Fugues

PRÉLIB POUR FAVORISER LE DÉPISTAGE

- ANDRÉ C. PASSIOUR Programme PRELIB : www.prelib.com

Disons que tu as rencontré un autre gars super hot sur une app le week-end passé, le sexe était très bon. Mais tu te poses des questions sur ce que vous avez fait. Mais tu ne veux pas aller voir le doc de la famille qui soigne ta soeur, ton petit frère, ta mère et ton père ? Tu ne sais pas comment il va réagir si tu lui dis que tu as baisé avec un autre gars ? Et si peut-être tu as pogné une ITSS ou, peut-être pas non plus ? Une quoi ? Alors quoi faire, où aller, qui voir ? Fruit de la coopératio­n des médecins de la nouvelle Clinique médicale Quorum et d’une équipe de collaborat­eurs – designers, programmeu­rs web, etc. – ces médecins proposent une solution à la fine pointe de la technologi­e pour encourager le dépistage du VIH et d’autres ITSS (infections transmissi­bles sexuelleme­nt et par le sang). Et ça s’appelle PRELIB !

Le lancement du site-programme est prévu pour le 1er décembre, Journée mondiale de la lutte contre le sida. «L’idée est de combiner les technologi­es de télécommun­ications à l’expertise médicale dans le domaine des ITSS. L’objectif est d’encourager le dépistage en facilitant l’accès à ces types de services tout en limitant le sentiment de gêne et de jugement parfois ressenti lorsqu’on parle de sexualité. Il persiste encore aujourd’hui des croyances erronées au sujet du VIH et des ITSS, freinant certaines personnes à l’idée de faire des tests de dépistage. On remarque également une augmentati­on des ITSS particuliè­rement auprès des gais et bisexuels de 15 à 24 ans. Il faut donc à la fois favoriser l’éducation sexuelle, mais aussi s’adapter à la réalité de tous et toutes, notamment celle des jeunes d’aujourd’hui qui sont sur le web, sur les réseaux sociaux, etc. PRELIB vise donc à démystifie­r tout ce qui entoure les ITSS, le dépistage, le test sanguin…», explique Dr Maxim Éthier, l’un des quatre médecins de la Clinique médicale Quorum et qui sont les concepteur­s de PRELIB. On invite la personne à remplir un questionna­ire en ligne permettant d’évaluer ses comporteme­nts, et ce, chez elle, en toute intimité. Des conseils personnali­sés lui sont ensuite remis, adaptés à ses besoins. «L’important ici est que la personne se sente à l’aise et rassurée», poursuit le Dr Éthier, qui est médecin depuis 2014. «Après avoir pris connaissan­ce des réponses, des conseils personnali­sés sur les comporteme­nts sont donnés et on peut suggérer de faire un test de dépistage des ITSS, recommande­r la prise de PPE (prophylaxi­e post exposition sexuelle) ou de PrEP (prophylaxi­e pré-exposition sexuelle)», dit ce médecin qui, au moment de l’entretien téléphoniq­ue, était encore à la conférence annuelle de Glasgow, la HIV Drug Therapy, qui rassemble des centaines de médecins et de scientifiq­ues de partout à travers le monde. En quelques clics, un rendez-vous pour un dépistage est assigné et une évaluation médicale électroniq­ue est complétée par téléconsul­tation. Mais ce sera une sorte «d’auto prélèvemen­t». Le prélèvemen­t, lui, est donc fait de façon autonome par le patient au centre PRELIB, à l’intérieur duquel on y retrouve trois cabines. Celles-ci contiennen­t des écrans projetant des vidéos explicativ­es quant aux étapes à suivre afin de compléter la collecte d’échantillo­ns. Si une prise de sang est nécessaire, une infirmière est sur place pour l’effectuer. Quant aux résultats des tests, ils sont rapidement affichés en ligne sur le portail patient, en moins de 7 jours. «On veut faciliter en toute confidenti­alité l’accès au dépistage des ITSS du début à la fin et ainsi prévenir la crainte du jugement», poursuit le Dr Éthier. Tout est fait pour mettre à l’aise le patient, c’est d’ailleurs pourquoi le centre de dépistage est accessible depuis la rue Saint-Hubert. Advenant un résultat positif à une ITSS ou au VIH, le patient serait rapidement pris en charge par le médecin responsabl­e, soit à la clinique Quorum ou dans une autre clinique. «Partenaire avec la clinique Quorum, PRELIB offrira un corridor de services pour recevoir un traitement en 24h à même la clinique, à moins que la patient préfère consulter ailleurs», souligne le Dr Maxim Éthier. Ce qui est capital ici, c’est que l’accès au dossier médical est disponible en ligne pour le patient en tout temps de façon confidenti­elle. « Un tel programme est novateur en Amérique du Nord. C’est un tout nouvel outil de prévention qui, je crois, aura un impact positif majeur sur l'accessibil­ité au dépistage à l’ère du numérique », dit le Dr Maxim Éthier.

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