Amir Khadir vient sensibiliser la population
Une conférence organisée par Québec Solidaire Argenteuil, portant sur les risques pour l’eau potable en cas de déversement d’hydrocarbures, s’est tenue à Lachute la semaine dernière.
Le député de Mercier Amir Khadir de Québec Solidaire était de passage à Lachute le 27 avril dernier, pour présenter une conférence sur la vulnérabilité des stations de purification de l’eau de la région et sur les risques pour la population en cas de contamination de l’eau par les hydrocarbures.
La conférence intitulée Eau Potable VS Hydrocarbures était présentée par Guy Coderre, enseignant au Centre national de formation en traitement de l’eau. L’enseignant est également auteur d’un mémoire, déposé lors des audiences publiques sur le projet de pipeline Énergie Est du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), et d’un second, déposé à l’Assemblée nationale suite au rapport d’un déversement survenu en Saskatchewan.
La région d’Argenteuil compte déjà un pipeline de la compagnie Enbridge, la ligne 9B, qui traverse Saint-André-d’Argenteuil, entre autres, et qui transporte jusqu’à 300 000 barils de pétrole par jour, franchit trois rivières importantes, soit la rivière des Outaouais, la rivière du Nord et la rivière Rouge. Or, un second oléoduc devrait éventuellement voir le jour avec le projet ÉnergieEst de Trans-Canada. Cette fois, le pipeline
traverserait les rivières des Outaouais et du Nord, passerait par Lachute et les terres agricoles de Mirabel. Un projet qui « comporterait des risques pour l’approvisionnement en eau potable », selon Guy Coderre.
En collaboration avec le personnel enseignant du Centre de formation en trai-
tement de l’eau, il a déposé un rapport sur les risques pour l’approvisionnement en eau des populations tributaires de la rivière des Outaouais et du fleuve St-Laurent, attribuables au projet d’oléoduc Énergie-Est. D’après une analyse d’un déversement de pétrole en Saskatchewan, le spécialiste a affirmé que le bitume a parcouru jusqu’à 500 km dans le cours d’eau, à partir du lieu de l’incident. Advenant un déversement à Saint-André-d’Argenteuil, les hydrocarbures se rendrait à Montréal. « Si la Ville de Montréal devait fermer son approvisionnement en eau potable dans le fleuve pour éviter une contamination à cause d’un déversement d’hydrocarbures, elle ne disposerait que d’une réserve de 6 à 12 heures » a-t-il expliqué lors de sa conférence.
Il mentionne également que le projet Énergie-Est met à risque la sécurité en approvisionnement en eau de plus de 3 millions de personnes et qu’en cas de déversement dans la rivière des Outaouais, une vaste majorité de stations de purification d’eau ne pourraient compter sur une source alternative en approvisionnement d’eau. Il n’y aurait donc aucun plan B.
Le député Amir Khadir réfute l’argument des avantages économiques du projet Énergie-Est pour le Québec, en affirmant que la population du Québec ne touchera aucun bénéfice, ni au niveau de l’emploi, ni au niveau de rentes pétrolières. Tout ce que la province touchera, ce sont les risques liés à ce projet. Il insiste également sur le fait que le problème pour le Québec est que Power Corporation dispose d’immenses capacités de lobbying et d’influence sur les gouvernements.
« Il suffit de rappeler qu’au service de Power Corporation on retrouve Marc Bibeau, Daniel Johnson et l’ex premier ministre Jean Charest, qui est actuellement sous enquête criminelle pour abus de confiance dans l’utilisation des fonds publics », a lancé Amir Khadir.
Des groupes de citoyens inquiets de la présence des pipelines dans la région ont assisté à la conférence, notamment Céline Lachapelle du groupe Action Environnement Basses-Laurentides, et un groupe de citoyens s’opposant au projet de mine de graphite de Carbon Canada à Grenvillesur-la-Rouge.