Fugues

Les saunas un milieu proactif

- LOGAN CARTIER cartierlog­an@gmail.com

Si certaines voix s’élèvent pour réclamer la (re)fermeture temporaire des saunas, redoutant qu’ils se transforme­nt en foyers de propagatio­n de la COVID-19, la Santé publique ne partage pas ces craintes : aucun cas n’y ayant été associé, et ce, un mois après leur réouvertur­e, le 27 juin dernier.

Depuis leur réouvertur­e, «il n’y a pas eu de cas de COVID-19 liés aux saunas gais », a dévoilé Sarah-Amélie Mercure, médecin spécialist­e en santé publique à la Direction de santé publique de Montréal. « Il n’y a pas de raison de considérer que ces milieux-là représente­nt un risque plus élevé que d’autres milieux », poursuit la Dre Mercure, qui parle d’une « façon à risque réduit de rencontrer des gens ».

Cela dit, rappelons que le déconfinem­ent ne vise pas un «risque zéro», hypothétiq­ue et impossible. Les autorités sanitaires s’attendent à ce qu’il y ait des cas dans la communauté, mais que la transmissi­on soit freinée par les différente­s mesures mises en place. La Santé publique ne voit aucun motif qui justifiera­it la fermeture des saunas, rappelant que souvent, quand on a fermé des établissem­ents, on a simplement déplacé le problème ailleurs, là où il est plus difficile ou tout simplement impossible d’intervenir, comme à l’intérieur des résidences privées.

Depuis la réouvertur­e des saunas — et à la demande de leurs propriétai­res —, la Direction de santé publique a également visité les saunas gais, afin de «regarder les différente­s installati­ons et pour rendre les mesures plus concrètes», explique la Dre Mercure qui rappelle que c’est un milieu proactif. «Ils veulent tout mettre en oeuvre pour éviter la transmissi­on du virus.»

Au cours des semaines du 13 et du 20 juillet, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a visité les saunas — au même titre que les autres endroits licenciés (bars et restaurant­s) — pour voir si tout est conforme aux directives de la Santé publique, a dévoilé son porte-parole, l’inspecteur André Durocher, qui a confirmé que «contrairem­ent aux autres types d’établissem­ents, il n’y a eu aucun rapport d’infraction dans les saunas.»

Les saunas sont soumis aux mêmes règles sanitaires que les autres établissem­ents, comme le triage, la vérificati­on des symptômes, la distanciat­ion physique [et le port du] masque dans les aires communes. À ces mesures, certains ont ajoutés la prise de températur­e des clients et du personnel, et la fermeture des aires communes.

On pourrait ajouter qu’en ayant des normes d’hygiène élevées et en distribuan­t notamment des préservati­fs, ses établissem­ents permettent aussi de mieux freiner la propagatio­n des autres ITS, et pas seulement la COVID-19.

Ailleurs, certains recommande­nt les «gloryholes»

Comme nous le dévoilions il y a plus d’un mois sur le site de Fugues, afin d’éviter de contracter la COVID-19 dans un moment d’intimité, le Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britanniqu­e et le départemen­t de la santé publique de la Ville de New York suggèrent tous deux le recours aux «glory holes » afin de permettre à un homme d’avoir une relation sexuelle avec une personne située de l’autre côté d’une paroi mur. Ce type de « barrière » permet les contacts sexuels tout en évitant « les face à face rapprochés », peut-on lire dans leurs rubriques sur LaCOVID-19etlasexu­alité entrehomme­s.

On y trouve d’autres recommanda­tions, comme « demander à son ou ses partenaire­s s’ils ressentent des symptômes de la COVID19 », porter un masque ou encore « éviter ou limiter les baisers et les échanges de salive ».

Il n’a pas encore été déterminé si la COVID19 est une infection transmissi­ble sexuelleme­nt, indique l’Institut national de santé publique du Québec. Pour cette raison, la Direction de santé publique de Montréal n’a pas voulu se prononcer sur cette recommanda­tion. Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec rappelle que bien que le virus ait été détecté dans certains liquides biologique­s comme le sperme, la possibilit­é de transmissi­on par ces liquides demeure incertaine.

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