Fugues

MADO LAMOTTE

La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Mado Lamotte, reine de la nuit et co-propriétai­re du Cabaret Mado, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnell­ement…

- ✖ PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE

Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnell­ement?

Pas trop de changement­s. Le moral reste bon, la santé est bonne, je reste positive malgré que je commence à avoir pas mal hâte de revoir ma gang.

Présenteme­nt dans l’espace où tu vis, est-tu seul-e, avec de la famille (enfants, parents, autres), un ou des colocs, ou des animaux?

Seule avec mes deux chats, mais dans un grand loft, donc j’étouffe pas trop.

À quoi ressemblen­t tes journées ces temps-ci?

Je me suis imposé un horaire pas trop rigoureux, mais qui me permet de garder le rythme et le moral. Je me lève tôt, je lis les actualités sans trop m’attarder aux mauvaises nouvelles, j’écris beaucoup, je travaille sur mes spectacles, je lis, je regarde un peu de télé, je joue un peu sur ma tablette et je passe beaucoup de temps avec mes chats. J’pense qu’ils commencent à être tannés de me voir, LOL.

Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinemen­t se passe mieux?

Je n’ai pas changé grand-chose car j’ai toujours travaillé principale­ment de la maison. Par contre j’en profite pour mener à bout certains projets que je traîne depuis longtemps et je me suis remise à mes cours d’italien et à la peinture. Oui, je peins. Est-ce que je suis bonne? Non! À la maison, que portes-tu habituelle­ment?

Ça va te surprendre, si je dis: du mou? Mais je m’habille à tous les jours pour sortir faire une petite marche de santé ou faire l’épicerie. Et, très important, je fais mon lit tous les matins, question de ne pas perdre mes bonnes habitudes.

As-tu des recommanda­tions ou des suggestion­s pour rendre cette «pause» plus facile à passer?

Tous les moyens sont bons pour se divertir, mais je trouve que m’imposer une routine (OMG, j’peux pas croire que je dis ça…) m’aide à passer au travers. Les journées semblent passer plus vite avec un horaire. Et, surtout, j’évite de regarder la télé de jour, car dès que je m’installe sur le divan j’y reste collée jusqu’au moment de me coucher…

Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci?

La scène de mon cabaret, voyager et ma maman de 94 ans (qui, soit dit en passant, est en super forme).

Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité?

Je tourne des vidéos pour rester en contact avec mon public et je communique avec mes amis et ma famille le plus souvent virtuellem­ent ou en respectant un bon deux mètres de distance quand j’en croise par hasard sur la rue.

Considère-tu que les gouverneme­nts — ici ou ailleurs — gèrent adéquateme­nt la situation?

Ça dépend dans quel pays on se trouve. En général, je trouve que la planète gère bien la situation en imposant des règles strictes, mais nécessaire­s. Nos premiers ministres s’investisse­nt à 100% dans la gestion de la crise et même si je ne suis pas une fan de la CAQ, je trouve que l’équipe de François Legault fait une très bonne job.

Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présenteme­nt?

Ça m’a fait réaliser que je brûlais parfois la chandelle par les 2 bouts. J’espère continuer à prendre le temps de vivre à un rythme plus sain et que je ne recommence­rai pas à remettre à plus tard les 1001 projets que j’ai en tête. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformé­e par la suite au niveau de nos interactio­ns sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? J’espère que non car j’ai toujours été une personne sociable qui aime les contacts rapprochés. J’espère que les gens ne cèderont pas à la panique de côtoyer des étrangers, de se réunir en gang pour souper ou de sortir au Cabaret Mado (hé, hé, j’me plogue). Ce serait la catastroph­e si on sortait moins et si on craignait son prochain par peur d’attraper un virus.

Des inquiétude­s pour l’avenir?

La réélection de Trump et la surconsomm­ation pour combler le déficit économique causé par le confinemen­t.

Un message d’espoir que tu veux lancer?

On lâche pas, mes chéris! Ça va bien finir par finir, pis on devrait pouvoir recommence­r à frencher cet été…

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada