CHAMBRE DE COMMERCE LGBT
Dans le cadre des nouveaux 6@8 TD de la Chambre de commerce LGBT du Québec et notamment des Explorales, ces rencontres avec panel d’invités, débats et conférences de réseautage, la CCLGBTQ organise le mercredi 25 mars une rencontre sur le thème de la diversité ethnoculturelle et LGBT au coeur de l’innovation technologique au Québec. À ce propos, le futur de l’innovation devra laisser une place aux femmes dans un secteur d’affaires en développement mais aussi en pleine évolution sectorielle.
À ce jour, et bien que leurs noms ne soient pas encore connus, trois intervenantes sont annoncées pour étoffer la soirée du 25 mars prochain (à surveiller sur cclgbtq.org). La première abordera la présence des femmes dans les technologies de l’information (TI). La suivante traitera des minorités visibles dans les TI, enfin la troisième intervenante parlera des personnes LGBTQ2S+ dans cette économie de marché. Un ou une modérateur.e complètera ce panel.
Curieusement, et cela fera partie des débats, le développement de ce secteur a connu au cours des décennies des fluctuations «genrées». Alors que la population féminine occupait 30% des emplois dans les années 70 et 80, la présence des femmes atteint à peine les 13% aujourd’hui. Un chiffre qui démontre la croissance des TI mais aussi le désintérêt des femmes pour ce domaine. Cette soirée permettra donc d’échanger sur le recrutement des femmes dans le domaine des technologies informatiques, de s’interroger sur leur sous-représentation dans cette industrie et d’explorer des pistes de solutions.
AVEC OU SANS LES FEMMES ?
Selon TECHNOCompétences, en 2015 au Québec, les femmes représentaient 20% des professionnels des TI. «Malgré une progression de 0,7% des femmes sur le marché du travail entre 2006 et 2011, leur proportion dans le secteur des TI a reculé de 1,9% (chiffres 2015).»
Selon Concertation Montréal, qui veut «amener les femmes à développer les compétences du futur, le secteur des TI est important pour l’économie de Montréal: plus de 5 000 entreprises emploient
91 000 personnes et contribuent à 10 milliards du PIB du Québec! Mais 80% des postes sont occupés par des hommes. Un écart qui s’est agrandi ces dix dernières années.» À l’Université de Montréal, les femmes comptaient 22% des diplômés en informatique en 1971. «Elles n’étaient plus que 13% en 2013… alors qu’elles représentent 50% du corps étudiant québécois», complète Cassie Rhéaume, ambassadrice de la division montréalaise de Ladies LearningCode.
Cette disparité serait le résultat d’une mauvaise perception des nouvelles technologies par les femmes: «Abstrait au premier abord, travailler en TI ne veut pas forcément dire être programmeur», rappelle Julie Lachaine, vice-présidente en gestion du changement chez Talsom. «Il faut repenser le marketing des filières universitaires en TI et les rendre intéressantes aussi bien pour les femmes que pour les hommes.»
DÉVELOPPER L’HUMAIN DES TI
Il existe ainsi plusieurs causes à ce faible intérêt des jeunes filles pour les TI: une culture "masculine" des TI, l’inégalité salariale entre homme et femme, les évaluations et les promotions, la conciliation travailfamille et, enfin, la faible représentation des femmes dans les hautes sphères décisionnelles et le manque de réseaux, de mentor.es et de modèles féminins.
«Les domaines où travaillent les femmes touchent souvent à l’humain», avance Vicky Vienneau, responsable de l’acquisition de nos nouveaux talents chez Talsom. «Faire ressortir l’aspect humain des TI serait une solution pour changer cette perception d’une personne assise toute la journée devant son ordinateur…»
Dans ce sens, le mouvement montréalais Lesfilles &lecode cherche à susciter l’intérêt pour l’informatique et les technologies chez les filles âgées de 12 à 17 ans en les outillant pour développer des habiletés. Selon notre consoeur journaliste, Chloé Freslon (Métro, 31/01/2018), le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC) estime que «l’emploi dans l’économie numérique du Canada atteindra 1 637 000 emplois d’ici 2021, créant quelque 216 000 nouveaux emplois d’ici là». Elle rappelle aussi que le magazine Forbes a récemment publié une étude révélant que «les organisations dotées d’une main-d’oeuvre diversifiée étaient plus innovatrices et qu’elles avaient moins de roulement de personnel.» (SOURCES : Talsom.com, Gazette desfemmes.ca, journal Métro, TechnoCompétences, etc.)