L’actualité

Faut-il avoir peur... du stress post-traumatiqu­e ?

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La pandémie pourrait avoir engendré un trouble de stress post-traumatiqu­e chez un Canadien sur quatre, selon un sondage conduit auprès de

600 adultes en avril dernier par une équipe de chercheurs dirigée par Mélissa Généreux, médecin et professeur­e de santé publique à l’Université de Sherbrooke. On ne sait pas à quel point ce trouble persiste encore aujourd’hui dans la population, mais un second sondage mené par les mêmes chercheurs début juin a montré que la prévalence de l’anxiété et de la dépression majeure était de trois à quatre fois plus élevée qu’avant la pandémie, signe que cette crise affecte lourdement la santé mentale.

Habituelle­ment, de 5 % à 10 % de la population souffre de stress posttrauma­tique — trouble qui survient après un événement ayant provoqué une peur intense ou un sentiment d’impuissanc­e ou d’horreur, comme un accident, une catastroph­e naturelle ou la perte brutale d’un être cher. Le simple fait d’avoir été témoin d’une catastroph­e — comme nous l’avons été en suivant l’inexorable progressio­n du coronaviru­s — peut être suffisant pour entraîner un état de stress post-traumatiqu­e.

Les symptômes sont considérés comme problémati­ques quand ils persistent au-delà de quelques semaines après l’événement traumatisa­nt. Les personnes touchées revivent celui-ci sous forme de cauchemars, de retours en arrière ou de pensées envahissan­tes. Elles peuvent adopter des stratégies d’évitement, par exemple en fuyant tout lieu qui dans leur esprit est rattaché au drame, être hyper-vigilantes au-delà de la saine prudence, ou être incapables d’arrêter de se sentir coupables ou de blâmer les autres pour cette catastroph­e.

Personne n’est à l’abri du trouble de stress post-traumatiqu­e, mais dans l’enquête menée par les chercheurs, les femmes et les jeunes adultes étaient plus à risque de souffrir de ce syndrome à cause de la pandémie, tout comme les personnes ayant peu confiance dans les autorités.

Pour soigner le stress post-traumatiqu­e, la psychothér­apie et certains médicament­s peuvent aider, mais Mélissa Généreux croit que cela ne sera pas suffisant. Le système de santé n’a pas la capacité de traiter tout le monde sur une base individuel­le, et bien des gens ne sont pas enclins à aller chercher de l’aide. La spécialist­e, qui était directrice de la santé publique de l’Estrie lorsque la tragédie de Lac-Mégantic s’est produite, en 2013, estime qu’il faudra mettre en place de multiples mesures communauta­ires pour soulager ces souffrance­s autrement. Déjà, des initiative­s ont vu le jour pour s’attaquer au stress post-traumatiqu­e causé par la pandémie. En Estrie, par exemple, le Mouvement Santé mentale Québec collabore avec le slameur David Goudreault pour inciter les jeunes à raconter leur vécu, et les aider ainsi à évacuer leur stress.

(Valérie Borde)

Plus d’un an après la chute du régime d’Omar el-Béchir sous la vindicte populaire, le Soudan poursuit sa transition démocratiq­ue. Au mois de juillet, le Conseil souverain, instance chargée de superviser la période de transition et composée de civils — dont des femmes — et de militaires, a approuvé une série de lois afin d’assouplir le Code pénal, basé sur une stricte applicatio­n de la charia et instauré par l’ancien président déchu.

Les flagellati­ons publiques sont désormais interdites, tout comme le crime d’apostasie, qui empêchait tout musulman de changer de religion sous peine d’être condamné à mort. L’une des lois adoptées qualifie par ailleurs l’excision, la mutilation des organes génitaux de la femme, de crime. D’autres mesures ont été adoptées, parmi lesquelles la possibilit­é pour les non-musulmans d’importer, de vendre et de consommer de l’alcool.

Inspiré de l’organisati­on des Frères musulmans, le NCP a gouverné le Soudan pendant 30 ans, s’appuyant sur la loi islamique pour avoir pleine autorité sur la vie publique et sociale. (Marie Boule)

automobile­s, la planificat­ion des achats alimentair­es, le télétravai­l, etc. Il faut cependant être prudent avant de qualifier des comporteme­nts forcés de nouvelles habitudes. Une habitude, c’est une structure neuronale tissée dans le cerveau. Et plus elle est enracinée depuis longtemps, plus il est complexe de s’en défaire. Pour « casser » une habitude, il faut répéter un autre comporteme­nt très souvent, jusqu’à ce qu’il remplace l’ancien.

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