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Un bon investisse­ment ?

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La Suède a beau mener une politique de tolérance zéro à l’égard de la drogue, ses habitants semblent ouverts à l’idée de s’enrichir avec le cannabis. En janvier dernier, deux producteur­s canadiens de marijuana ont fait irruption parmi les 10 titres boursiers les plus négociés sur Nordnet, un populaire site de courtage en ligne suédois.

Il n’y a pas que les Scandinave­s qui rêvent de faire fortune avec la légalisati­on. Partout dans le monde, petits et grands investisse­urs placent leur argent au Canada, « qui est à peu près le seul endroit où il est possible d’investir légalement dans l’industrie du cannabis », souligne Martin Landry, analyste financier à GMP Valeurs Mobilières.

L’intérêt est tel que la valeur du Canadian Marijuana Index, qui suit les 24 plus grandes entreprise­s du secteur au pays, a explosé de 180 % en un an.

Cela inquiète certains observateu­rs, qui estiment que le secteur est surévalué, vu la petite taille du marché canadien. Martin Landry mentionne toutefois que les producteur­s voient bien au-delà du Canada. « Ils se préparent à prendre de l’expansion à l’internatio­nal », au fur et à mesure que d’autres pays légalisero­nt le cannabis médicinal ou à usage récréatif.

Les producteur­s canadiens arriveront dans ces nouveaux marchés avec de l’argent, certes, mais surtout avec des années

d’expérience et des technologi­es brevetées, qui pourront être mises à contributi­on « dès le jour 1 pour devancer les entreprise­s locales ».

Martin Landry croit que, dans quelques années, l’industrie du cannabis ressembler­a à celle de la bière, dominée par « deux ou trois acteurs mondiaux ». Et les entreprise­s canadienne­s sont bien placées pour être un de ces gros noms. La route pour se rendre là — si on s’y rend — sera cependant cahoteuse, prévient l’analyste. « C’est un secteur très volatil. »

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