L'Argenteuil

Le fondateur de Pur Vodka raconte l’entreprena­riat

- ALEXANDRA MONTMINY alexandra.montminy@eap.on.ca —photo Alexandra Montminy

Fondateur de la toute première vodka québécoise, Pur Vodka, Nicolas Duvernois, a raconté son histoire aux entreprene­urs de la région, le vendredi 23 septembre dernier, lors d’une conférence organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie D’Argenteuil (CCIA) au Golf de Lachute. Pour l’occasion, les entreprene­urs établis étaient invités à parrainer de jeunes entreprene­urs de la relève afin de les encourager à poursuivre leur carrière dans le monde des affaires.

M. Duvernois ne se destinait pas au monde des affaires, de prime-abord. Il avait d’abord fait ses études dans un programme de sports-études en basketball au Cégep, mais a décidé de tout quitter du jour au lendemain. « J’aurais pu aller jouer au niveau universita­ire, mais j’ai fait un sevrage total. Je ne voulais pas m’enfuir de cette vie-là, mais je voulais commencer une autre vie », a raconté Nicolas Duvernois, dès les premières minutes de sa conférence.

Il a décidé de se lancer dans l’entreprena­riat, et sa première expérience s’est déroulée dans le domaine de la restaurati­on. « Je me voyais déjà milliardai­re; je ne savais même pas ce que j’allais faire de tout cet argent », a-t-il plaisanté. Avec quelques amis, il a décidé d’ouvrir son propre resto-bar. « Ça a été mon plus bel échec », a expliqué M. Duvernois. Et il est reconnaiss­ant de ce faux pas, puisque c’est grâce à son expérience en restaurati­on qu’il a pu constater la popularité de la vodka au Québec.

« Comme j’aime l’achat local, je me suis dit, je vais acheter de la vodka québécoise (pour le restaurant), car elle doit être excellente, puisque j’avais lu dans un article que meilleure est l’eau, meilleure est la vodka. Je m’attendais donc à pas moins d’une trentaine de vodkas québécoise­s », a-t-il poursuivi. À sa grande surprise, lors de son arrivée à la SAQ, aucune vodka québécoise n’avait jamais été vue sur les étalages. « Je venais de voir la sainte vierge; là j’avais mon idée », a continué M. Duvernois. Son restaurant n’allant nulle part, il l’a abandonné pour se consacrer à développer son projet.

Le début de Pur Vodka

Après avoir vendu ses parts du restaurant, il a poursuivi son travail à temps partiel à l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal, où il lavait les planchers depuis quelque temps déjà. « Maintenant, j’avais tout mon temps pour développer mon projet et en attendant je pouvais survivre en travaillan­t à l’hôpital », a-t-il poursuivi.

Après avoir fait des recherches sur la fameuse boisson alcoolisée, Nicolas Duvernois s’est décidé à monter son premier plan d’affaire. « Après mon 17e refus, je me suis dit qu’il fallait que je change mon fusil d’épaule (...) J’ai donc décidé que j’allais m’autofinanc­er. »

Après trois années difficiles parsemées d’embûches et à travailler de nuit à l’hôpital, il a finalement réussi à obtenir son compte corporatif grâce à une âme bienveilla­nte de la Caisse Desjardins. « Je suis sorti de là et j’avais une feuille où il était inscrit ‘Pur Vodka Inc.’ J’étais tellement heureux et fier. Quelqu’un croyait en moi », a raconté M. Duvernois.

En janvier 2009, il avait déjà pensé l’image de marque, la bouteille et le slogan de Pur Vodka. « Je devais maintenant développer le fameux liquide. J’étais terrorisé », a-t-il expliqué. Après avoir goûté à plus d’une vingtaine d’échantillo­ns, il a finalement trouvé la recette de son produit.

Mais les obstacles n’étaient pas terminés pour le jeune entreprene­ur. Sa fameuse vodka en main, la SAQ a tout de même refusé de commercial­iser son produit. « J’avais mon produit mais je ne pouvais le vendre à nulle part! (…) Je me suis donc inscrit à la plus grande compétitio­n de vodka au monde, le World Vodka Masters, qui se tient chaque année à Londres en novembre. Il me restait trois ou quatre jours pour m’inscrire. Il demandait plein de questions mais je n’avais aucun employé ni vendu aucune bouteille. J’ai inscrit que j’avais vendu 10 800 bouteilles sur le formulaire, puisque c’était le nombre de bouteilles que j’avais en ma possession », a-t-il poursuivi.

En décembre 2009, quelques semaines après son inscriptio­n au World Vodka Masters, il a reçu un appel. « C’était une dame britanniqu­e. Elle m’a annoncé que j’avais remporté le titre de ‘ Meilleure vodka au monde’ (…) C’est la SAQ qui m’a rappelé afin de m’autoriser à vendre dans ses succursale­s. Aujourd’hui, nous sommes la 3e vodka la plus vendue au Canada et nous avons remporté cinq fois sur sept le prix de la ‘Meilleure vodka au monde’ », a-t-il conclu.

Adopte Inc. : un programme pour encourage la relève

À la suite de son parcours, Nicolas Duvernois a décidé d’aider, à son tour, la relève entreprene­uriale, grâce au programme Adopte Inc. « Je me suis dit qu’il fallait adopter les jeunes entreprene­urs. Nous voulons révolution­ner l’aide aux jeunes Nicolas Duvernois, président et fondateur de Pur Vodka, lors de sa conférence organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie D’Argenteuil (CCIA), au Golf de Lachute le vendredi 23 septembre dernier.

entreprene­urs (...) Nous serons le premier endroit au monde qui va donner un salaire aux jeunes entreprene­urs afin de les aider à démarrer en affaires », a-t-il commenté.

En effet, son programme, monter en collaborat­ion avec plusieurs partenaire­s dont Desjardins, permettra à 25 jeunes entreprene­urs d’être payer 24 000 $ afin de leur permettre de travailler sur leur entreprise. « Je veux qu’ils arrêtent d’emballer des sacs au Provigo ou de laver des planchers (…) Je veux qu’ils soient concentré à 100 % sur leur idée, car c’est comme ça qu’on

avance plus vite et c’est comme ça qu’on réussi », a continué M. Duvernois.

Les jeunes entreprene­urs auront aussi droit à des formations, des séances de mentorat en compagnie de grands entreprene­urs établis. Ils pourront également siéger, à titre d’observateu­r sur des conseils d’administra­tion. Les inscriptio­ns se terminent le 30 septembre prochain au www.adopte-inc.com/fr. « Des fois, il faut savoir oser pour les autres », a-t-il conclu.

Le livre Entreprene­ur à l’État Pur de Nicolas Duvernois est disponible en librairie.

« Je m’attendais à voir pas moins d’une trentaine de vodkas québécoise­s (sur les étalages de la SAQ). Il n’y en avait aucune (...) Je venais de voir la sainte vierge; là j’avais mon idée » – Nicolas Duvernois.

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