VACCIN ANTI-VIH EN ÉLABORATION À QUÉBEC
Des chercheurs du Centre de recherche en infectiologie (CRI) de l’Université Laval coordonnent les travaux de recherche sur un vaccin visant à protéger les personnes contre le VIH et, éventuellement, à traiter les personnes qui en sont porteuses. Ils travaillent avec d’autres collègues d’une quinzaine de centres de recherche universitaires canadiens. Lors d’une conférence organisée à la fin novembre par MIELSQuébec, à l’occasion de la Journée mondiale du sida, le chercheur Gary Kobinger, microbiologiste et directeur du CRI de l’Université Laval, a expliqué comment leur vaccin pourrait mettre en échec le VIH, qui a tué près de 40 millions de personnes depuis le début de l’épidémie du sida apparue au début des années 1980, selon une estimation de l’ONUSIDA. Avec son ancienne équipe du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, il a participé au développement d’un traitement (ZMapp) et d’un vaccin pour contrer le virus d’Ebola. Ces traitements expérimentaux ont été administrés pour la première fois à des personnes lors de l’épidémie de la maladie à virus Ebola, qui a sévi en Afrique de l’Ouest, entre 2014 et 2016. Ses recherches sur le vaccin contre le virus Ebola lui servent dans l’élaboration d’un vaccin anti-VIH. Il a résumé à Fugues comment leurs travaux de recherche sur un vaccin anti-VIH se distinguent de ceux des autres chercheurs. «C’est un vaccin que nous redirigeons vers une sous-population de cellules capables de générer une réponse protectrice contre le VIH. Notre vaccin est également capable de se répliquer, contrairement à d’autres vaccins.» Leurs travaux de recherche sont à l’étape préclinique, c’està-dire que ces chercheurs réalisent des tests en laboratoire chez des animaux. Gary Kobinger aimerait bien que l’étude de phase I, qui vise à déterminer l’innocuité d’un traitement chez les humains avec quelques volontaires, soit réalisée d’ici deux ans. D’autres essais cliniques chez un grand nombre de participants seront nécessaires avant de penser à soumettre une demande d’approbation à Santé Canada. 6 ÉRIC WHITTOM