deux ans. Il l’a bien pris, il m’a dit qu’il avait le sentiment que j’étais gai. Après l’avoir ainsi révélé à toute ma parenté, je me suis senti libéré.

Avais-tu peur que de faire ta sortie pourrait ruiner ta carrière ?

Oui, bien sûr. Mais je défini ma «queerness» non pas uniquement par la sexualité, mais telle une philosophi­e qui influence mon art et comment je vois le monde. Ma vie a toujours été queer dans le sens qu’elle a toujours été différente de celle des autres, elle m’a toujours donné une perspectiv­e unique sur le monde et ce, depuis que j’étais plus jeune.

Est-ce que tu peux t’imaginer ne pas être out ?

Oh mon Dieu que oui ! Avant que je ne fasse «Dancingon MyOwn» , j’ai dit au label que je ne voulais pas parler de ma sexualité. J’avais réellement très peur de perdre des fans.

Quels genres de conseils t’a donné ton ami Sam Smith à propos de la sortie du placard et de vivre de manière la plus authentiqu­e qui soit? Les gens ont toujours pensé que j’étais straight. Lorsque les gens me demandaien­t si j’avais une blonde, je sautais tout de suite sur l’occasion en leur disant que non, je n’avais pas le temps pour ça. Alors que maintenant je réponds clairement «Non, je suis gai». À présent, le plus je le dis, le plus je me sens libéré. Il y a eu un temps où je sentais l’envie d’aller le crier sur tous les toits. Je me sentais tellement en sécurité avec ma famille, que le sentiment de pouvoir m’aimer moi-même tel que je suis m’habitait de plus en plus. Une fois que tout cela est entré dans ma tête, je me suis senti assez en confiance. Je suis maintenant fier de ma sexualité. J’ai rencontré Sam peu de temps après avoir fait ma sortie du placard publiqueme­nt. C’était tout à fait fantastiqu­e d’avoir ses conseils sur l’industrie. On s’était texté récemment et on parlait de la sortie. Je lui ai dit comment je me détestais moi-même et comment j’avais honte de qui j’étais, il m’a dit qu’il avait vécu exactement la même chose. Je crois qu’on a tous ce sentiment-là à un certain moment. Sam et moi sommes restés de très bons amis.

Es-tu excité de présenter ton tout premier album «Only Human» à Fierté Montréal ?

La musique sur ce nouvel album est très variée. Les gens croient que ce seront des balades, des balades, des balades. Mais je ne suis pas ce genre de gars, je ne veux pas être que quelqu’un d’émotionnel ! «You Are The Reason» est le premier simple qui découle de l’album, nous l’avons filmé en Ukraine et il met en vedette tous les différents aspects de l’amour. Chacun est différent. Je suis très excité de performer à Montréal. Je n’ai eu qu’une seule prestation au Canada, à Toronto, ce qui était spécial puisque mon père y assistait.

RICHARD BURNETT (TRADUCTION PAR ANDRÉ C. PASSIOUR) JET SET, samedi 18 août, 20h à 23h, Grande scène du Parc des Faubourgs. INFOS : www.fiertemont­realpride.com

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CALUM SCOTT
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