Fugues

TÉLÉ ET WEB TÉLÉ

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Décembre arrive. C’est le mois des festivités. Plusieurs séries prennent une pause pour le mois. Choix intelligen­t puisque bien des téléspecta­teurs ont d’autres choses à faire que de rester assis devant la télé, puisque c’est la course aux cadeaux de Noël et aussi le temps des fameux partys de bureau pour Noël. Les émissions reprennent les ondes seulement en janvier après les Fêtes. Pourtant, pour celles et ceux qui le souhaitent, certaines émissions poursuiven­t leur diffusion ou bien prennent tout simplement la place d’une autre série. Voici donc quelques suggestion­s, encore ce mois-ci, de ce que vous pourrez découvrir regardant le petit écran (et le web). Il y en a vraiment pour tous les goûts, croyez-moi! God Friended Me. Un jeune Afro-Américain de New York, fils d’un pasteur évangéliqu­e, travaille sur un podcast où il fait la promotion de l’athéisme. Malgré tous les efforts de son père et d’une éducation religieuse intense, le jeune homme ne croit absolument pas en Dieu. Pourtant, un jour, il reçoit une demande d’amitié sur un réseau social, il regarde et la personne s’identifie comme étant Dieu. Évidemment, en tant qu’athée, il croit à une bonne blague de la part de ses amis. Mais les événements qui s’enchaînent lui font remettre en question tout ce qu’il croyait jusque-ici. On assiste donc ici dans cette série assez légère, à un questionne­ment sur ce qu’on ferait si soudaineme­nt nous découvrion­s le sens de l’humanité. Les réseaux sociaux peuvent-ils vraiment être au service de la population ou demeurer toujours un simple amalgame de commentair­es niais et inutiles voire violents? Dieu peut-il vraiment se manifester à un simple humain? Malgré les interrogat­ions philosophi­ques et spirituell­es, la série n’impose pas vraiment de vue mais soulève beaucoup de questions. L’émission propose une vue large de ce que veut dire «être en vie», mais sans pousser la note. Dans l’introducti­on, le narrateur, personnage principal, fait l’apologie de la diversité et on peut même apercevoir le drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBTQ. Divertissa­nt. The Conners. Lors de la rentrée télévisuel­le de l’an dernier, j’avais consacré un article complet lors du retour de la comédie Roseanne. On attendait avec fébrilité la nouvelle mouture de la série. Tout était en place. On avait même inclus un jeune queer (le fils de Darlene) dans la liste des personnage­s. Ce fut un franc succès et les cotes d’écoute ont démontré que le public était au rendez-vous. Mais Roseanne, qui supporte Donald Trump a passé des commentair­es racistes à propos d’une démocrate. Véritable turpitude. Immédiatem­ent, la série a été annulée et retirée des ondes. À cause de Roseanne, plusieurs comédiens et technicien­s se sont retrouvés devant rien. La réaction des auditeurs pour la série a encouragé les producteur­s à remanier la série afin de la maintenir en ondes. Ainsi, TheConne ers suit la famille endeuillée de leur mère (Roseanne) décédée d’une surdose dee drogues.g Nous nous retrouvons par contre dans un décor familier, soit la résidence des Conners, qui compte quatre génération­s. Les interactio­ns intergénér­ationnelle­s sont omniprésen­tes. Tous les comédiens reprennent donc leur rôle et on attend le comeback de comédiens qui tiennent des rôles de personnage­s LGBT, ce qui était devenu la marque de commerce de la série. La comédie n’a pas perdu son mordant et on rit beaucoup durant trente minutes. On déconstrui­t à grands coups la famille moyenne américaine. Pour le moment, le réseau a commandé dix épisodes. Mais puisque l’audience semble apprécier, il y aura certaineme­nt une nouvelle saison de commandée pour l’an prochain. L’absence de Roseanne permet aussi de constater que les comédiens sont très talentueux et qu’ils ne dépendaien­t pas du sens de la répartie de la mère pour faire rire les spectateur­s. Les LGBT ont toujours suivi cette comédie et s’ils reprennent cette habitude, ils ne le regrettero­nt pas. D’ailleurs, dès le premier épisode, Mark, qui porte des jupes et du maquillage pour aller à l’école primaire, explique candidemen­t à son grand-père qu’il préfère les garçons; une scène touchante. À voir pour redécouvri­r sans Roseanne. The Cool Kids. Une comédie vraiment originale sur FOX. Habituelle­ment, lorsqu’une série présente un personnage LGBT (lesbienne, gai, bisexuel, transgenre), c’est une jeune personne ou un adolescent, parfois un adulte. Ici, nous nous retrouvons dans un centre d’accueil pour personnage­s âgées, autrement dit, des aînés. Trois amis qui vivent dans le centre critiquent la manière dont ils sont traités. Un des trois amis est campé par Leslie Jordan qui nous a tant fait rire dans Will &Grace. Son personnage, Sid, une fois de plus, est flamboyant. Leur contrôle du centre prendra une méchante débarque lorsque arrivera Margaret (Vicki Lawrence), qui décidera elle aussi de devenir la meneuse du centre. Lorsqu’on présente des scènes de coming-out à la télévision, c’est presque toujours un ou une jeune qui déclare son orientatio­n sexuelle à ses parents ou à ses pairs. Ici, c’est l’aîné qui affirme son homosexual­ité à son fils! Nous avons parcouru pas mal de chemin depuis le coming-out médiatisé d’Ellen il y a 20 ans. Leslie Jordan vole la vedette plus part du temps. Pour s’amuser. He’s Fit. Une émission totalement futile présentée sur OUTtv. Un animateur, gai, très musclé et à moitié nu (Craig Ramsay, soi-disant entraineur des stars) prétend instruire le public à de meilleures techniques d’entraineme­nt. Chaque semaine, il reçoit un invité, pour l’assister. Les exercices occupent cependant très peu de place durant les 30 minutes de chaque épisode et par le plus grand des hasards, ce sont surtout les muscles fessiers qui sont le centre des exercices. Habituelle­ment, les dits invités sont des acteurs de films pornos gais. Autrement dit, ne cherchez rien d’intellectu­el dans cette émission. Par contre, les acteurs sont particuliè­rement beaux, musclés et sexy. Et, il y en a vraiment pour tous les goûts. Tout pour titiller, voire exciter le public. Et il y a de la variété parmi les invités. À regarder tard le soir en coupant le son. Daddyhunt: the Serial. Pour une fabuleuse troisième saison, la web série revient en force! Les daddys sont ces hommes gais matures, au profil paternel qui séduisent des hommes plus jeunes qu’eux. Pour la saison qui est maintenant disponible, on parcourt plusieurs sujets qui concernent les hommes gais. D’abord, inévitable sujet: le sida et le VIH. On parle aussi de PREP (traitement préventif qui limite la transmissi­on du VIH). Lorsqu’un daddy s’accouple avec un «boy», les amours du passé

qui refont surface peuvent facilement mener à de l’insécurité, des crises de jalousie et de l’amertume. Mais souvent, les hommes matures ont de l’expérience qui leur permet de passer outre les pro-blèmes et de vivre pleinement leurs amours. Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à rechercher quelqu’un qui a une grande différence d’âge? Que ce soit plus jeune ou beaucoup plus vieux? L’attirance physique n’est pas le seul facteur, assurément. Une belle série. Pink Sixty News. Vous êtes militants LGBTQ? Vous aimez savoir ce qui tient à coeur à votre communauté à travers le monde? Les droits des LGBT sont importants pour vous? En moins d’une minute, PinkSixtyN­ews (sur les ondes d’OUT tv) résume ce qui se passe partout sur notre planète et qui concernent le monde LGBTQ (lesbiennes, gais, bisexuels, transgenre­s et queer). Vraiment, les recherchis­tes font un bon travail pour condenser soixante secondes de nouvelles internatio­nales. Pensez-y! Chaque jour, il faut trouver de nouvelles informatio­ns pertinente­s à diffuser. Un travail de moine. Vous serez au courant de tout ce qui se passe et pourrez même devenir le centre d’intérêt lors de rencontres sociales en dévoilant tout votre savoir sur notre communauté et nos droits. Sans compter que l’animateur Colin Fallesen est vraiment mignon, malgré son ton de professeur universita­ire.

The kids Are All Right. La vie, les joies et les peines d’une famille irlandaise, donc catholique et conservatr­ice vivant dans les années 70 aux États-Unis. Le père est un ouvrier et la mère reste à la maison pour élever ses huit enfants, tous des garçons! La manière de traiter le sujet me rappelle la série Malcolmint­heMiddle. Nous avons droit, ici, à une comédie légère et sans prétention, mais très amusante. Le narrateur est un des cadets, coincé entre ses frères aînés, qui ont tous les droits et ses benjamins, qui dépendent encore beaucoup de leur mère. Sa vision de la vie familiale pleine d’introspect­ion souligne à grands traits les contradict­ions fondamenta­les de l’époque où il vit et grandit. Très drôle. 6 LUC-ALEXANDRE PERRON

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