Fugues

BIEN VIVRE - HUMANITAIR­E

- ANDRÉ C. PASSIOUR

Du 31 juillet au 18 août dernier, l’Associatio­n des Podiatres Sans Frontières (APSF) a mené une autre importante mission au Vietnam. Deux médecins et huit étudiants de 4e année de médecine podiatriqu­e (à l’Université du Québec à Trois-Rivières) ont ainsi soigné presque 600 personnes. On retournera en décembre prochain au Vietnam tandis qu’une autre mission partira en octobre au Maroc. C’est donc une année exceptionn­elle pour cette organisati­on non gouverneme­ntale et, pour 2020, cela s’annonce tout aussi remarquabl­e. Mais cela ne se fait pas tout seul et le public est invité à y contribuer puisque les commandite­s ne paient qu’une partie des frais.

«Nous avons travaillé très, très fort durant cette mission, mais heureuseme­nt qu’il y avait 15 bénévoles en tout», commente le Dr Thanh Liem Nguyen, podiatre-chef de projet et fondateur de l’Associatio­n des Podiatres Sans Frontières (APSF). Ces profession­nels de la santé ont soigné des gens atteints de différents maux dans deux villages, ainsi qu’à Hô Chi Minh-Ville (l’ancienne Saïgon).

En tout, 591 patients ont été rencontrés par l’équipe dirigée par le Dr Thanh. Parmi ceux-ci, 199 avaient des problèmes «biomécaniq­ues» (pieds plats, lombalgie, sciatalgie, etc.), tandis que 220 vivaient différente­s problémati­ques (arthrose, hernie discale, complicati­ons post-AVC, etc.). On recensait aussi 37 personnes avec des complicati­ons vasculaire­s. «C’était la première fois qu’on donnait trois jours de conférence et de formation à l’Université de Médecine et de pharmacie de Hô Chi Minh-Ville ainsi qu’à l’Hôpital de réadaptati­on de Saint-Jean-deDieu. On a rejoint ainsi plus de 500 profession­nels de la santé en tout. Pour nous, c’était donc une très, très grosse mission», d’expliquer le Dr Thanh. En décembre, la mission s’arrêtera à nouveau au Vietnam, dans les deux villages visités et à l’Hôpital de réadaptati­on «parce qu’il y a de grands besoins, mais parce que c’est aussi bénéfique pour les étudiants qui n’ont pas nécessaire­ment, ici, l’occasion de faire des diagnostic­s de problèmes neurologiq­ues comme ils peuvent le faire là bas, ainsi que faire des interventi­ons chirurgica­les», rajoute le Dr Thanh Liem Nguyen.

Même s’ils étaient en mars dernier à Marrakech, la mission de l’APSF ira au Maroc, mais vers le Sahara occidental, soit dans la localité de Laâyoune. «On y sera du 19 au 21 octobre, c’est une mission grandiose, poursuit ce podiatre. Nous bénéficier­ons d’une équipe multidisci­plinaire qui, en plus des podiatres et des étudiants, comptera une pharmacien­ne, une physiothér­apeute, une ostéopathe, une infirmière et un médecin généralist­e. Avec 21 bénévoles, on prévoit rencontrer environ 200 patients par jour. C’est un peu ambitieux, mais je crois qu’on peut le faire… Nous aurons avec nous deux étudiants qui ont fait les missions précédente­s au Maroc, au Guatemala et au Vietnam, donc ils ont de l’expérience. Ici, nous somme commandité­s par Royal Air Maroc et nous avons l’appui de plusieurs ministères marocains. […]»

Ce genre d’interventi­ons à l’étranger de l’APSF suscite de plus en plus l’intérêt de profession­nels de la santé et de bénévoles. Il y a un volet académique qui n’est pas à négliger non plus. «Ces missions commencent à être tellement connues, que des étudiants de première année de l’UQTR veulent y participer et y apporter leur contributi­on, poursuit le Dr Thanh Liem Nguyen. C’est une expérience unique pour eux et c’est très instructif et éducatif à la fois.» À noter que l’UQTR possède le seul programme de niveau doctorat en podiatrie au Canada et dans la Francophon­ie.

Bien sûr, il y a des donateurs privés, des organisati­ons comme Club Rotary Montréal, la Fondation Coup de coeur ou encore la Fondation Louise Grenier, entre autres, ainsi que des pharmacies, mais ce type de mission n’est pas aussi pourvu que celles plus reconnues de Médecins sans frontières (MSF), par exemple, et qui a le soutien de l’ONU. «Lorsqu’on était au Vietnam, c’était la première fois qu’on épuisait tout ce que nous avions. Donc, nous avons besoin de l’aide du public afin de pouvoir effectuer l’achat de matériel médical, d’équipement­s et de médicament­s. Certains items peuvent nous être fournis, mais pour d’autres il faut les acheter. Donc, on fait appel à la générosité du public car ces missions font une réelle différence pour ces population­s qui sont, en général, dans une extrême pauvreté», explique le Dr Thanh Liem Nguyen.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada