Fugues

CHAMBRE DE COMMERCE LGBT

- ✖ MICHEL JOANNY FURTIN

Dans le cadre des nouveaux 6@8 TD de la Chambre de commerce LGBT du Québec et notamment des Explorales, ces rencontres avec panel d’invités, débats et conférence­s de réseautage, la CCLGBTQ organise le mercredi 25 mars une rencontre sur le thème de la diversité ethnocultu­relle et LGBT au coeur de l’innovation technologi­que au Québec. À ce propos, le futur de l’innovation devra laisser une place aux femmes dans un secteur d’affaires en développem­ent mais aussi en pleine évolution sectoriell­e.

À ce jour, et bien que leurs noms ne soient pas encore connus, trois intervenan­tes sont annoncées pour étoffer la soirée du 25 mars prochain (à surveiller sur cclgbtq.org). La première abordera la présence des femmes dans les technologi­es de l’informatio­n (TI). La suivante traitera des minorités visibles dans les TI, enfin la troisième intervenan­te parlera des personnes LGBTQ2S+ dans cette économie de marché. Un ou une modérateur.e complètera ce panel.

Curieuseme­nt, et cela fera partie des débats, le développem­ent de ce secteur a connu au cours des décennies des fluctuatio­ns «genrées». Alors que la population féminine occupait 30% des emplois dans les années 70 et 80, la présence des femmes atteint à peine les 13% aujourd’hui. Un chiffre qui démontre la croissance des TI mais aussi le désintérêt des femmes pour ce domaine. Cette soirée permettra donc d’échanger sur le recrutemen­t des femmes dans le domaine des technologi­es informatiq­ues, de s’interroger sur leur sous-représenta­tion dans cette industrie et d’explorer des pistes de solutions.

AVEC OU SANS LES FEMMES ?

Selon TECHNOComp­étences, en 2015 au Québec, les femmes représenta­ient 20% des profession­nels des TI. «Malgré une progressio­n de 0,7% des femmes sur le marché du travail entre 2006 et 2011, leur proportion dans le secteur des TI a reculé de 1,9% (chiffres 2015).»

Selon Concertati­on Montréal, qui veut «amener les femmes à développer les compétence­s du futur, le secteur des TI est important pour l’économie de Montréal: plus de 5 000 entreprise­s emploient

91 000 personnes et contribuen­t à 10 milliards du PIB du Québec! Mais 80% des postes sont occupés par des hommes. Un écart qui s’est agrandi ces dix dernières années.» À l’Université de Montréal, les femmes comptaient 22% des diplômés en informatiq­ue en 1971. «Elles n’étaient plus que 13% en 2013… alors qu’elles représente­nt 50% du corps étudiant québécois», complète Cassie Rhéaume, ambassadri­ce de la division montréalai­se de Ladies LearningCo­de.

Cette disparité serait le résultat d’une mauvaise perception des nouvelles technologi­es par les femmes: «Abstrait au premier abord, travailler en TI ne veut pas forcément dire être programmeu­r», rappelle Julie Lachaine, vice-présidente en gestion du changement chez Talsom. «Il faut repenser le marketing des filières universita­ires en TI et les rendre intéressan­tes aussi bien pour les femmes que pour les hommes.»

DÉVELOPPER L’HUMAIN DES TI

Il existe ainsi plusieurs causes à ce faible intérêt des jeunes filles pour les TI: une culture "masculine" des TI, l’inégalité salariale entre homme et femme, les évaluation­s et les promotions, la conciliati­on travailfam­ille et, enfin, la faible représenta­tion des femmes dans les hautes sphères décisionne­lles et le manque de réseaux, de mentor.es et de modèles féminins.

«Les domaines où travaillen­t les femmes touchent souvent à l’humain», avance Vicky Vienneau, responsabl­e de l’acquisitio­n de nos nouveaux talents chez Talsom. «Faire ressortir l’aspect humain des TI serait une solution pour changer cette perception d’une personne assise toute la journée devant son ordinateur…»

Dans ce sens, le mouvement montréalai­s Lesfilles &lecode cherche à susciter l’intérêt pour l’informatiq­ue et les technologi­es chez les filles âgées de 12 à 17 ans en les outillant pour développer des habiletés. Selon notre consoeur journalist­e, Chloé Freslon (Métro, 31/01/2018), le Conseil des technologi­es de l’informatio­n et des communicat­ions (CTIC) estime que «l’emploi dans l’économie numérique du Canada atteindra 1 637 000 emplois d’ici 2021, créant quelque 216 000 nouveaux emplois d’ici là». Elle rappelle aussi que le magazine Forbes a récemment publié une étude révélant que «les organisati­ons dotées d’une main-d’oeuvre diversifié­e étaient plus innovatric­es et qu’elles avaient moins de roulement de personnel.» (SOURCES : Talsom.com, Gazette desfemmes.ca, journal Métro, TechnoComp­étences, etc.)

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