Les visages du populisme
La dynastie: les Le Pen
Le Français Jean-Marie Le Pen, c’est peu connu, a commencé sa carrière de populiste en 1956 lors de son élection comme député poujadiste (du nom du chef populiste Pierre Poujade). Il se joint au Front national en 1972 et obtient deux ans plus tard 0,7 % des voix à l’élection présidentielle. En 2002, il se rend jusqu’au second tour, où il récolte 18 % des voix. Sa fille Marine le remplace à la tête du FN en 2011. Elle obtient 33 % des voix au premier tour de la présidentielle de 2017. Marion Maréchal-Le Pen, petite-fille du patriarche, a été députée frontiste quelques années avant de se retirer. Mais elle n’est jamais loin des projecteurs.
Le rempart de la chrétienté: Viktor Orbán
Le premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a commencé son action politique comme dissident sous le régime communiste. Libéral, il dérive vers le conservatisme, puis le populisme. En 2010, son parti obtient les deux tiers des sièges au Parlement. Il change la Constitution afin de renforcer les pouvoirs du parti. Face à la vague migratoire, il se proclame le rempart de la chrétienté.
Le souriant : Sebastian Kurz
Chancelier d’Autriche depuis 2017, il est devenu à 31 ans le plus jeune chef de gouvernement du monde. Son air posé et ses bonnes manières de garçon sage ne doivent pas faire illusion : c’est un dur sur les questions de l’immigration, de l’islam et de la sécurité.
Le duo: Matteo Salvini et Luigi Di Maio
Depuis juin 2018, les deux hommes politiques italiens sont vice-premiers ministres d’un gouvernement ouvertement populiste. Ils sont antisystème, antieuropéens, anti-immigration. Si leurs tempéraments sont différents — lorsque Salvini frappe, Di Maio tempère —, leur objectif est le même : renverser l’ordre politique italien et européen.
La femme qui monte: Alice Weidel
Avec Alexander Gauland, elle dirige le parti populiste classé à l’extrême droite Alternative pour l’Allemagne, qui occupe depuis septembre 2017 plus de 10 % des sièges au Bundestag. Du jamais-vu. Alice Weidel, ouvertement lesbienne, est en guerre contre l’immigration musulmane. Son intransigeance a fait fuir les « modérés » du parti, lui assurant ainsi une place de choix à sa tête.