“L’Asie est une terre magique pour raconter l’histoire de nos ancêtres”
Votre film Les Derniers Secrets de l’humanité est-il la suite de L’Odyssée de l’espèce, sorti il y a 20 ans ?
Jacques Malaterre : Oui. Avec les mêmes scientifiques, Yves Coppens [NDLR : mort en 2022] et Antoine Balzeau, nous mettons en avant les récentes découvertes sur l’origine des humains. Après avoir exploré l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient dans trois films, nous sommes cette fois allés en Asie. Une terre magique pour raconter l’histoire de nos ancêtres. Il y a 100 000 ans, plus de sept espèces humaines différentes y cohabitaient. Parler de la préhistoire en Asie, c’est parler de notre préhistoire. Nous sommes tous cousins, il ne faut pas l’oublier.
Votre film s’intéresse surtout à Homo erectus. Pourquoi ? Qui était-il ? Apparu en Afrique il y a 1,5 million d’années environ, il a succédé à Homo habilis et a donné naissance à Homo sapiens, vers – 300 000 ans. Homo erectus signifie «homme dressé». Il mesure environ 1,70 mètre et a un corps taillé pour la marche. Il a découvert d’autres continents. Il a énormément fait évoluer notre monde : il a apprivoisé le feu, puis appris à le faire naître, il est devenu un très grand chasseur… Il a un visage simiesque [rappelant le singe], mais est déjà très évolué.
Vous évoquiez des découvertes récentes. Lesquelles ?
Par exemple, on a longtemps pensé que l’art était né avec Homo sapiens. Or, c’est Homo erectus qui en est à l’origine. L’art est la preuve que nous ressentons des émotions. Homo erectus est le premier à éprouver des sentiments pour ses semblables. Cela amènera plus tard Homo sapiens à enterrer ses morts. Les chercheurs ont également trouvé de nouvelles espèces, comme l’« homme dragon », découvert il y a deux ans en Asie.
La réalisation de ce film a dû être un défi incroyable…
Oui, d’autant plus qu’on était en pleine pandémie de Covid-19 et que j’avais seulement six mois pour le faire ! Le tournage a eu lieu en Chine. Sur place, j’ai vu 1 200 comédiens pour en choisir 100, parcouru plus de 7 000 kilomètres pour trouver les décors, tourné dans six provinces… Le maquillage représentait quatre heures de travail chaque jour par acteur !
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