Pourquoi un bulletin ?
En 2000, le gouvernement de Lucien Bouchard a adopté la Loi sur l’administration publique, qui visait à transformer la fonction publique afin qu’elle se concentre davantage sur les résultats concrets pour la population, et moins sur ses propres besoins internes (les fameux « processus », en langage de gestionnaire). Une loi importante pour garantir le respect du contrat social implicite qui lie les citoyens et le gouvernement : les Québécois paient des taxes et des impôts, en échange desquels l’État assure qu’il va bien gérer les fonds, de manière transparente, et qu’il va tenter de s’améliorer — notamment en publiant un plan stratégique. L’an dernier, 17 ans après l’adoption de la Loi sur l’administration publique, L’actualité a décidé de faire le point et de créer le premier bulletin de la gestion des ministères du Québec. Nous en sommes ici à la seconde édition. Quels ministères ont un tableau de bord adéquat, mesurent les conséquences de leurs politiques sur les gens et sont ambitieux pour l’avenir ? Lesquels naviguent plutôt à vue dans la prestation de services, font le strict minimum en matière de transparence ou ne mesurent pas les répercussions de leurs décisions sur la population ? Pour créer ce palmarès, le spécialiste en gestion et consultant Marc-Nicolas Kobrynsky a étudié pendant des mois les plans stratégiques et les rapports de gestion annuels des 19 plus importants ministères du Québec. La méthodologie a été validée en 2017 par deux experts en gestion publique, soit l’ancien sous-ministre Pierre Cliche, aujourd’hui professeur à l’École nationale d’administration publique, et MarieHélène Jobin, directrice associée du Pôle santé à HEC Montréal.