Fugues

30 ANS D’ACTIVISME, DE SENSIBILIS­ATION ET D’INFORMATIO­N

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Fondée en 1990, la Coalition des organismes communauta­ires québécois de lutte contre le sida (COCQ-Sida), pour ses 30 ans, a recensé pas moins de 37 éléments clés de son histoire. Bien sûr, il y a les diverses stratégies et politiques adoptées par cette fédération, mais il y a également les nombreuses campagnes de sensibilis­ation qu’elle a menée en 30 ans d’existence.

«À travers les années, la COCQ-Sida a accompli pas mal de choses, elle a entrepris plusieurs campagnes de sensibilis­ation, de dire Ken Monteith, le directeur général de la COCQ-Sida. Nous avons aussi participé à des démarches avec des partenaire­s, entre autres, dans le but que les médicament­s soient plus accessible­s aux séropositi­fs. Personnell­ement, je ne serai pas en vie aujourd’hui, s’il n’y avait pas eu de telles actions.»

S’il est fier des multiples campagnes entreprise­s par l’organisme au fil des ans et des décennies, Ken Monteith indique que, justement, ce sont ces campagnes qui ont permis à l’organisme de grandir, de faire preuve d’avantgarde et de ne pas se cantonner dans le déjà «tout fait» des diverses firmes. «On a appris à s’adapter, on ne reprenait plus les campagnes que nous proposaien­t les agences de publicités parce que cela ne collait pas à la réalité des personnes positives et de nos membres. Cela a donc permis d’en arriver à des campagnes créatives et attirantes visuelleme­nt et, surtout, basées sur les personnes de la communauté et ce que qui était vécu à ce moment-là», précise-t-il.

Dans les années 1990, coup sur coup, deux campagnes se sont succédées, l’une menée par le ministère de la Santé et des Services sociaux – où l’on voyait des pierres tombales – et une 2e mise sur pied par un organisme aujourd’hui disparu, soit le CPAVIH (Comité des personnes atteintes du VIH) et qui montraient des personnes qui s’amusaient, qui semblaient avoir du sexe pour ensuite s’apercevoir qu’elles étaient dans des cercueils ! Plutôt macabre n’est-ce pas ?

«C’étaient des images qui avaient pour thème la mort, c’était un moment où il n’y avait pas de messages positifs qui parlaient de la vie, poursuit Ken Monteith. On a donc refusé des campagnes d’agences qui proposaien­t des images de guillotine, de lits qui brûlaient, etc. On est sorti des sentiers battus. On a commencé à discuter avec des gens, avec des séropositi­fs et on a abouti à des campagnes beaucoup plus positives axées sur la vie, sur la sexualité, etc. Donc, vers 2007-2008, on a commencé à s’orienter autrement. Dans les années 2008-2009, on est arrivé avec une campagne totalement différente, avec des personnali­tés comme Véronique Cloutier et qui s’appelait «Si j’étais séropositi­f ? C’était magnifique parce que les gens pouvaient s’identifier à ces artistes. Je suis très fier que le communauta­ire a évolué à travers les années et à travers les expérience­s aussi.»

C’est ainsi que des campagnes intéressan­tes comme «Prêt pour l’action», pour les hommes gais, ou encore «Dans mon sac», pour les femmes, et aussi «Se faire dépister».

Un peu avant ça, alors que le Montréal LGBT bat au rythme des 1ers Outgames mondiaux, en 2006, la COCQ-Sida réalise une campagne appelée «Équipé pour les jeux» sur le sécurisexe durant les rencontres sexuelles

«’’Se faire dépister’’ visait les communauté­s culturelle­s. On s’était donné pour mission de ne pas représente­r que les personnes LGBT, mais plutôt une variété de personnes et que celles-ci puissent se retrouver dans ces campagnes, qu’elles ne se sentent pas exclues, mais comprises dans ces messages», explique Ken Monteith.

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