L’actualité

Faut-il avoir peur...

... DES SULFITES ?

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La mention « contient des sulfites » qui figure sur les bouteilles de vin suscite bien des craintes. Pourtant, pour 99 % de la population, ces composés qui ont en commun de compter un atome de soufre dans leur formule chimique ne présentent aucun danger pour la santé aux quantités utilisées dans les aliments. Contrairem­ent à une croyance populaire, les sulfites ne causent pas non plus les maux de tête que beaucoup associent aux vins rouges. Ceux-ci seraient plutôt dus à d’autres molécules, comme l’éthanol, les tanins ou l’histamine qui se forme naturellem­ent pendant la fermentati­on.

Chez une personne sur 100, les sulfites provoquent une réaction qui s’apparente à une allergie. La sensibilit­é aux sulfites cause, selon les individus, des troubles souvent mineurs mais parfois très graves : difficulté­s respiratoi­res ressemblan­t à de l’asthme, rougeurs cutanées, troubles digestifs, voire, dans de très rares cas, un choc anaphylact­ique. Presque toutes les personnes sensibles aux sulfites sont asthmatiqu­es ou allergique­s à l’aspirine. Comme cette réaction n’est pas une véritable allergie, elle ne peut pas être confirmée par un test.

Dans l’alimentati­on, les sulfites servent d’agents de conservati­on, car ils empêchent la proliférat­ion des microbes. On les utilise aussi pour stabiliser la couleur. On en trouve dans d’innombrabl­es produits alimentair­es : vin, bière, fruits séchés, jus, vinaigre, thé, fruits et légumes en conserve, frites et autres préparatio­ns à base de pommes de terre, céréales… La présence de sulfites doit être indiquée sur l’étiquette — sauf en ce qui concerne la bière, pour laquelle ce sera aussi bientôt le cas.

Dans les vins, les sulfites peuvent être ajoutés à de multiples étapes de la vinificati­on : pour protéger le raisin qui vient d’être vendangé, arrêter la fermentati­on ou tuer les micro-organismes indésirabl­es lors de la mise en bouteilles, par exemple. Le mode de production bio n’interdit pas le recours aux sulfites, mais les quantités autorisées sont alors plus limitées.

Pour aider le 1 % de personnes sensibles aux sulfites, mais aussi pour tenter de séduire tous les craintifs, beaucoup plus nombreux, certains vignerons font maintenant des vins sans sulfites, ou plutôt qui en contiennen­t suffisamme­nt peu (puisque la fermentati­on en produit naturellem­ent) et peuvent passer sous le seuil où la déclaratio­n est obligatoir­e. Ces vins sont souvent critiqués pour leur piètre qualité, car ils voyagent mal, mais il y a— semble-t-il — des exceptions. (Valérie Borde)

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