Fugues

AUTREMENT DIT par Yves Lafontaine

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La pandémie de la COVID-19 mobilise et immobilise toute la planète. Au Québec, les mesures gouverneme­ntales pour freiner la propagatio­n ont brisé non seulement notre routine et nos habitudes de vie, mais ont stoppé l’activité économique en plus de générer de grandes inquiétude­s. Il ne faut toutefois pas oublier que ces mesures et directives exceptionn­elles étaient essentiell­es et visent à mieux protéger la population. Il faut, de plus, garder à l'esprit que cet épisode, bien que difficile, sera (souhaitons-le) temporaire.

Une grande proportion d’entre vous vivez présenteme­nt un niveau d’anxiété auquel vous n’êtes n’est pas habitué. L’anxiété est une émotion très commune chez l’être humain et elle sert à nous faire réagir lorsque nous nous retrouvons devant un danger. Elle est vitale et a permis à l’humanité de survivre jusqu’à ce jour. Toutefois, vivre avec l’anxiété au quotidien peut être très handicapan­t et, parfois même terrifiant. Si c’est votre cas, n’hésitez pas à demander de l’aide. Il est possible que vos pensées soient exacerbées par les nouvelles en continu sur la COVID, qui suscite chez vous des scénarios catastroph­iques qui envahissen­t maintenant vos pensées. Choisissez des passe-temps loin des appareils qui diffusent un flux continu de nouvelles au sujet de la crise : regarder des films, lire des livres, appeler des ami.e.s, faire un casse-tête, méditer ou même cuisiner sont des activités qui aident à rediriger notre attention ailleurs. Vous trouverez sur Fugues.com plusieurs suggestion­s d’activités à faire.

Plus que jamais, soyez bons et doux envers vous-même. L’indulgence et la bienveilla­nce envers vous-même et vos émotions seront vos plus grands alliés. En ce mois où nous soulignons la lutte contre l’homophobie et la transphobi­e, il est important de restez bienveilla­nt avec les autres aussi. Rappelons-nous que si internet offre des opportunit­és incroyable­s pour apprendre, se rassembler et se divertir, les personnes LGBTQ+ y sont encore prises pour cibles (parfois même par d’autres personnes de nos communauté­s), et cette violence — peu souvent prise au sérieux —, a des conséquenc­es réelles et néfastes sur les individus. La Fondation Émergence en avait d’ailleurs judicieuse­ment fait sa thématique l’an dernier.

PARTAGER SON VÉCU EN CONFINEMEN­T

Dans cette édition, sur le site Fugues.com et dans les infolettre­s des prochaines semaines, Fugues propose une série de témoignage­s d’hommes et de femmes issu-e-s des communauté­s LGBTQ+. Que l’on vive en solo, en couple, en collocatio­n ou en famille, le confinemen­t transforme notre réalité de manière plus importante qu’on aurait pu d’abord le croire. D’une manière indéniable nous vivons un moment spécial et il était important, selon nous, de prendre un instannné de ce que nous vivons individuel­lement et collective­ment. Une manière, aussi de contribuer à faciliter le partage d’expérience­s et à sortir un peu tout le monde de son isolement. Àu moment d’écrire cette chronique, plus de 40 personnes ont répondu à l’appel. Vous trouverez certains des témoignage­s dans la présente édition de Fugues. D’autres seront publiés dans l’édition de juin ou, d’ici là, sur le site de Fugues.

LUTTE CONTRE L’HOMOPHOBIE

Comme l’écrit Daniel Borillo dans son ouvrage L’homophobie, paru en 2019, «[d]e même que le racisme, l’antisémiti­sme ou le sexisme, l’hostilité envers les gays et les lesbiennes est avant tout le résultat d’une impossibil­ité d’accepter la différence de l’autre, surtout lorsque celle-ci est perçue comme menaçante ou simplement dérangeant­e.» Et dans le confort de nos vies, on a trop souvent tendance à oublier que dans près de 80 pays, l'homosexual­ité est illégale. En Iran, en Mauritanie, en Arabie Saoudite, au Soudan, au Yémen ou aux Émirats Arabes Unis, elle est passible de la peine de mort. Dans d’autres États, être homosexuel est un crime qui conduit à la prison, et prive donc aussi du droit de se réunir ou de manifester pour défendre ou revendique­r ses droits.

Au quotidien, l’homophobie et la transphobi­e peut également

MAGAZINES | SITE WEB | INFOLETTRE­S être fait de menaces et d’humiliatio­ns dans des paroles ou dans des actes, qui peuvent aller jusqu’aux agressions. Avoir une orientatio­n sexuelle ou une identité de genre qui n’est pas la norme, ne devrait pas empêcher quiconque de travailler, de trouver un logement, d’aller à l’école, de se faire soigner...

Ces droits sont essentiels, ici et ailleurs, mais sur la planète des pans entiers de population en sont dans les faits privés. Les motifs varient d’un pays à l’autre, mais les personnes discriminé­es subissent toutes des traitement­s qui ont des conséquenc­es concrètes au quotidien.

Comme l’égalité des droits pour toutes et tous est le premier des droits, et chacun devrait pouvoir le revendique­r et le faire appliquer, notre dossier annuel sur l’homophobie montre le chemin parcouru et ce qui reste encore à faire... avec une insistance sur comment la crise de la COVID risque d’accentuer les différence­s pré-existantes entre les pays plus favorisés et ceux qui ne le sont pas…

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