BLACK LIVES MATTER ET LE LIEN QUEER
Black Lives Matter est un mouvement de lutte contre les violences policières et le racisme institutionnalisé, qui prend son origine aux États-Unis, en 2013. Depuis, il s’est étendu ailleurs — dont au Canada et en Europe—, a été soutenu par les industries
Le 25 mai dernier, George Floyd meurt étouffé sous le genou d’un policier, menotté et sans montrer de résistance sur un trottoir de Minneapolis. Une victime qui en suit malheureusement d’autres : Trayvon Martin, Michael Brown, Eric Garner… tous des noirs tués par des policiers blancs. La mort de George Floyd, à l’origine d’un vaste mouvement de mobilisation pour les droits des personnes noires et contre les violences policières au-delà des frontières américaines, s’inscrit dans le sillage de Black Lives
Matter.
Des manifestations en soutien à Black Lives Matter ont eu lieu dans la plupart des grandes villes américaines, ainsi qu’à Berlin, Copenhague, Dublin, Londres, Paris,
Toronto et Montréal.
Voici d’où il vient, ce qu’il signifie vraiment, et pourquoi ce combat est bien plus large et plus queer qu’il n’y pourrait paraître à première vue.
L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR
26 avril 2012 : Trayvon Martin est abattu par George Zimmerman, un «vigile de quartier», en Floride. Il ne portait pourtant pas d’arme, ne faisait rien de spécial, il avait 17 ans et habitait là. Sauf que Trayvon est noir, George est blanc et comme souvent dans ce genre de situation, George est acquitté en juillet 2013. De nombreux américains, et particulièrement des noirs-américains, sont choqués par la décision de justice. Alicia
UN MOUVEMENT DÉCENTRALISÉ ET NUMÉRIQUE
Garza, une militante LGBT de Californie publie alors un texte sur Facebook, appelant à la mobilisation et se terminant par « BlackPeople.I loveyou.Iloveus. Ourlivesmatter. » (nos vies comptent). Black Lives Matter venait de naître sans le savoir.
D’autres activistes, des femmes, relaient alors l’appel, inventent les hashtags #BlackLivesMatter et #BLM, puis créent une plateforme numérique. Rapidement, Black Lives Matter se donne l’ambition de lutter contre les violences policières, et le racisme systémique et judiciaire. Sur leur site, les activistes écrivent que leur mission est «d’éradiquer la suprématie blanche et construire des pouvoirs locaux pour intervenir contre les violences infligées aux communautés noires par l’État et ses sbires.
En comptant et en combattant les actes de violence, en créant un espace pour l’imagination et l’innovation noires, en concentrant la joie noire, nous améliorons immédiatement nos vies.»