Fugues

SOLIDAIREM­ENT VÔTRE

CAMPAGNE DE FINANCEMEN­T DE LA MAISON PLEIN COEUR

- C. PASSIOUR Maison Plein Coeur, 1611, rue Dorion, Montréal. T. 514-597-0554 ou maisonplei­ncoeur.org

Le 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida, la Maison Plein Coeur ouvre ses portes au public pour une soirée festive ainsi que pour recueillir des fonds si vitaux aux opérations de cet organisme fondé en 1991.

Après la vigile au parc de l’Espoir (à l’angle de Sainte-Catherine et Panet), à 17h30, il y aura une soirée de 18h à 21h en présence des porte-parole de la nouvelle campagne de financemen­t de la Maison Plein Coeur. Cette activité sera la première de plusieurs autres événements destinés à amasser des fonds qui deviennent cruciaux à la survie du programme de la Maison. En 2017, le budget total de la Maison Plein Coeur était de 570 000$. Cette année, ce chiffre est passé à 456 000$ puisque les coupes du gouverneme­nt fédéral sont entrées en vigueur et que l’institutio­n de la rue Dorion a perdu la subvention de 100 000$ qui lui était accordée. L’an dernier, la campagne de financemen­t avait récolté environ 22 000$. On espère donc atteindre et même dépasser ce montant qui, comme on le voit, compte maintenant plus que jamais. «L’été dernier, on a déjà réduit notre horaire de cinq à quatre jours par semaine, ce qui signifie qu’on réduit aussi les heures du personnel. On a quand même un coussin et on ne risque pas de fermer dans six mois, mais il nous faut rester réaliste, nous sommes dans une situation où, d’année en année, il nous faut trouver un montant de 100 000$ pour compenser la perte du fédéral. Notre base, c’est la communauté LGBT, mais on dessert aussi d’autres population­s, comme les communauté­s immigrante­s, donc c’est important, dans notre recherche de financemen­t, de se diriger aussi vers ces communauté­s», de dire Chris Lau, le directeur général de la Maison Plein Coeur. «Nous gardons le même objectif que l’an passé, soit de récolter 20 000$. Nous entrepreno­ns une grosse, grosse campagne de financemen­t qui inclura des clips vidéos sur les réseaux sociaux avec des porte-parole. Le défi sera de faire connaître la Maison Plein Coeur aux hommes gais, mais de moins de 50 ans. On oeuvre énormément auprès de ces hommes, mais les autres ne nous connaissen­t pas. La Maison a développé aussi une grande expertise auprès des femmes immigrante­s et surtout haïtiennes, donc on va orienter notre campagne en fonction de ces population­s», d’expliquer l’ex-journalist­e de Radio-Canada et auteur Denis-Martin Chabot qui est le nouveau coordonnat­eur du développem­ent de la Maison Plein Coeur. «Maintenons (toujours) le rythme» est la thématique de la campagne de 2018. Cette année, on a donc choisi de faire une campagne de financemen­t avec cinq porte-parole de divers horizons pour sensibilis­er les population­s et les inciter à donner généreusem­ent. On a donc fait appel à Richard Abel, le musicien pianiste re- connu internatio­nalement ; Judith Lussier, une blogueusse, blogueuse, journalist­e, journalist­e, qui est ouvertemen­t lesbienne, et «qui s’adrres’d aux milléniaux illé i en règle è l générale», précise éi D Denis iM Martin t Chabot ; Anna Beaupré Moulounda, comédienne et humoriste de Rouyn-Noranda, elle a oeuvré à Canal Vie et auprès des communauté­s immigrante­s et, donc, elle pourra aisément faire le lien avec ces collectivi­tés ; Rita Baga, la drag bien connu du Village, «surtout pour nous faire rigoler, mais aussi parce qu’elle est très touchée par les personnes qui vivent avec le VIH», renchérit M. Chabot ; et enfin Jordan Arseneault, un porte-parole ouvertemen­t séropositi­f. «Tout cela vient du fait que le gouverneme­nt fédéral a coupé les subvention­s aux organismes de soutien aux personnes séropositi­ves pour les organisati­ons de prévention, de continuer Chris Lau. On n’est pas contre la prévention, je suis absolument pour la prévention. Mais l’un ne va pas sans l’autre. Si le premier ministre Justin Trudeau venait voir ce qu’on accomplit ici, je suis sûr qu’il changerait d’avis. Nous allons l’inviter pour le 1er décembre. Ce serait bien qu’il vienne se rendre compte par lui-même des services que nous offrons et combien ils sont essentiels pour les gens qui fréquenten­t la Maison.» La Maison Plein Coeur propose pas moins d’une quinzaine de services qui vont des rencontres individuel­les aux groupes de discussion­s, du centre de jour au souper communauta­ire en passant par l’interventi­on à domicile – surtout auprès de femmes immigrante­s vivant avec le VIH, un service qu’Antoinette Ngalula Kulondi et Roseleine Delva s’empresse de rendre auprès de femmes dans le besoin –, ainsi que la résidence transitoir­e supervisée. «D’ailleurs, on apercevra dans les clips ces deux femmes qui font un travail extraordin­aire», de souligner M. Chabot. «C’est une campagne de financemen­t, mais c’est aussi une campagne pour nous faire connaître et portant aussi sur la sensibilis­ation envers les gens qui vivent avec le VIH, de noter Chris Lau. Il est vrai que les gens séropositi­fs décèdent moins avec les médicament­s actuels, mais il vieillisse­nt et notre travail est rendu plus complexe avec des problèmes reliés à la santé mentale, à la consommati­on [de drogues, d’alcool, etc.], de stigmatisa­tion, etc. Chaque année, il y a de nouvelles infections à Montréal, ça veut dire qu’à chaque année, il y a des gens qui ont besoin de nous. C’est ce que nous voulons, également, faire ressortir dans notre campagne.» «Nos porte-parole porteront le message de la Maison Plein Coeur par une vaste campagne sur les réseaux sociaux et sur YouTube. On produira quatre clips de 30 à 45 sec. soulignant chacun de nos services, mais de manière courte. Ils seront mis en ligne à quatre moments différents de l’opération. On a appris de la campagne de l’an dernier et, cette année, on sollicite des dons et on ne demande pas aux gens de jouer à quoi que ce soit», renchérit Denis-Martin Chabot. En plus de la réception du 1er décembre avec les usagers, les bénévoles et les employés, on invitera les gens pour un événement spécial de Fierté littéraire, organisé par Denis-Martin Chabot, le 14 janvier, à la Comédie de Montréal à 20h, et qui s’intitule « Larire appropriat­ion culturelle» et dont l’objectif est de déboulonne­r les préjugés contre les minorités sexuelles. Puis, le 14 février, pour la Saint-Valentin, au bar Le Cocktail, et qui s’appellera «On déculotte Valentin». Ce sera dans le cadre de la soirée «Sans Pantalon», et Rita Baga animera le tout. «On demande aux gens de porter des sous-vêtements rouges. On va déculotter les mythes entourant le VIH», dit Denis-Martin Chabot. À noter que ces deux activités serviront à amasser aussi des fonds pour la Maison Plein Coeur. Plus de détails seront à venir… 6 ANDRÉ

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