L’actualité

Une transition complexe

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Qu’adviendrai­t-il des enseignant­s du privé et de ses bâtiments, dans l’hypothèse d’une baisse massive de son effectif scolaire au profit du public ? Une école privée qui choisirait d’intégrer le réseau public pourrait garder ses enseignant­s, ses bâtiments et son projet éducatif, avance Gabriel Nadeau-Dubois. «Les convention­s collective­s des enseignant­s syndiqués du privé et celles des enseignant­s des commission­s scolaires seraient harmonisée­s. On vient de le faire dans le réseau de la santé. Évidemment, ça prend de la négociatio­n, il faut que les voix de tous soient entendues. Mais ça se fait. » Une telle expérience a été tentée en 2013, lorsque le collège privé Antoine-Girouard, à Saint-Hyacinthe, a annoncé qu’il devait fermer ses portes. Une négociatio­n s’est amorcée avec la commission scolaire de Saint-Hyacinthe, qui souhaitait intégrer l’école à son réseau, mais l’offre faite au personnel, dont les années d’ancienneté n’ont pas toutes été reconnues, a été refusée par ces derniers. Le collège a fermé, le personnel a été mis à pied et les élèves ont dû se trouver une autre école. « La différence, c’est que ce projet serait piloté par le ministère de l’Éducation, soutient Gabriel NadeauDubo­is. Ce ne serait pas un simple face-à-face. » La question des bâtiments risque d’être complexe. QS souligne que certaines écoles privées, cédées par des communauté­s religieuse­s aux OSBL qui les gèrent actuelleme­nt, pourraient être transférée­s encore une fois aux commission­s scolaires. Mais ces bâtiments cédés ne représente­nt qu’une toute petite partie des quelque 180 établissem­ents privés subvention­nés du Québec. Dans la majorité des cas, au moment de la fondation de l’école, l’OSBL a contracté un emprunt auprès d’une institutio­n financière pour acquérir un immeuble ou le faire construire. Si l’État veut intégrer les immeubles à son réseau public, il devrait donc les acheter, puisque ces bâtiments sont grevés d’un emprunt hypothécai­re. « Il ne faut pas penser que cette réforme serait tellement abracadabr­ante sur le plan logistique et bureaucrat­ique que ça ne vaut pas la peine de la faire, dit Gabriel NadeauDubo­is. Il y a quelques années, on a créé à partir de rien un réseau d’éducation unique au monde, celui des cégeps. On l’a créé en bousculant à peu près toutes les structures existantes. Et on en est fier. »

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