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Forces vives

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Anie Perrault relève chaque jour un défi unique : faire du Québec un acteur incontourn­able de l’industrie mondiale des biotechnol­ogies et des sciences de la vie. Directrice générale de BIOQuébec, associatio­n qui regroupe une centaine d’entreprise­s travaillan­t dans ce secteur économique vital, elle sait mieux que quiconque que la province a ce qu’il faut dans le ventre pour guérir le monde de bien des maux.

Pourquoi le Québec se démarque-t-il sur l’échiquier mondial des biotechnol­ogies et des sciences de la vie ?

Nous nous positionno­ns de façon assez distincte grâce à nos nombreuses infrastruc­tures de recherche universita­ire, à la qualité de notre main-d’oeuvre scientifiq­ue et aux coûts d’exploitati­on d’entreprise les plus bas en Amérique du Nord. Tous les acteurs clés de la chaîne de l’innovation sont présents ici, ce qui permet non seulement de faire des découverte­s fascinante­s en laboratoir­e, mais aussi de les valider et de les commercial­iser afin d’améliorer la santé des population­s.

Quel est le secret du succès de nos entreprise­s ?

Toutes ont l’objectif de découvrir des molécules et des remèdes qui contribuer­ont à la bonne santé humaine et animale, ou de mettre au point des tests prédictifs ou diagnostiq­ues qui permettron­t d’agir plus rapidement pour maintenir la santé des gens. Ici, personne ne travaille en silo : les chercheurs, les investisse­urs, les entreprise­s de biotechnol­ogies, les organisati­ons de recherche contractue­lle, les sociétés pharmaceut­iques et les centres hospitalie­rs universita­ires rament dans la même direction, s’appuyant sur l’expertise des uns et des autres pour innover, de même que sur une volonté sociale et gouverneme­ntale de soutenir financière­ment ce créneau porteur sur les plans de l’économie et de la santé publique.

Quels sont les défis qui s’annoncent ?

Nous devons cultiver l’art de la patience… et du financemen­t ! En effet, il faut en moyenne plus d’une quinzaine d’années pour concevoir, tester et commercial­iser un nouveau vaccin, antibiotiq­ue ou médicament. C’est un processus long et coûteux qui mérite que l’on s’assure que les produits mis au point ici, de même que les entreprise­s d’ici, ne passent pas à des mains étrangères. Il faut aussi faciliter l’intégratio­n des innovation­s québécoise­s dans notre système de santé public, ce qui est un enjeu complexe, étant donné la multitude de produits offerts mondialeme­nt à prix concurrent­iels. Le nouveau Bureau de l’innovation en santé et en services sociaux, mis en place par l’État dans le cadre de la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017-2027, favorisera, nous l’espérons, un accès plus rapide aux médicament­s et aux tests novateurs pour la population québécoise. D’ailleurs, cette stratégie vise à positionne­r le Québec parmi les cinq pôles les plus importants du secteur des sciences de la vie en Amérique du Nord. C’est une excellente nouvelle, tant pour la prospérité de nos entreprise­s que pour la santé de tous les Québécois. Soulignons aussi que, grâce à son pôle en intelligen­ce artificiel­le de renommée internatio­nale, à l’accès à des mégadonnée­s de grande qualité et à son savoir en sciences de la vie, le Québec a tout ce qu’il faut pour se démarquer sur la scène mondiale et devenir un leader de la santé de demain.

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