MAX SE SOUVIENT
« J'avais 29 ans quand j'ai appris ma contamination. C'était en 1989. Cette année-là, j'ai perdu mon chum, qui est mort à 35 ans d'une toxoplasmose. Quatre autres bons amis sont aussi morts du sida dans les trois années qui ont suivies. À l'époque, il n'y avait pas d'espoir. J'étais convaincu qu'il ne me restait que quelques mois à vivre. Autour de moi, j’ai vu des connaissances emportées par la maladie, parfois en quelques jours.» Au milieu des années 1990, la prescription de sa première trithérapie sonne comme une «mauvaise nouvelle». Le surdosage des traitements et les nombreux effets secondaires qui en découlent le contraignent à arrêter de travailler un certain temps. Mais «c'est grâce à ces traitements que je suis toujours en vie. Cela dit, à l'époque, cela n'a pas toujours été facile à gérer.» Pendant des années, il s’était battu avec énergie pour rester en vie, tout en pensant qu’il allait mourir. Et brusquement, il pouvait réinvestir cette vie à laquelle il avait cesser de croire. Séropositif depuis maintenant 29 ans, Maxime s'estime aujourd'hui «en bonne santé». «À part le fait que je prends des pilules tous les jours, je vis normalement», assure-t-il tout en confiant avoir désormais une vision «beaucoup plus sereine de son avenir». Grâce à son traitement et des contrôles de santé réguliers, il sait désormais qu'il n'est plus contaminant. «J'ai une charge virale indétectable, je ne risque plus de transmettre le virus. C’est un poids immense que je n’ai plus sur mes épaules. C'est vraiment quelque chose que je ne pensais pas connaître», dit-il avec soulagement.»