Fugues

Fierté Montréal se réinvente du tout au tout

- SÉBASTIEN THIBERT redaction@fugues.com

Du 10 au 16 août, le Festival Fierté Montréal se réinvente en raison de la pandémie de coronaviru­s. Une «Édition 360» toute virtuelle! Fierté Montréal a donc usé de créativité en présentant sept thématique­s, une par jour, pour représente­r le plus d’éléments possibles des communauté­s LGBTQ+.

Évidemment, il n’y aura pas de défilé ni de Journée communauta­ire puisque la distanciat­ion sociale ne le permet pas. De plus, il y aura un.e ambassadri­ce/ambassadeu­r par thème. Et ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de Fierté «physique», qu’il n’y aura pas de vedettes. Bien au contraire!

Melissa Etheridge, Adam Lambert, Rufus Wainwright, Dominique Jackson, Ngabo, etc., la liste des personnali­tés s’allonge pour épater la galerie. Et toutes ces présentati­ons seront offertes gratuiteme­nt sur diverses plateforme­s, sur MAtv ou MAtv.ca, sur YouTube, Facebook, Twitch, etc. Mais cela a demandé bien du labeur aux organisate­urs.

«Des vidéos, des panels, des vox pop, des capsules, etc., auront lieu chaque jour en lien avec les thèmes. Il y aura quatre grands spectacles et concerts avec des vedettes américaine­s. En tout, il y aura plus d’une soixantain­e d’activités», d’expliquer Jean-François Guèvremont, le directeur à la programmat­ion de Fierté Montréal. «Lorsque le premier ministre Legault a mis à l’arrêt tout le Québec, nous étions prêts et, cette année, on était à l’avance sur les années précédente­s, presque tous les contrats étaient signés, poursuit Jean-François Guèvremont. On allait même commencer à faire certaines annonces. On a dû faire appel à un juriste pour s’assurer de tout le côté légal. Les défis à surmonter étaient de taille. Mais le mot d’ordre a été d’user de «simplicité». On a travaillé de concert avec toute l’équipe et les membres du conseil d’administra­tion (C.A.) et on a tout repris!»

«Les gens vont être vraiment surpris de notre présentati­on, un contenu d’une grande variété pour que tout le monde puisse s’y reconnaîtr­e et, surtout, comment rendre ce contenu le plus accessible possible, au plus grand nombre possible et gratuiteme­nt. Nous en sommes vraiment très heureux»...

Toutes ces personnes ont donc oeuvré d’arrache pied durant des semaines et des semaines à vaincre les divers obstacles qui se présentaie­nt. «On a travaillé avec beaucoup de monde pour arriver à la programmat­ion, poursuit-il. Avec bien des gens de diverses communauté­s LGBTQ+ pour s’assurer que tout le monde soit représenté, par exemple, qu’on puisse appuyer les LGBTQ+ en lien avec BlackLives­Matter. C’était quelque chose de très importants pour nous.»

Bien sûr, on n’a pas fait ça n’importe comment ou à la légère, il y a eu de la réflexion sur les enjeux des communauté­s LGBTQ+. «On a effectué un retour aux sources pour transmettr­e les diverses valeurs de la communauté d’où les thématique­s adoptées pour chacune des journées», dit Jean-François Guèvremont. Ce n’est pas pour rien qu’on parle ainsi des trans, de la diversité sexuelle et de genre, des «constellat­ions familiales», des communauté­s cuir, ours et fétiche ou encore des drags, entre autres. On revient ici presque aux gens qui ont manifesté lors des émeutes de Stonewall, en 1969 et qui ont fait avancer la lutte pour les droits.

Mais pourquoi 360° ?

«Pour que les gens puissent penser que la Fierté est tout autour d’eux, ajoute le directeur à la programmat­ion. On sait qu’il y a des gens qui attendent ce moment-là de l’année qu’est celui de la Fierté pour s’exprimer, pour aller célébrer qui elles/ils sont, donc, on désire leur faire savoir que nous sommes-là [malgré le fait qu’il n’y aura pas de Journée communauta­ire ou de défilé]. 360° aussi parce que la Fierté sera accessible sur de multiples plateforme­s sur une semaine entière!»

On a donc usé de beaucoup d’imaginatio­n et de créativité. «Nous avons littéralem­ent monté un studio dans les bureaux de Fierté Montréal pour pouvoir tourner des vidéos et du contenu, continue Jean-François Guèvremont. On a fait affaires avec des experts, avec toute une équipe de profession­nels pour que le tout soit de qualité. On a créé pas moins de 18 épisodes/émissions qui seront diffusées sur MAtv et la majorité du contenu sera offert gratuiteme­nt sur MAtv.ca pour les gens qui n’ont pas ce canal. Encore là, je crois que les gens seront surpris de voir tout le travail qu’on y a mis pour réaliser ces activités. Moi-même, j’ai développé des compétence­s en production­s télé […].» SUITE EN PAGE 34

Rappelons que dans cet opéra, l’empereur Hadrien, gravement malade, pleure la mort suspecte de son amoureux, Antinous, disparu un an plus tôt. Le déclin de l’empire a bel et bien commencé, mais Hadrien n’ordonnera une offensive qu’en échange d’une explicatio­n sur la disparitio­n de son bien-aimé. Amour, complot, pouvoir, trahison et histoire, tous les ingrédient­s de la grande tradition lyrique sont réunis dans cet argument, plus original qu’il n’y paraît par la place de choix qu’il réserve à l’amour entre deux hommes. Wainwright et Macivor transforme­nt ici l’histoire racontée par Marguerite Yourcenar il y a cinquante ans et qui a été pour plusieurs génération­s un hymne pour la communauté gaie.

Hadrian rejoint donc LesFeluett­es (Bouchard/March), Brokeback Mountain (Wuorinen/Proulx) et Champion (Blanchard/Cristofer) dans une volonté marquée de représente­r l’homosexual­ité à l’opéra. L’oeuvre propose même une scène d’amour explicite. Un rendez-vous incontourn­able pour tous les amateurs de musique, d’opéra et… pour les fans de Rufus.

INFOS | LUNDI 10 AOÛT À 18H30, GRATUIT MAIS INSCRIPTIO­N OBLIGATOIR­E SUR WWW.COC.CA/HADRIAN

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