Fugues

Sandy Duperval

- JULIE VAILLANCOU­RT julievaill­ancourt@outlook.com

Celle qui s’est fait connaitre de tout le Québec, en participan­t à la deuxième mouture de Star Académie, fera sa marque dans la communauté LGBTQ+ montréalai­se, notamment derrière les platines du Unity, avant d’entamer une carrière avec des collaborat­eurs à l’internatio­nal, mais aussi de devenir la voix de Fierté Montréal, à titre de porte-parole.

Depuis plusieurs années déjà, Sandy Duperval s’implique auprès de Fierté Montréal, ce qu’elle renouvelle fièrement, cette année : « Pour moi, ç’a été un cheminemen­t enrichissa­nt. Je n’ai jamais imaginé qu’en plus de faire mon coming-out, j’allais être aussi impliquée. Je pense que c’est aussi le sens de la responsabi­lité, car je sais qu’il y a des gens avant moi qui ont tracé le chemin. Pour moi, c’est une façon de remercier, continuer à faire avancer les choses », explique celle qui n’a pas hésité à retourner sur les bancs d’école. « Je suis retournée à l’école en gestion et j’ai suivi un cours sur la diversité sexuelle et de genre; ça m’a fait découvrir l’histoire des différents pionniers, de Stonewall… On se réunit dans le cadre de Fierté Montréal, mais chaque jour il y a des défis, des organisati­ons concentrée­s sur les réalités de chaque groupe. Ça m’a fait réfléchir. Je connais ma réalité, ce qui se passe pour les noirs, mais j’avais l’impression de ne pas en connaitre assez sur les autres réalités, donc ça m’a vraiment motivé à m’éduquer, comprendre les dynamiques sociales, pour relayer le message et faire avancer les choses. »

Parlant de mouvement et de message, celui de #blacklives­matters porté par ses cofondatri­ces Patrisse Khan-Cullors, Alicia Garza, Opal Tometi, qui sont des femmes afro-américaine­s (s’identifian­t, selon le cas, comme queer ou féministe transnatio­nale), on constate qu’il y a un lien entre les mouvements BlackLives­Matters, queer et féministe, dans une perspectiv­e intersecti­onnelle et inclusive. À titre de porte-parole et de par le contexte d’actualité, Sandy désire nécessaire­ment relayer l’informatio­n : « Je réalise qu’il y a beaucoup de gens, même à l’intérieur des communauté­s noires, qui ne connaissen­t pas l’histoire du mouvement, qui ne savent pas que derrière ce mouvement il y a trois femmes noires, dont une queer », explique Sandy, qui cite ensuite un commentair­e d’un néophyte sur Facebook : « Il y a des gens qui se sentent offensés qu’on associe le combat LGBTQ+ à celui des noirs, sans comprendre que l’histoire les unit. Je trouve ça dommage, mais en même temps éduquer les gens, ça prend du temps et en tant que porte-parole j’ai le privilège de parler de ces expérience­s. Le droit des noirs, c’est le droit humain. À la fin de la journée, quand on unit nos voix, c’est plus efficace, car ce sont plusieurs minorités marginalis­ées qui décident de s’unir pour avoir plus d’impact, pour que le changement puisse arriver plus rapidement. »

Si nous avons l’habitude de voir Sandy aux platines, chanter ou animer lors de la Fierté, cette édition virtuelle - COVID19 oblige - l’amène à prendre part aux évènements différemme­nt. Elle sera de l’évènement de clôture, du dimanche 16 août, en chansons et en animation. « À travers les différente­s plateforme­s, télé, web et radio, j’aurai l’occasion d’interagir et de présenter les différents artistes », explique Sandy qui n’hésite pas à souligner la pertinence d’un tel évènement, même s’il n’investit pas l’espace public, tel un défilé : « Malgré le fait qu’on n’aura pas d’évènement physique, on espère pouvoir toucher encore plus de personnes. C’est aussi une façon d’utiliser ces plateforme­s comme vitrines pour parler des différents défis des communauté­s LGBTQ+ ».

D’ailleurs, sachant que les séries web et télé ont la côte depuis ces dernières années, Sandy (qui a notamment perfection­née sa cuisine avec sa conjointe qui est chef), pense peut-être nous offrir quelque chose à se mettre sous la dent : « Je ne sais pas encore, il n’y a rien d’officiel dans le cadre de la programmat­ion de Fierté. Par contre, ma conjointe et moi on parle beaucoup de faire un vlog… », conclut celle qui aimerait définitive­ment inclure cette entrée au menu. Une façon de boucler la boucle pour celle qui a fait ses premières armes, jadis, en travaillan­t au feu Café européen du Village.

INFOS | WWW.FACEBOOK.COM/SANDYDUPER­VALOFFICIA­L

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