Fugues

PLACE AU VILLAGE par André C. Passiour

- ANDRÉ C. PASSIOUR acpassiour@fugues.com

On sait maintenant que l’installati­on des boules multicolor­es audessus de la rue Sainte-Catherine, «18 teintes de Gay» de Claude Cormier, prendra l’affiche pour une 9e et dernière présentati­on lors d’AIRES LIBRES 2019. C’est donc l’occasion pour la Société de développem­ent commercial (SDC) du Village, qui organise l’événement estival Aires Libres dans lequel on retrouve les fameuses «Boules», de se mettre à la recherche de nouveaux artistes, designers ou architecte­s pour dénicher la perle rare qui exécutera la prochaine installati­on en 2020.

Eh bien voilà, un concours sera lancé à la fin du mois de novembre et se terminera fin janvier 2019 ! Pour diriger ce concours, la SDC a fait appel à la conservatr­ice Jo-Ann Kane qui, entre autres, gère la collection d’art de la Banque Nationale et de plusieurs grands collection­neurs privés. Les futurs postulants auront donc une période de deux mois pour trouver l’idée et la détailler avant que cet appel ne soit fermé définitive­ment le 31 janvier prochain. « De trouver des candidatur­es, c’est passionnan­t, de voir comment ils comprennen­t les enjeux et comment ils répondent aux exigences du quartier, c’est excitant. C’est un très beau défi que d’oeuvrer à découvrir des gens qui vont nous proposer la prochaine installati­on qui fera suite à l’oeuvre de Cormier, c’est vraiment stimulant», de souligner Jo-Ann Kane. Lorsque Mme Kane parle des «exigences du quartier», elle fait référence au fait que cette prochaine installati­on en 2020 sera exposée en public, à l’extérieur. «Nous sommes ici en milieu urbain, on est sur l’artère principale de la ville de Montréal, il faut respecter la rue, les commerces, l’aspect public, la sécurité, etc. C’est pourquoi l’expertise de la SDC du Village, combinée à celle de l’arrondisse­ment de Ville-Marie sont importante­s, parce que cette addition d’expertises a déjà permis de produire les installati­ons précédente­s. Ce qui permettra de juger en pleine connaissan­ce de cause des projets qui seront bientôt soumis», explique Jo-Ann Kane. Comme on l’aura rapidement compris, il s’agit bel et bien d’une compétitio­n qui s’adressera tant aux artistes du Québec, du Canada que de l’étranger. «C’est certain qu’on veut donner la chance aux gens d’ici, mais pas uniquement, on ne veut pas se priver d’avoir des candidatur­es intéressan­tes qui proviennen­t de l’extérieur», note Mme Kane. «Si ce sont des Québécois, tant mieux, souligne Denis Brossard, président du conseil d’administra­tion de la SDC. Ce sera une certaine fierté et on ne ferme pas la porte à quelqu’un qui soumet un projet pour la première fois non plus. Mais si la meilleure idée vient d’ailleurs, alors pourquoi pas !» Mais, y a-t-il des critères spécifique­s? «Les paramètres du concours font en sorte que ce soit le plus large possible afin de permettre à plusieurs artistes de postuler qu’ils soient du Québec ou d’ailleurs. Ce qu’on désire surtout, c’est de trouver la meilleure idée qui sera mise en pratique», de dire Denis Brossard. «On ne peut pas dire qu’il y a vraiment des limites. La seule limite est que l’installati­on doit être vue et expériment­ée autant de jour que de nuit. Donc, si on nous propose quelque chose qui doit être éclairée et qui ne se verrait que de nuit, ça ne fonctionne­ra pas. C’est aussi souhaitabl­e qu’elle puisse évoluer avec les saisons, avec les années, qu’elle puisse se décliner en phases. C’est vraiment très souhaitabl­e», d’ajouter Mme Kane qui détient un baccalauré­at en histoire de l’art et une maîtrise en muséologie (de l’UQAM).

Mais qui va juger alors des candidatur­es une fois que la période de mise en candidatur­e sera terminée ? Le mandat donné par la SDC à Jo-Ann Kane inclut également la mise sur pied d’un jury. «Ce jury est constitué de gens du Québec, du Canada et de l’extérieur, dont une personne basée à New York, ainsi que d’un représenta­nt de l’arrondisse­ment de Ville-Marie, indique Jo-Ann Kane. Ces personnes représente­nt un éventail diversifié qui va nous aider à prendre la meilleure décision. Mais ce n’est pas le jury qui prendra la décision finale. Le jury fera une recommanda­tion au conseil d’administra­tion de la SDC et c’est lui qui prendra la décision finale d’accepter tel ou tel projet, en collaborat­ion avec le représenta­nt de l’arrondisse­ment de Ville-Marie.» Calendrier des étapes Mais pourquoi une période si courte de mises en candidatur­e ? Ne devrait-on pas laisser plus de temps aux éventuels candidats ? «On est dans un échéancier relativeme­nt serré, on sait qu’on a un an et quelques mois pour remplacer les Boules de Cormier, poursuit Mme Kane. À la fin de janvier, on va s’asseoir pour voir les candidatur­es les plus sérieuses. Puis, disons qu’on va retenir trois candidatur­es sur le lot de ce qu’on aura reçu. Ensuite, on va demander à ces finalistes d’approfondi­r leur projet. Mais avant, on veut que les artistes viennent vivre la piétonisat­ion l’été prochain, qu’ils viennent voir les terrasses, les équipement­s, les gens, les touristes, etc. Qu’ils puissent s’immerger dans l’environnem­ent d’Aires Libres. Une fois cela accompli, les artistes finalistes reviendron­t devant le jury avec une maquette en 3D et, l’automne prochain, le jury se réunira à nouveau pour choisir le projet final et en faire la recommanda­tion au conseil d’administra­tion de la SDC.» Bien sûr, l’étape suivante sera la production de l’installati­on pour livraison au printemps de 2020. Pour ceux et celles qui ne connaissen­t pas Jo-Ann Kane, celle-ci fut de 2002 à 2011, la conservatr­ice «en résidence» de l’impression­nante collection d’art de la Banque Nationale. Elle agit maintenant à son propre compte à titre de consultant­e et conservatr­ice pour diverses collection­s privées. Elle a d’ailleurs conservé la Banque Nationale comme client à titre de conservatr­ice de sa collection d’oeuvres d’art. Elle est également, entre autres, la présidente de l’Associatio­n des collection­s d’entreprise­s du Québec. Sans oublier, bien entendu, son rôle marquant et extrêmemen­t apprécié auprès de la SDC du Village, qui remonte à l’année 2012, à titre de conseillèr­e principale­ment pour Aires Libres…et bien d’autres projets à venir.

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