À la recherche d’Hochelaga
Découvrir, sous l’asphalte du centre-ville de Montréal, les vestiges de ce qui pourrait être le mythique village iroquoien d’Hochelaga, voilà qui a pimenté la vie d’archéologues québécois à l’été 2018.
Ce village, visité par l’explorateur Jacques Cartier en 1535, « c’est un peu le Saint-Graal des archéologues québécois », explique Christian Gates St-Pierre, professeur adjoint au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal et responsable du Projet Hochelaga, qui vise à documenter la présence iroquoienne sur l’île de Montréal.
L’excitation des archéologues a monté d’un cran lorsque, à l’été, une équipe a mis au jour divers artéfacts près de l’intersection des rues Peel et Sherbrooke. « Ce pourrait être la continuation du site Dawson, c’est-à-dire les restes d’un village iroquoien découvert tout près, en 1859, au coin des rues Metcalfe et Maisonneuve », raconte Roland Tremblay, archéologue à la société Ethnoscop, qui, à la demande de la Ville, procède à des fouilles depuis la construction de la promenade FleuveMontagne, un circuit piétonnier inauguré en 2016.
S’agit-il du lieu qui symbolise la première rencontre officielle entre les Amérindiens et les Européens ? Selon Jacques Cartier, « c’était un grand village, une sorte de chef-lieu qui regroupait au moins 50 maisons longues où logeaient de 1 500 à 2 000 personnes », dit Christian Gates St-Pierre. L’archéologue Roland Tremblay travaille à dater les artéfacts trouvés au centre-ville. « Les premiers résultats indiquent qu’ils remonteraient aux années 1375-1400, soit plus d’un siècle avant la venue de Cartier. Mais ce n’est pas officiellement exclu. Le travail de datation se poursuit… On ne sait jamais ! » (Annick Poitras)