Fugues

«QUAND ON TRAVAILLE À LA MAISON, L’ORDINATEUR N’EST JAMAIS LOIN»

La L COVID-19 COVID 19 a chamboulé h b lé nos vies i d’une d’ manière iè qu’il ’il est encore diffi- diffi cile à mesurer. Nous avons demandé à Mona Greenbaum, directrice générale Coalition des familles LGBT de nous dire comment cette crise l’a affecté pe

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Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnell­ement?

Depuis le 16 mars, je travaille à partir de la maison. Le bureau de la Coalition des familles LGBT+ est fermé et on fait tout virtuellem­ent. Ça veut dire que je travaille de chez moi 7 jours par semaine, car quand on travaille à la maison, ça ne finit pas… l’ordinateur n’est jamais loin. La frontière entre travail et vie personnell­e est beaucoup moins étanche. Il y a eu beaucoup de stress au début, car on a eu beaucoup d’activités, de conférence­s et de formations annulées. On avait la nécessité de rapidement outiller toute notre équipe de formateurs et formatrice­s pour être à l’aise de faire leurs formations virtuellem­ent. C’était un apprentiss­age obligatoir­e. Nous formons actuelleme­nt nos bénévoles pour être capables de bien gérer nos groupes de soutien en ligne. Beaucoup de stress et d’adrénaline au début. Mais maintenant ça se calme un peu.

Présenteme­nt dans l’espace où tu vis, es-tu seul(e), avec ton (ta) conjoint(e), de la famille (enfants, parents, autres), un ou des colocs, des animaux?

Nous sommes 4. Mes deux enfants (qui sont de jeunes adultes) font leurs cours universita­ires à la maison. Mon ainée faisait ses études en suisse, mais elle était obligée de revenir au Québec. Donc les deux enfants sont à la maison avec nous. On est quand même tous dans nos propres bureaux pendant le jour avec nos écrans. Ma conjointe fait de la télémédeci­ne à partir de son bureau dans l’est de Montréal, elle est donc la seule qui n’est pas à la maison. C’est sûr qu’au niveau familial on a beaucoup plus de soupers en famille! On cuisine ensemble aussi. Nos deux enfants ont normalemen­t des vies sociales très actives. Maintenant ils sont obligés d’être avec leurs mamans et on a donc de bonnes discussion­s autour de la table chaque soir, 7 jours sur 7!

À quoi ressemblen­t tes journées ces temps-ci ?

Je commence très tôt, vers 7h. Je travaille jusqu’à midi. Je descends pour prendre un diner rapide. Ensuite je remonte à mon bureau pour travailler jusqu’à 15h et puis je prends une marche. Je marche chaque jour de Saint-Henri jusqu’au sommet du Mont-Royal. C’est un bon exercice et l’aller-retour me prend 90 minutes. Au retour, je continue mon travail. Et tout le monde commence à cuisiner ensemble quand ma conjointe revient du bureau. Souvent le travail continu en soirée. Hier soir, on était 3 personnes à la maison dans des réunions zoom!

Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinemen­t se passe mieux?

Mon travail avec la Coalition des familles LGBT+ n’a pas diminué donc je suis occupé toute la journée avec ça. Mais dans les temps normaux, je nage au YMCA du Centre-ville chaque jour pendant 1 heure. Quand j’ai perdu l’accès à la piscine, c’était terrible pour moi; je fais donc une grande marche quotidienn­ement au sommet du Mont-Royal. Aussi je communique fréquemmen­t avec mes ami.es et collègues sur Zoom, donc la distanciat­ion est plus physique que sociale. Nous avons même eu un cocktail des DG l’autre soirée!

À la maison, que portes-tu habituelle­ment?

Je m’habille comme d’habitude.

As-tu des recommanda­tions ou des suggestion­s pour rendre cette «pause» plus facile à passer?

Faire une routine. Faire de l’exercice. Communique­r virtuellem­ent avec les ami.es. Aidez les autres. C’est surtout ce dernier point. J’ai réalisé que je me sentais tellement impuissant­e avec la pandémie. Et c’était soulageant de savoir que je peux être présente pour mes ami.es, pour mes collègues et pour les familles de la Coalition des familles LGBT+. Nous donnons de l’aide financière à plusieurs familles maintenant avec de cartes cadeaux VISA prépayées. Ça les aide pour leur épicerie. Et les familles sont tellement reconnaiss­antes. Nos membres nous aident à continuer ainsi avec leurs dons!

Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ?

J’ai réalisé que je suis énormément une fille de la grande ville! Normalemen­t, je sors dans les restos, les bars et les cafés plusieurs fois par semaine. Je vais aux spectacles, aux danses, au théâtre, au cinéma, aux concerts, aux musées et aux galeries d’art. Je vois des films, je magasine. Je vais au YMCA quotidienn­ement. Tout ça me manque horribleme­nt!

Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité?

Zoom, zoom, zoom… soupir.

Considères-tu que les gouverneme­nts — ici ou ailleurs — gèrent adéquateme­nt la situation?

Ici oui. Ailleurs ça dépend d’où, mais évidemment on aura pu faire mieux en Chine et les États-Unis, c’est horrible… très découragea­nt. Et penser qu’il y a une forte possibilit­é que Trump soit réélu malgré sa gestion de crise irresponsa­ble, ça me fait perdre mon optimisme en l’humanité…

Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présenteme­nt?

C’est sûr que côté technologi­que, on sera beaucoup mieux équipé. Ça sera plus

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