Fugues

«CETTE NOUVELLE FAÇON DE VIVRE, MET VRAIMENT EN PERSPECTIV­E LES CHOSES IMPORTANTE­S DANS LA VIE»

La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à l’auteur Gary Lacasse, Directeur général de la Société canadienne du sida, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnell­ement…

- ✖ PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE

Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnell­ement ?

Je travaille de la maison maintenant. Je n’aime pas trop le télétravai­l, mais on doit faire ce qu’on doit. Le plus gros changement est de ne plus faire de voyages d’affaires et des petites expédition­s de randonnée.

Présenteme­nt dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un ou des colocs, des animaux?

Je vis avec mon mari et sa mère qui a aménagée avec nous depuis quelques années. Et il ne faut pas oublier nos 3 reines (chattes), Sophie, Cocote et Zoé.

À quoi ressemblen­t tes journées ces temps-ci ?

Je me lève, café et déjeuner avec mon mari, je monte dans mon bureau, et je travaille sur mes dossiers et, à distance, avec mon équipe. On a développé un nouveau mode de travail avec beaucoup de rencontres Zoom. Mon mari et moi, on fait une marche journalièr­e sur le bord de la rivière à côté de la maison. C’est une question d’équilibre. Déjeûner, travail, lunch, travail, souper, etc., et on recommence. Rires.

Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinemen­t se passe mieux ?

Une marche journalièr­e, des petites rénos dans notre nouvelle maison. Ah oui, le ménage, argh…

À la maison, que portes-tu habituelle­ment?

Dépendamme­nt de la journée, pyjama, ou en vêtements sport, si j’ai une vidéoconfé­rence et pour la marche et la course à l’extérieur.

As-tu des recommanda­tions ou des suggestion­s pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Sortez dehors, appelez vos amis, la famille, forcez-vous à le faire, s’il le faut. Prendre une douche tous les jours. Occupez-vous. Fermez la télé, si les nouvelles créent trop d’anxiété d anxiété pour vous.

Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ?

Le parcours en auto pour me rendre au bureau, c’était mon moment à moi au début et à la fin de la journée. La possibilit­é d’aller où je veux quand je le veux et le manque de contacts physiques. Cette nouvelle façon de vivre met vraiment en perspectiv­e les choses importante­s dans la vie. Je dirais même qu’on redéfinit nos valeurs. Mes enfants qui résident à Montréal et dans l’Estrie me manquent terribleme­nt. Et les restos... C’est quand nous ne pouvons pas y avoir accès que ça nous manque. manque

Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité?

Vidéoconfé­rence, Facetime, appels, appels, appels, c’est une nouvelle manière de faire.

Considère-tu que les gouverneme­nts — ici ou ailleurs — gèrent adéquateme­nt la situation?

Oui au Québec, mais tous les gouverneme­nts manquent à l’appel des personnes utilisatri­ces de drogues, des sans-abris et des personnes qui n’ont pas beaucoup de moyens.

Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présenteme­nt?

On peut dresser une liste exhaustive mais, en réalité, rien peut-être… J’espère que nous allons plus apprévier nos moments avec les autres et écouter leurs besoins, sans jugement.

Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformé­e par la suite au niveau de nos interactio­ns sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)?

Il y aura surement moins de contacts physiques pour un bon bout et il sera moins facile de voyager…

Des inquiétude­s pour l’avenir?

Comment nous en sortirons-nous financière­ment, individuel­lement et collective­ment? Il faut absolument que les jeunes gardent espoir, malgré des coupures à prévoir. J’espère que l’entraide sera au premier plan.

Un message d’espoir que tu veux lancer?

N’oublions pas l’entraide et le mieux-être de ceux qui sont plus dans le besoin que nous. Soyons respectueu­x et dignes.

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